Audit du Marché des passeports numérisés d’un montant de 116 milliards : « Pas de quoi fouetter un chat » ?
mardi 15 mai 2012
Le rapport d’audit de la Cour des comptes, rédigé par le magistrat Aliou Niane, ancien président de l’Union des magistrats du Sénégal, réputé pour sa rigueur et son professionnalisme, a de quoi faire tomber à la renverse, comme l’écrivent nos confrères de Libération. Plus qu’un simple détournement de fonds, « ce marché est une atteinte à la sécurité nationale », si on en croit nos confrères. Ce serait « en auditant la Direction de la Police des Étrangers et des Titres de voyage que la Cour des comptes est tombée sur le marché des passeports numérisés », croit savoir Libération. La première incongruité réside dans l’anachronisme qui entoure les dates d’approbation des structures habilitées, comparées à la date de signature. En effet, le contrat pour le marché des passeports numérisés a été signé le 3 septembre 2007 avec la société malaisienne Iris Corporation. Or, la signature précède de deux semaines l’avis favorable de la Commission nationale des contrats de l’Administration (Cnca). Ce qui rend irrégulier le marché, puisque dans les marchés de gré à gré ou par entente directe, la Cnca doit d’abord donner son aval avant toute signature. le rapport d’audit de la Cour des comptes est sans appel : « le marché des passeports numérisés est irrégulier ». Mais jusque-là, « il n’y a pas de quoi fouetter un chat », comme a dit Me Ousmane Ngom la semaine dernière, même la signature s’est effectuée en toute illégalité. Le montant du marché des passeports numérisés est d’un peu plus de 118 milliards sur 20 ans pour la production de dix (10) millions de passeports numérisés, soit 500 000 par an. Or, de 2004 à 2007, « la production totale cumulée était de... 416 604 passeports, soit en moyenne 104 151 par an. En somme, concluent nos confrères, on a affaire à une surfacturation de 480 %. Toujours » pas de quoi fouetter un chat « ! Qui pis est, la cour des comptes relève que le » document de travail « , partie intégrante du marché conclu, n’a été ni signé ni approuvé (sic !). » Pas quoi fouetter un chat " ?
(Source : Seneweb, 15 mai 2012)