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Au nom de quels intérêts français ?

lundi 25 janvier 2016

Licences de télécommunications

L’entente manifeste entre opérateurs téléphoniques pour boycotter l’appel d’offres lancé par l’Agence de régulation des postes et des télécommunications (Artp) pour l’attribution d’une licence 4G, constitue un chantage inacceptable. Ces opérateurs voudraient payer le prix qu’ils décident de payer comme l’indique Orange dans sa réplique au Directeur général de l’Artp. Seulement Orange est assez effrontée en se justifiant pour dire avoir payé la licence 4G à 2 milliards de francs Cfa en Guinée-Bissau, un marché inférieur à celui de la seule région de Ziguinchor ! Aussi, elle ne dit pas qu’elle a déjà payé, depuis le 15 décembre 2015, au Trésor public ivoirien, la somme de 50 milliards de francs Cfa en acompte sur un montant de 100 milliards de francs Cfa fixé par l’Etat ivoirien comme prix de cession de la licence 4G et de renouvellement de la convention d’exploitation.

De son côté, son principal concurrent, le Sud-africain Mtn, a déjà décaissé la somme de 75 milliards de francs Cfa. Ces mêmes sociétés, avec un chiffre d’affaires cumulé de 500 milliards en 2014, ont aussi chacune payé 75 milliards de francs Cfa à l’Etat camerounais pour le renouvellement de leurs licences 3G et 4G en mars dernier. En Côte d’Ivoire, Orange revendique 9 millions d’abonnées avec un chiffre d’affaires de 370 milliards en 2014 et 7 millions d’abonnés au Cameroun contre 8 millions d’abonnés au Sénégal. Alors pourquoi au Sénégal, Orange, Tigo et Expresso refusent-t-ils de payer quelques pauvres 30 milliards de francs Cfa pour une licence sur 20 ans ? Dire qu’Orange par exemple réalise chaque année sur le marché sénégalais un bénéfice annuel net en constante progression de plus de 130 milliards sur un chiffre d’affaires en 2014 de 816 milliards qui agrège les recettes au Sénégal, au Mali et en Guinée-Bissau !

Les patrons des banques de Dakar ont toujours le blues au lendemain de la réunion bilan du Conseil d’administration d’Orange en raison des gros transferts de fonds à opérer en direction de l’étranger. Comment avec de telles plus-values, une entreprise, soucieuse de développer son marché et surtout préoccupée par la qualité de ses services, rechignerait-elle à consentir un investissement équivalent à moins de 1% de ses bénéfices sur 30 ans ? Même au cas où le retour sur investissement ne serait pas garanti sur le produit 4G comme le prétend Orange, une politique d’amélioration de la qualité du service commanderait un tel investissement.

A la vérité, les opérateurs de téléphonie veulent exploiter les propres turpitudes de l’Etat du Sénégal. Orange avait écrit à l’Artp, avec ampliation au Premier ministre, pour savoir le prix à payer pour la prolongation de la phase-test de l’exploitation des services de la 4G. Le Premier ministre, Mahammed Dionne, avait estimé devoir répondre pour donner instruction au Directeur général de l’Artp de donner gratuitement la prolongation à Orange. La révélation de cette affaire par le journal Le Quotidien, dans son édition du 3 février 2015, avait provoqué un tollé et le Premier ministre avait dû s’en mordre les doigts pour cette méprise. La période cadeau a duré au total 18 mois.

Dans cette affaire, l’attitude du Directeur général de l’Artp, Abdou Karim Sall, avait provoqué de grosses divergences pour ne pas dire des conflits entre lui et le Collège de régulation de l’Artp. Des collusions ou des conflits d’intérêts, avec Orange, avaient été appréhendés dans les relations entre le Conseiller en télécommunications du Premier ministre et le Directeur général de l’Artp. Ils viennent tous les deux de cette entreprise où, il faut le dire, ils occupaient des fonctions plus ou moins subalternes. Cette situation constitue sans doute un gros handicap pour eux quand ils sont en face de leurs anciens patrons.

Au demeurant, la licence 4G ne pourrait-elle pas être cédée au plus bas prix si ces opérateurs s’engagent à faire payer le prix le moins cher d’Afrique aux consommateurs ? Le Rwanda mène cette politique. Les opérateurs télécoms peuvent donc bien se permet­tre leur attitude, car ils ont toutes les raisons de considérer qu’ils auraient affaire à des interlocuteurs pour qui les intérêts du pays compteraient pour peu dans les négociations.

La première faute de l’Etat du Sénégal a été d’avoir circonscrit l’appel d’offres pour la 4G aux opérateurs présents sur son sol. Cette démarche viole les règles de concurrence au sein de l’Uemoa. Et puis, qui va accepter de payer au juste prix des services qu’on a l’habitude d’avoir gratuitement ? En outre, quand le Sénégal songe à accueillir un nouvel opérateur de téléphonie, c’est au sein du gouvernement que des voix d’avocats du diable se lèvent pour dire que le marché ne supporterait pas plus de trois opérateurs. Pourtant au Mali, au Cameroun, en Guinée, au Bénin, au Niger, au Gabon, en Côte d’Ivoire, au Ghana, au Burundi entre autres, le marché supporte plus de trois opérateurs.

Il s’y ajoute qu’on trouve dans l’entourage du président de la République, de nombreuses personnes qui craindraient fortement de prétendues représailles de la France au cas où les intérêts économiques de l’Hexagone seraient menacés au Sénégal. Il convient de savoir raison garder car la France défend ses intérêts et ceux de ses entreprises comme le Sénégal devrait défendre les siens. Il n’est nullement question ici d’une quelconque susceptibilité de souveraineté nationale ou de chauvinisme mais l’expérience enseigne que les autorités françaises ne montrent du respect et de la considération qu’à leurs interlocuteurs qui sont farouchement attachés à la préservation de leurs intérêts nationaux.

Tant qu’un gouvernement reste dans la ligne de défense des intérêts exclusifs de ses populations, aucun gouvernement étranger, France ou on ne sait quelle autre puissance, ne pourra lui tordre le bras. Le pays de Marianne, avec ses sociétés Orange et autres, doit être traité comme un partenaire économique, certes important et sans doute privilégié, mais pour autant, le Sénégal ne devrait point sacrifier ses intérêts économiques vitaux. Le Sénégal est en droit d’obtenir le maximum de la société Orange et il ne faudrait pas hésiter d’engager un bras de fer. Le contexte est on ne peut plus favorable pour l’Etat du Sénégal car la convention globale de téléphonie consentie à Orange arrive à expiration et si Orange ne voudrait pas comprendre les enjeux économiques du Sénégal, notre pays devra envisager de lui trouver un remplaçant. Les candidats ne manqueraient pas dans un tel secteur. Il y a des combats qui méritent d’être engagés.

Madiambal Diagne

(Source : Le Quotidien, 25 janvier 2016)

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