Assemblage des ordinateurs : Des centres de recherche et d’essai pour former les étudiants
samedi 20 novembre 2004
En procédant jeudi à la signature d’une convention avec la société Oracle, Christian Sina Diatta a expliqué les enjeux liés à la formation gratuite dans l’assemblage des ordinateurs et à la nouvelle dynamique de création de Centres de Recherche et d’Essai dans les quartiers.
Echanges de mots amicaux, sourires, applaudissements... La scène s’est passée au 5e étage du Building administratif, précisément au ministère de la Recherche scientifique. Le Pr Christian Sina Diatta procédait ainsi à la signature d’une convention avec Desi Lopez Fafié, directeur général d’Oracle (une société spécialisée dans les logiciels), pour la formation pratique des étudiants dans les Technologies de l’Information et de la Communication.
Cet événement cadrait parfaitement avec l’ambition du ministère de la Recherche scientifique, qui envisage de mettre en place des Centres de Recherches et d’Essais.
« Nous venons de signer une convention, avec l’une des plus grandes sociétés mondiales dans les NTIC, pour la formation de Sénégalais et d’Africains dans les centres des quartiers. Notre dynamique est d’amener les jeunes à assembler eux-mêmes les ordinateurs, parce qu’il faudrait que nous arrivions à avoir ces outils au coût le plus faible et que les jeunes puissent maintenir leurs ordinateurs quand ils tombent en panne ». C’est ce qu’a déclaré le Pr Christian Sina Diatta satisfait de cette possibilité.
L’importance d’une telle formation se trouve aussi, selon lui, dans le fait que les ordinateurs coûtent cher, tombent souvent en panne et vieillissent vite. Donc, en dotant les jeunes de cette capacité technique à assurer la maintenance de ces machines, on réduit de fait les dépenses qui entrent dans ce créneau. De l’avis du ministre, la formation sera facilitée par un équipement au top, avec possibilité de communiquer au plan international.
Partenariat gagnant
« Oracle a trouvé que cette formation dans une salle, ou bien à distance, pourra concerner le maximum de personnes. Ce qui nous permettra de grossir la masse estudiantine qui voudra être formée. Notre problème, ce sera les locaux et le manque de personnel pour assurer la formation », a cependant révélé le ministre de la Recherche scientifique. Les heureux étudiants, qui bénéficieront de cette formation, vont certainement bénir le ciel, puisqu’elle sera gratuite, selon lui.
L’autre partie signataire de cette convention est tout aussi contente de ce partenariat, dont le premier jalon sera posé par la formation de formateurs qui vont à leur tour former les étudiants. « Nous allons fournir le logiciel, le matériel et la documentation pour la formation », a laissé entendre Desi Lopez Fafié, le directeur général de la société Oracle, indiquant qu’il n’y aura pas de limite pour le nombre de candidats. Employant un adage courant, il a indiqué, sourire aux lèvres, qu’il vaut mieux apprendre à quelqu’un à pêcher que de lui donner chaque jour du poisson.
Mais, il faut souligner que cette société trouve son compte dans ce geste, puisque le seul souci de son directeur, aujourd’hui, est de trouver des gens formés dans le secteur et qui pourront satisfaire la demande de services de ses clients. « Oracle est une société éditrice de logiciels et qui travaille dans plus de 200 pays. Nous avons ici une agence locale et nous préférons travailler avec les Sénégalais au lieu de faire appel à des étrangers. Je dois même dire que nous avons un retard. Donc il est grand temps que nous commencions la formation », a-t-il souligné. Une option clairement montrée par le ministre de la Recherche scientifique, qui a indiqué qu’il faut sortir de l’isolement scientifique, s’ouvrir aux autres, puisqu’en partageant on ne perd jamais.
Auparavant, un Centre de Recherches et d’Essais a été inauguré au mois de juillet dernier, dans le quartier du Point E et un stage de formation sur l’assemblage des ordinateurs y a été organisé pour les jeunes. Mais cette fois, la formation sera axée sur des modules supérieurs, à en croire Didier Diop, le directeur de la Recherche.
Il est prévu la démultiplication de ces centres dans les autres communes de Dakar et plus largement dans les régions. Après Dakar, Saint-Louis sera la prochaine ville qui en sera dotée, avant que le ministère n’aille semer cette graine de la connaissance scientifique dans les autres régions. Et si cette première formation est seulement axée sur le volet Informatique, les Centres de Recherches et d’Essais vont explorer d’autres secteurs. Par exemple, la recherche sur le fluor dans les zones de Fatick et Kaolack.
JOSEPH BIRAME SENE
(Source : Le Soleil, 20 Novembre 2004)