Artp : Questions sur la disparition de 120 milliards de francs
dimanche 19 juin 2011
« Où sont passés les 120 milliards versés dans le Fonds de Développement du Service Universel de Téléphonie ? » C’est la question que se pose La Gazette de Dakar dans sa dernière livraison. L’auteur de l’article, le journaliste Abdou Latif Coulibaly évoque des détournements de sommes importantes opérés au détriment de ce fonds qui devait servir comme le veut le législateur, à la couverture universelle du service de téléphonie dans le pays. « La Sonatel a viré pour le compte de l’Agence de régulation des télécommunications et des Postes (Artp), plus précisément dans le Fonds de développement du service universel des télécommunications (Fdst), la somme totale de 20 milliards de francs au titre de l’exercice 2010.L es deux autres opérateurs, Tigo et Expresso, ont versé dans le même fonds, la somme de 7 milliards représentant 3% de leurs chiffres d’affaires respectifs. Depuis 2006, la Sonatel a régulièrement versé dans un compte la somme totale de 100 milliards auxquels il faut ajouter 20 milliards provenant de Tigo et expresso » explique le journaliste investigateur, qui se demande à quoi cet argent a servi au moment où le gouvernement déclare sa volonté de restaurer la taxe sur les appels. « L’argent n’est ni sous le contrôle de la Cour des comptes, ni celui de l’Assemblée Nationale. Seul le directeur général de l’Artp et sa tutelle, la Présidence de la République, ont connaissance des mouvements réels effectués sur ce compte », note-t-il.
La Gazette a d’autre part appris que les 5 milliards placés auprès d’Amsa Assurance par l’Artp et qui ont finalement servi à acheter un immeuble de cette même société d’assurance ont été prélevés sur ce fonds. Sur l’affaire Global Voice, La Gazette révèle que le modèle proposé à travers l’offre de Global Voice est inefficace et très couteux pour l’Etat et les consommateurs. « Si le gouvernement était motivé par le seul souci de contrôler les appels entrants et de collecter raisonnablement les recettes sur ces appels, il aurait pu l’ordonner à l’Artp qui au regard de la loi peut procéder aux investissements nécessaires à cette fin. Cela lui aurait coûté, au moins la somme de 5 milliards FCFA avec un résultat encore plus probable que ne garantit le système Global Voice », écrit le journal. Selon des experts en télécommunication interrogés, l’ensemble des taxes, impôts et autres recettes collectés par l’Etat auprès des opérateurs de téléphonie auraient pu, à elles seules, servir à financer les besoins du secteur énergétique national et à le redresser définitivement.
(Source : Seneweb, 19 juin 2011)