Arbitrage entre Sonatel et Tigo : La neutralité de l’Artp en question
samedi 27 mai 2006
Le panel organisé par le programme Catia et l’institut Panos a été un moment fort de critique et d’échanges sur l’activité des télécommunications au Sénégal. Les journalistes en ont profité pour poser le débat sur tous les maux dont souffre le secteur et ont beaucoup insisté sur une sorte de « complicité » entre l’opérateur historique et l’agence de régulation. Les participants à ce média-dialogue se sont préoccupés des chances d’un autre opérateur dans une situation qui favorise, selon certains intervenants, beaucoup plus la Sonatel. Le directeur des ressources humaines de l’Agence de régulation des télécommunications et des postes, Isaac Cissokho a nié toute sorte de connivence avec un opérateur. Selon lui, « l’Artp n’étouffe aucun opérateur, ce n’est pas son rôle. C’est mal comprendre que de dire que Artp étouffe quelqu’un. Il fait un travail de régulateur qui suppose qu’il doit être à équidistance des opérateurs afin de prendre des décisions objectives pour le bien des consommateurs. Nous avons une mission qui est fondamentale, c’est l’ordre public de la concurrence, cela va s’en dire que quelquefois nous pouvons prendre des décisions qui peuvent contraindre un opérateur. Un régulateur qui est aimé par les opérateurs est un mauvais régulateur. Tant que je suis détesté par les opérateurs, c’est très bien, cela veut dire que je fais bien mon travail ». Il a ajouté que « l’indépendance ne se décrète pas, c’est un combat à mener. C’est quelque chose qu’il faut construire petit à petit. Il n y a pas intérêt d’entrer en conflit d’autant plus que la régulation c’est un métier nouveau et il faut essayer de trouver le juste milieu ». Isaac Cissokho a précisé qu’en tant que régulateur, « il n’a pas le sentiment qu’il y a collusion avec la Sonatel ».
I. L. FAYE
(Source : Sud Quotidien, 27 mai 2006)