A l’époque de la fermeture de la radio 7 Fm, le 27 mai 2004, les promoteurs étaient confrontés à des problèmes multiples. Vétusté du matériel - avec un confort d’écoute quasi nul pour les auditeurs dakarois - conditions d’exercice du métier difficiles pour les employés, moral des ressources humaines au plus bas, tout y passait. Les ingrédients étaient réunis pour amener la Direction du Groupe Com 7, qui est composée des sociétés 7 éditions S.A, Com 7 S.A et 7 Fm S.A, à suspendre les programmes de la radio.
« Les moyens, souligne-t-on, n’étaient pas à la mesure des ambitions, car il fallait au minimum un an pour prétendre à un redémarrage ». La décision a conduit à « la mise en chômage technique, pour une période déterminée, du personnel de la radio, avec un respect du paiement des salaires ».
Directeur général du Groupe Com 7, Yaxam Mbaye soutient : « ils avaient décidé de la fermeture de la radio 7 Fm pour procéder à un diagnostic profond du matériel et de la gestion des ressources humaines ». Et dans les dix-neuf mois de silence radio, fait-il remarquer, le Groupe a assuré quatorze mois de salaires des employés. « Aucun départ n’a été constaté », ajoute Yaxam Mbaye. Aussi, précise-t-il, « cette fermeture a permis de délocaliser les organes du Groupe qui étaient dispersés ». A l’époque, informe notre interlocuteur, l’imprimerie du Groupe était située à Sodida, la radio 7 Fm à la Sicap rue 10. Le journal Le Populaire et la Direction générale étaient au centre-ville. Aujourd’hui, la radio 7 Fm a ses locaux à la Médina rue 9 angle 12. Le Populaire et les services administratifs du Groupe sont à quelque 300 m du siège de la radio. La 7 Fm repart ainsi sur de nouvelles bases avec un « matériel renouvelé à 95 %». Son premier grand test de réouverture a eu lieu le 24 décembre 2005. Quatre mois auparavant, la radio avait commencé à émettre avec une programmation tout en musique. « Aujourd’hui, nous utilisons un quart de la puissance de l’émetteur avec une bonne écoute jusqu’à Saint-Louis, Kaolack et au niveau la Petite côte », se réjouit le directeur général de Com 7, qui ajoute : « à des heures plus calmes, au milieu de la nuit, la radio est écoutée jusqu’en Gambie ».
Le deuxième grand test s’est tenu le 1er janvier 2006, lors du combat Yékini-Tyson, avec douze heures d’émissions sans interruption. « Au bout de 72 h, le serveur local de la radio 7 Fm indiquait avoir battu le record des radios de la place avec 300 appels en trois jours », soutient Yaxam Mbaye.
La 7 Fm reste fidèle à son slogan : « la radio qui vous écoute ». Autrement dit, note Yaxam Mbaye, « une radio qui écoute les préoccupations des Sénégalais, car ce slogan précédemment n’a jamais été exploité à fond ». Aujourd’hui, les objectifs sont précis avec « une programmation qui va donner une visibilité aux émissions qui préoccupent les Sénégalais (...) ». L’ambition est d’arriver à en faire une radio où les agents et les auditeurs se retrouvent autour d’une table pour échanger et porter une attention particulière aux critiques des auditeurs. « Il n’y a pas de ligne à imprimer si ce n’est que la ligne des auditeurs tout en étant sérieux », avoue Yaxam Mbaye. Ce qui permettra de relever le défi de la diversification du paysage radiophonique.
« L’important n’est pas d’être le premier mais d’aller vers un stade qui colle au slogan », indique Yaxam Mbaye. Selon lui, la réouverture de la radio s’est faite sur fonds propres. « La 7 Fm, souligne Yaxam Mbaye, est une société qui n’a aucun franc dans une quelconque banque, ni une subvention, ni un emprunt ».
Donald NDEBEKA
(Source : Wal Fadjri, 10 janvier 2006)