Appels internationaux entrants : La Sonatel trouve un soutien inattendu
jeudi 11 novembre 2010
Les opérateurs de téléphonie mobile et fabricants internationaux réunis au sein de l’Association Gsm, qui regroupe environ mille membres, ont par leur chargée des relations extérieures, Isabelle Mauro, profité de l’ouverture du Forum mondial des chefs d’entreprise du secteur des Tic, pour s’en prendre à la forte surtaxe des appels sur le mobile dans certains pays africains, dont le Sénégal.
La cérémonie d’ouverture du Forum mondial des chefs d’entreprise du secteur des Tic a servi de cadre aux 800 opérateurs et 200 fabricants membres de l’Association Gsm, pour décrier l’augmentation des prix des appels internationaux entrants. Demandant un assouplissement du régime fiscal, Isabelle Mauro, chargée des relations extérieures de ladite association, note une forte poussée de surtaxe sur le mobile en Afrique. Selon Mme Mauro, beaucoup de pays ont décidé d’imposer une taxe sur les appels internationaux entrants en vue de rapporter des recettes supplémentaires à l’Etat. Cela, indique la chargée des relations extérieures de l’Association Gsm, peut cependant, avoir un effet inverse sur le long terme. Car, une surtaxe entraîne une hausse des prix du fait de la réciprocité appliquée par les pays destinataires et peut entraîner une baisse du trafic.
D’après la chargée des relations extérieures de Gsm, le constat a été fait au Congo, où le trafic international entrant a baissé de 30% depuis l’introduction de la taxe, l’année dernière. Elle indique que sur le long terme, cette réduction du trafic aura une incidence progressive sur les recettes de l’Etat et sera donc, contraire au but recherché initialement. Certains Etats, dit-elle, en ont pris conscience et ont décidé de suspendre la taxe.
Si dans certains pays africains cette taxe a été suspendue, cela n’est pas le cas au Sénégal. Depuis le 1er août, avec l’entrée en vigueur du décret 2010-632 du 28 mai 2010, fixant la nouvelle tarification, les appels internationaux entrant au Sénégal, sont passés de 0,14 euro la minute à 0,215 euro sur les réseaux fixes et mobiles, soit 141,03 francs Cfa.
L’association des opérateurs et fabricants internationaux considère que beaucoup de pays semblent encore taxer les services mobiles comme un produit de luxe. Ce qui en augmente le coût final pour le consommateur. Les membres de cette organisation demandent aux gouvernements d’attribuer davantage de fréquences pour l’utilisation du mobile et d’établir une feuille de route harmonisée pour la libéralisation du spectre. Cela, afin de bénéficier d’économies d’échelle au niveau mondial. Ils recommandent ainsi, le réaménagement du spectre déjà utilisé pour les réseaux Gsm en 900/1800 Mhz ; la disponibilité du dividende numérique pour assurer la couverture et la disponibilité des bandes 2.5-2.6 Ghz pour assurer la capacité des réseaux.
Dialigué Faye
(Source : Le Quotidien, 11 novembre 2010)