Appels entrants : Sonatel prête au contrôle, mais pose ses conditions
mardi 15 mai 2012
Accusé à tort ou à la raison de faire le mystère sur le volume des appels entrants, la Sonatel veut se débarrasser des vieux clichés maintenant que le décret a été abrogé. Pour sa direction générale, la première société de télécommunication est dans les dispositions à être fouillée. « Nous ne sommes pas opposés au contrôle, pour peu qu’il se fasse dans la transparence, notamment pour la sélection de l’entreprise qui va l’exécuter, et aux tarifs du marché », fait savoir une source digne de foi.
Qui estime que le protocole d’accord du 05 mai 2012 prévoit d’ailleurs la mise en place d’un groupe de travail (Opérateurs, Ministère des Finances, de la Communication et l’Artp) qui a pour mission de faire l’état des lieux des dispositifs de contrôle et de lutte contre la fraude existants, d’identifier les insuffisances, les solutions et les coûts. Mais pour l’heure, la Sonatel s’attèle à remettre les pendules à l’heure suite aux dégâts causés par le décret. On nous apprend que la direction générale œuvre pour que les prix de la minute vers le Sénégal reviennent à la normale le plus rapidement possible sur le marché de détail. En effet, dès la signature du protocole, Sonatel a envoyé des courriers à la quarantaine d’opérateurs internationaux avec lesquels elle était en partenariat à travers le monde pour les mettre au parfum du changement de contexte.
« Ces opérateurs qui achète du trafic en gros vont nous l’espérons rapidement répercuter ces baisses jusqu’au marché de détail. Par ailleurs, en termes trafic départ pour lesquels nous avons toute maîtrise, nous avons déjà baissé les tarifs sortants vers l’Uemoa », ajoute la même source.
Mais pour qu’elle soit une réalité au niveau du marché de détail dans les pays qui appellent le Sénégal, ce sont essentiellement des actions de communication et d’animation que Sonatel compte mettre en place avec les opérateurs et leurs partenaires locaux, ainsi qu’une communication ciblée vers la diaspora et leurs associations. Et pour ce qui concerne la saisine des tribunaux histoire de faire échec au décret de la surtaxe, une source proche de la maison indique que du moment où la procédure suit son cours, mieux vaut laisser la justice aller jusqu’au bout.
Papa Ismaila Keita
(Source : Libération, 15 mai 2012)