Aminata Tall, pour une intégration des TIC dans les collectivités locales
mardi 31 mai 2005
Le ministre d’Etat, ministre des Collectivités locales et de la Décentralisation, Aminata Tall, a exprimé mardi toute sa détermination pour ‘’une gouvernance locale moderne’’ dans les collectivités locales, estimant qu’il faut ‘’concrétiser définitivement l’idée du numérique pour tous’’.
Mme Tall qui s’exprimait au cours d’un atelier sur le « rôle des technologies de l’information et de la communication (TIC) », a précisé que les collectivités locales doivent « s’approprier des TIC afin de les intégrer dans leurs programmes de mise en place d’une gouvernance locale moderne ».
« Ce présent atelier est un moment privilégié de partage, d’échange pour définir ensemble les priorités dans un domaine connu de tous, mais aussi surtout mal maîtrisé par le plus grand nombre », a-t- elle expliqué.
Elle a également noté à ce sujet, qu’"il est établi que l’importance des TIC dans l’organisation, dans la performance des entreprises modernes, et dans la maîtrise des agrégats de toute entreprise qui se veut moderne, est primordiale’’.
Néanmoins, le ministre d’Etat, ministre des Collectivités locales et de la Décentralisation a déploré le fait que les technologies de l’information et de la communication (TIC) occupent une place « très marginale » dans les collectivités locales.
« Nos collectivités locales accusent un grand retard qu’il nous faut impérativement rattraper. Une enquête menée dans quarante trois mairies d’arrondissement de la région de Dakar a montré que sur toutes les communes visitées, l’informatisation est inexistante ou se limite, lorsqu’elle existe, à l’utilisation des outils bureautiques pour l’édition du courrier et des rapports », a regretté Mme Tall.
Selon elle, dans la grande majorité des cas, les fonctions de base liées à la gestion de la collectivité locale, telles que l’état civil ou la gestion comptable et budgétaire sont encore entièrement manuelles.
« Aucun centre d’état civil n’est à la date de cette enquête complètement informatisé au point que ces services peuvent être mis à la disposition des citoyens », a encore déploré Aminata Tall soulignant, à cet égard, l’écart qui existe en terme de développement et d’infrastructures entre la région de Dakar et les autres régions du pays.
Tout en reconnaissant l’importance du numérique sur le développement local, les services apportés aux citoyens et la communication au sein de la collectivité, Mme Tall s’est dit convaincue que la participation des populations au développement de leur communauté par les TIC, peut permettre de réduire le gap numérique constaté par tous et qui veut qu’aujourd’hui, 3 pour cent des familles en Afrique possèdent un ordinateur contre 85 pour cent en Amérique du nord.
« Un africain sur 160 a accès à la connexion Internet, alors qu’en Amérique du Nord, une personne sur deux a accès à l’Internet », a souligné Aminata Tall.
(Source : APS, 31 mai 2005)