Aïdara Diop devant le Tribunal hors classe, le 2 novembre prochain : Sonatéliens, Benno, Syndicalistes...tous seront de la parti
vendredi 29 octobre 2010
Que le gouvernement se le tienne pour dit ! Le secrétaire général du Syndicat des travailleurs de la Sonatel ne sera pas le seul à comparaître devant le Tribunal hors classe, le 2 Novembre prochain. Ce, suite à une plainte introduite par Laurent Lamothe, Président directeur général de Global Voice Group, pour diffamation. En assemblée générale hier dans les locaux de la Cnts, les travailleurs, debout comme un seul homme, ont clamé haut et fort qu’ils ne resteront pas sans rien faire.
Global Voice demande 2 milliards à Aïdara Diop
La plainte de Global Voice perturbe-t-elle les « Sonatéliens ? ». En tout cas, Ndéye Founé Niang, qui parlait au nom de l’Intersyndicale des travailleurs des télécommunications, estime que Global Voice n’agit qu’en désespoir de cause, après que son contrat a été annulé par l’Armp. « Notre camarade a tenu des propos que le Pdg de Global Voice juge diffamatoires. Nous avons reçu une première citation directe, dans laquelle on réclamait 1 milliard de F Cfa et Aïdara devait comparaître le 21 Octobre dernier. Avant le 12 Octobre, une autre citation est tombée avec le même contenu, mais cette fois-ci avec 2 milliards de dommages et intérêts », narre-t-elle. Elle poursuit : « les propos ont été tenus le 9 Juillet et l’interpellation n’est arrivée que lorsque le contrat de Global Voice a été annulé par l’Armp. Nous ne comprenons pas cette longue attente pour porter l’affaire devant le juge. Ils n’agissent qu’en désespoir de cause. Ils savent qu’ils vont partir les mains vides », menace-t-elle.
Ndèye Founé Niang : « Nous ne payerons pas l’Artp »
S’arrêtant sur le cas de l’Artp qui leur a servi une facture salée de 5 milliards F Cfa pour le compte du mois d’Août, les Sonatéliens disent haut et fort qu’ils ne paieront rien. Selon Ndèye Founé Niang, cette facture n’obéit à aucune logique. Selon elle, il y a un processus à suivre pour le paiement des factures et pour le mois d’août, cela peut aller jusqu’en Janvier. « Ils nous ont donné un délai, le 12 Octobre. On ne va pas payer la facture. Si on encaisse, on va reverser le surplus... Mais nous ne payerons pas la facture, nous allons juste reverser le montant encaissé. Il faut un partage équitable des ressources générées par Sonatel. Nous, nous facturons à 90 et l’Etat à 141 ; et c’est la différence que nous allons reverser après collecte », précise-t-elle.
Cheikh Diop de la Cnts/ Fc : « Nous voulons un non-lieu »
Venu prêter main-forte aux travailleurs, Cheikh Diop, le secrétaire général de la Cnts/ Fc, pour sa part, estime qu’au-delà de la personne de Mamadou Aïdara Diop, c’est tous les syndicalistes qui doivent se lever comme un seul homme. Le 2 Novembre prochain, argue-t-il, les syndicalistes doivent montrer l’exemple. Car, sur les 17 formes de luttes syndicales enseignées dans les écoles de formation, le sonatélien n’a fait qu’utiliser la première arme : à savoir la protestation verbale. Et pour un fait aussi anodin dans le monde des initiés, la force des choses voudrait que tous les secrétaires généraux convoquent des conférences de presse pour battre le rappel des troupes avant le Jour-j. « Il n’a fait qu’appeler à la protestation verbale. Le 2 Novembre, les syndicats doivent montrer que la solidarité syndicale n’est pas un vain mot. Il faut redonner l’espoir, en allant tous au Tribunal, le 2 Novembre. Pour ce qui est de la sentence, nous ne voulons pas d’acquittement ou autre chose. C’est un non-lieu que nous voulons ». Et de menacer : « le 2 Novembre, il faut un non-lieu. Sinon, le lendemain, il faut utiliser d’autres armes. Un sit-in ou une marche nationale dans les artères de la capitale ».
Aidara Diop se dit confiant, Maguette Thiam annonce que Benno sera de la partie ...
Le professeur Maguette Thiam, conduisant une délégation de Benno Siggil Senegaal aux côtés de Charles Guèye et de El Hadj Mbow, n’en dira pas moins. Après avoir fini de rappeler les tenants et aboutissants de l’affaire dite de Global Voice, il arrivera à la conclusion que tous les Sénégalais épris de justice doivent soutenir Aïdara Diop. « L’Etat cherche à faire tomber les syndicalistes. Il utilise une structure aussi importante que la Sonatel qui traite de la télécommunication comme une arme politique, mais aussi pour gagner de l’argent, et l’affaire Aïdara n’est pas seulement le problème des syndicalistes. C’est celui de tout le Sénégal. Il n’est pas acceptable que des étrangers viennent opérer dans notre pays sans aucun investissement et gagnent des montants de 2 milliards 500 millions par mois. Abdoulaye Wade a l’habitude de manipuler les institutions judiciaires contre les gens, pour des raisons d’adversité politique, comme cela a été le cas avec Idrissa Seck. Il utilise l’appareil d’État pour détourner de leur finalité les ressources publiques », argue-t-il.
Mamadou Aïdara Diop, quant à lui, se dit confiant et prêt à lutter jusqu’au bout « contre la Rutel mais aussi contre Global Voice, qui est désespéré. Nous sommes sur le chemin de la vérité », conclut-il.
Madou Mbodj et Mariama Dianké Diédhiou
(Source : L’As, 29 octobre 2010)