Affaires des deux immeubles de l’ARTP : Le DG Abdou Karim Sall somme Cheikh Amar de livrer les bâtiments
lundi 29 juin 2015
Les deux immeubles de l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes qui devaient être livrés depuis le 31 Décembre 2014 et qu’une visite sur place a permis de constater qu’ils ne sont encore qu’au stade des gros œuvres, ont fait vivement réagir Abdou Karim Sall, directeur de l’Agence.
Des délais jamais respectés
Relatant le film de cette affaire, Abdou Karim Sall explique : « L’autorité avait demandé à une entreprise Touba Real Estates (TRE) de lui construire deux immeubles qui, bien entendu, ont été payés en fin d’année 2011 pour un coût de 8 milliards. Constatant que les travaux n’avaient pas avancé, j’ai repris contact avec les promoteurs pour lui demander de prendre les dispositions pour que les immeubles soient livrés à l’ARTP.
On était le 17 Septembre 2014 et quand on avait rencontré l’équipe de TRE, en présence de Cheikh Amar, pour pouvoir caler d’un commun accord un planning qui permettrait d’indiquer la date à laquelle les immeubles seraient disponibles à l’ARTP, il avait pris sur lui la décision de s’engager à livrer ces immeubles ce 31 Décembre 2014. Il avait promis de mettre à notre disposition le planning mais malheureusement, ce planning qui devait, nous être fourni le 25 Octobre 2014 ne l’a pas été jusqu’à ce jour. Le 8 Avril en rapport avec notre conseiller juridique j’ai demandé de faire un constat d’huissier pour déterminer l’Etat d’avancement de ce travaux-là. Et tout le monde convient que l’on est très largement en retard, non seulement tous les engagements pris n’ont pas été respectés, mais ceux pris devant moi ne l’ont pas été non plus et il n’y a aucune communication dans ce sens ».
Aucune communication de la part de TRE
Constatant pour le déplorer qu’aucune communication n’a été entreprise par TRE dans le sens d’apporter des réponses sur l’état des travaux, Abdou Karim Sall de noter qu’il a sommé le promoteur à livrer au plus vite les immeubles, indiquant qu’il n’hésiterait pas à utiliser les possibilités que leur offre le code des marchés et la loi en la matière. « La personne responsable M. Faye qui nous a été désigné par Cheikh Amar comme étant notre interlocuteur s’est signalé par des non-réponses à nos mails, nos appels téléphoniques. C’était un silence total, une absence de communication.
Le 8 Avril, après avoir fait constater par un huissier, les travaux ont débuté. Aujourd’hui c’était pour nous l’occasion de venir avec mes équipes constater de visu l’état des travaux. Aujourd’hui on constate que l’on est sur les gros œuvres. On ne peut pas attendre de moi une satisfaction. Si l’ARTP avait demandé la construction de deux immeubles c’est pour que l’on ait une Agence fonctionnelle avec des locaux pour lui permettre de faire face à ses attributions, mais ce que l’on vient de constater c’est loin d’être un immeuble prêt à la livraison. »
« Nous allons voir la suite à donner je lui avais dit que je ne comptais pas mettre dans mon budget de 2015 des montants concernant des loyers du siège de l’ARTP et on s’était entendu sur cela et malheureusement nous constatons ce que nous constatons.
J’ai regardé s’il y avait des pénalités applicables quant au retard de livraison et j’ai notifié à TRE l’ensemble des sanctions que constituait le retard depuis 2011 jusqu’à 2014. Le montant a été facturé et nous poursuivons le recouvrement.
Nous allons utiliser les possibilités que nous offre le code des marchés et la loi en la matière…et que le plus important pour nous est que les immeubles soient livrés sans délai. Je ne peux plus en accorder. Il y a en eu, lesquels n’ont jamais été respectés. »
Des tentatives de conciliation de la part du promoteur et beaucoup de préjudices pour l’ARTP
« On subit des préjudicies puisqu’on est dans des locaux inadaptés, mes collaborateurs sont dans des conditions extrêmement difficiles, les conditions de travail ne sont pas les meilleures » a regretté par ailleurs le DG de l’ARTP. « Chaque mois qui passe l’ARTP fait face à des obligations de dépenses pour payer le siège, si nous y faisons face c’est parce que quelque part le promoteur a failli ».
Abdou Karim Sall qui ne réfute pas des tentatives de conciliation opérées par le promoteur Cheikh Amar, a fini par dire que tout ce qui importe dans cette affaire est que l’Agence puisse entrer en possession de ses immeubles. « Je ne peux pas entrer dans les détails, ce qui est sûr c’est que j’ai été en contact avec lui pour le sensibiliser sur le besoin de livrer ces immeubles à date échue. J’ai eu beaucoup de contacts avec lui vers le mois d’Octobre, mais j’étais intransigeant sur la question de la livraison au mois de Décembre. Notre dernier contact remonte au mois d’Octobre » a-t-il conclu.
(Source : Dakar Actu, 29 juin 2015)