Le contrat de Global Voice, pour le contrôle des appels entrant au Sénégal, vient d’être suspendu par l’Autorité de régulation des marchés publics (Armp). C’est jeudi dernier que la mesure est tombée. L’Armp, qui évoque une saisine du directeur général de Sonatel, est en train de vérifier les allégations avant de rendre une décision définitive.
Le feuilleton Globa Voice est loin de connaître son épilogue. Sonatel, qui ne s’avoue pas encore totalement vaincu, gagne une autre manche. Elle vient, en effet, d’obtenir de l’Autorité de régulation des marchés publics (Armp) la suspension du contrat de Global voice group pour la gestion des communications internationales entrant au Sénégal. En effet, ayant reçu une requête de Sonatel, le Comité de règlement des différends de l’Armp, par sa décision 119/ Armp/ Crd, du 8 septembre 2010, a pris des mesures conservatoires concourant à mettre purement et simplement en stand by le contrat.
Ainsi, selon de sources sûres, l’autorité de régulation, qui a reçu le 9 août 2010 la dénonciation du directeur général de la Sonatel, contenant ‘des allégations sérieuses de violation de la réglementation portant sur les marchés publics, notamment en ce qui concerne la justification du choix de la société Gvg Sa, fondé sur l’argument de l’exclusivité alors qu’il existera d’autres sociétés y compris la Sonatel capables d’exécuter les prestations souhaitées, et considérant que la saisine du Crd vise à corriger les violations alléguées au cas où elles seraient avérées d’empêcher que des dommages soit causés à la Sonatel ou toute autre personne morale concernée par la procédure, décide la suspension de la procédure relative au contrat dit de partenariat entre l’Artp et Global voice group Sa ayant pour objet l’assistance pour la mise en place d’un système de contrôle des communications internationales entrant au Sénégal’, relate en substance notre source. Qui signale ainsi que le contrat de Global voice group devra arrêter ses activités de contrôle, si elle les avait commencées, ‘jusqu’au prononcé de la décision de la commission de litige’.
Rappelons que lors d’un entretien qu’il nous avait accordé, il y a quelques semaines, Serigne Ben Niang, vice-président de Gvg, soutenait à propos de la passation de ce marché entre l’Agence de régulation des télécommunications et des postes et la Global voice group que ‘l’Artp a contacté plusieurs sociétés mais ce dont il avait besoin, il n’y a que Gvg qui pouvait le leur faire. Donc, elle s’est approchée de l’Autorité de régulation des marchés publics (Armp), avec toutes les statistiques et toutes les données, et a demandé l’autorisation d’avoir exception d’appel d’offres. Et elle a eu de l’Armp l’autorisation de passer un contrat de gré à gré avec Global Voice’. Ce dernier expliquait que cette exception était favorisée par de gros investissements que sa structure comptait mettre à la disposition de l’Agence de régulation des télécommunications et des postes à la fin de leur idylle. Il soutenait ainsi qu’au bout des cinq années du contrat, les équipements, les logiciels et tout ce qui participe à cette gestion du trafic international seraient la propriété de l’Artp.
Seyni Diop
(Source : Wal Fadjri, 13 septembre 2010)