Cette affaire dite des primes spéciales de l’Agence de Régulation des Télécommunications et des Postes (Artp), est loin de connaître son épilogue. L’Agence Nationale pour l’Organisation de la Conférence Islamique (Anoci) a reçu un appui matériel d’une valeur de 96 millions. Or l’Anoci n’avait pas vocation à recevoir de l’argent. Sa mission était de mobiliser des fonds pour l’organisation du Sommet.
Le Ministre d’Etat, Karim Wade, a tenu une rencontre sur la bonne gouvernance récemment devant l’équipe de Youssouf Sakho, président de l’Agence de Régulation des Marchés Publics. Et nullement, le fils du président ne s’est pas prononcé sur sa gestion de l’Anoci, dont les responsables disent avoir mobilisé 432 milliards de FCfa.Par rapport à l’audit de l’Armp et aux révélations de Latif Coulibaly, rien n’a été servi aux Sénégalais comme explication de la part des autorités de l’Anoci.
Mais revenons à l’actualité. L’’Inspection Générale d’Etat, dans un rapport qui épingle Daniel Seck soutient que 96 milliards ont été donnés à l’Anoci. Une information confirmée par Abdoulaye Baldé, le directeur Exécutif de cette structure, en ces termes. « Dans le cadre du traitement médiatique des accusations portées contre l’ancien Directeur général de l’Agence de Régulation des Télécommunications et des Postes (Artp), il a été fait état d’une subvention de 96 millions de francs Cfa qui aurait été versée dans les comptes de l’Agence Nationale de l’Organisation de la Conférence Islamique (Anoci) ». « Face à ces accusations dénuées de tout fondement », j’affirme que l’Anoci n’a jamais reçu d’appui institutionnel de la part de l’Artp, encore moins perçu une subvention ». Selon toujours le Maire de Ziguinchor, « en réalité, l’Artp a apporté un soutien logistique et en nature d’un montant de 96 millions à la Commission Nationale de l’Oci, chargée de l’Organisation de la Conférence Islamique ». Et le Ministre des Forces Armées de préciser que « les factures du matériel et services ont été directement réglées par l’Artp. Il convient de rappeler que l’Artp a apporté ce soutien au même titre que d’autres sociétés de la place comme la Sonatel, le Groupe CCBM, la SAGAM et Computer Land » écrit Abdoulaye Baldé.
Mais les responsables de l’Anoci, semblent-ils oublier que leur structure avait pour mission de mobiliser des fonds, et non d’en recevoir de l’Etat ? Sur quelle base, l’Arpt, la Sonatel, le Groupe CCBM, la Sagam et Computer Land ont-elles accordé un soutien matériel ou financier à l’Anoci ?
Le Chef de l’Etat est aujourd’hui décidé à combattre la corruption et les détournements. Mais il devrait d’abord commencer par balayer devant sa maison. L’Inspection Générale d’Etat doit, après l’Artp, fouiller les caisses de l’Anoci et autres structures nationales. Après Daniel Seck d’autres têtes meritent de tomber. Si les autorités sont réellement habitées par la volonté de servir l’Etat et le Sénégal, et si seulement le président de la République se décide d’aller jusqu’au bout de ces scandales.
(Source : Rewmi, 13 mars 2010)