Actions SONATEL : des professionnels invitent à l’union pour une offre d’achat à l’Etat
mardi 21 avril 2009
L’Organisation des professionnels des technologies de l’information et de la communication (OPTIC) a invité les investisseurs locaux intéressés par l’acquisition d’actions SONATEL à se fédérer ‘’pour faire une offre d’achat à l’Etat du Sénégal’’, rapporte une déclaration reçue mardi à l’APS.
Le syndicat professionnel membre du Conseil national du patronat du Sénégal a également invité ‘’tous les acteurs locaux qui veulent se porter acquéreurs d’actions SONATEL à se fédérer pour (...) monter un schéma et un argumentaire à destination’’ du gouvernement et du parlement.
La vente d’un bloc d’actions détenues par l’Etat du Sénégal dans le capital de la SONATEL (opérateur historique des télécommunications), à France Telecom, a provoqué une levée de boucliers des syndicats de travailleurs et des opérateurs du secteur privé qui crient à ‘’l’aliénation d’un bijou de famille’’.
Le gouvernement a annoncé, le 8 avril dernier, la cession contre 200 milliards de francs CFA d’une partie des actions qu’il détient à la SONATEL, soit 9,78%, au terme d’un protocole d’accord signé entre les deux parties. Une fois cette transaction aboutie, France Telecom passera ainsi de 42,3% à 52,2% du capital du groupe.
’’Un droit de préemption avait été signé entre l’Etat du Sénégal à France Telecom en 1997 lors de la première privatisation de la société. Cette clause réserve à l’un des actionnaires la priorité dans la vente ultérieure des actions de la société. C’est tout à fait normal donc d’accorder la priorité aux actionnaires dans la vente des actions’’, a indiqué, mercredi dernier, le ministre sénégalais de l’Economie et des Finances.
’’Un besoin d’argent explique l’urgence de la vente des actions de l’Etat à la SONATEL. Tous les pays du monde rencontrent des difficultés à cause de la crise économique et financière. Le Sénégal comme tous les pays a besoin de financer son développement, ses infrastructures, payer ses dettes’’, a expliqué Abdoulaye Diop au cours d’un point de presse.
’’Le Sénégal doit d’abord, convenir avec France Telecom de l’abandon du droit de préemption de ce dernier’’, estime Antoine Ngom, président d’OPTIC, cité dans le texte.
’’Il n’est pas souhaitable qu’un Etat se trouve lié de manière illimitée dans le temps d’une telle contrainte dans un secteur aussi stratégique’’, ajoute la même source.
’’Le combat qui est engagé aujourd’hui par différentes organisations devrait d’abord se concentrer sur ce point bien précis’’, selon l’organisation patronale qui ajoute : ‘’une fois ce droit de préemption abandonné, l’Etat pourra ainsi choisir, en toute légalité et en toute transparence, le meilleur schéma qui s’offrirait à lui en examinant toutes les offres’’.
Ensuite, poursuit OPTIC, ‘’le secteur privé proposera et défendra son schéma d’achat des actions de l’Etat par un actionnariat local (personnel de SONATEL, secteur privé local, institutionnels locaux, etc.).’’
(Source : APS, 21 avril 2009)