Accès pour tous à une identité numérique d’ici 2030 : Mobilisation des dirigeants africains et du groupe de la Banque mondiale
samedi 29 septembre 2018
Selon les estimations de l’initiative Identification pour le développement (Id4d) du Groupe de la Banque mondiale, un milliard de personnes à travers le monde, dont plus de la moitié en Afrique, ne sont pas en mesure de prouver leur identité.
Les dirigeants africains, le groupe de la Banque mondiale, les Nations Unies et d’autres partenaires de développement se sont réunis ce jour en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies pour une table ronde des dirigeants africains sur l’identification au service du développement. Le but était de mobiliser une action collective, stimuler des soutiens financiers et mettre à profit l’innovation pour soutenir le programme d’action sur l’identification numérique et l’enregistrement des faits d’état civil en Afrique. Le Groupe de la Banque mondiale a également annoncé une initiative innovante baptisée « Mission Billion », qui vise à résoudre les problèmes les plus épineux en matière d’identification numérique, selon un communiqué de la banque dont Fratmat.info a reçu copie.
Lorsqu’ils sont conçus et mis en œuvre de manière responsable, les systèmes d’identification numérique en Afrique procurent des avantages à long terme sur les plans de l’inclusion financière, de l’amélioration de la gouvernance, de l’autonomisation des femmes et des filles, du commerce et des migrations au service de l’intégration régionale, et permettent aux pouvoirs publics d’investir dans le capital humain en promouvant l’élargissement de l’accès des pauvres aux services d’éducation et aux programmes de protection sociale.
Selon les estimations de l’initiative Identification pour le développement (Id4d) du Groupe de la Banque mondiale, un milliard de personnes à travers le monde, dont plus de la moitié en Afrique, ne sont pas en mesure de prouver leur identité. L’Unicef quant à lui estime que près des deux tiers des enfants africains âgés de moins de cinq ans n’ont pas de certificat de naissance. L’Afrique compte neuf pays sur dix parmi les 99 pris en compte dans l’enquête Id4d-Findex 2017 qui affichent les taux de couverture les plus faibles en matière d’identité, et sept des dix pays présentant les écarts les plus importants entre les hommes et les femmes.
« La moitié du milliard de personnes « invisibles », c’est-à-dire sans identité officielle, se trouve en Afrique. Si on n’a pas d’identité, cela signifie qu’on n’a accès aux services de santé et d’éducation ni à d’autres services essentiels », fait observer Kristalina Georgieva, directrice générale de la Banque mondiale et coprésidente du Conseil consultatif de haut niveau de l’initiative Identité pour le développement (Id4d). Et d’ajouter : « Nous devons travailler de concert pour créer des systèmes d’identification numérique fiables et ne faisant pas d’exclus, à même de débloquer des opportunités économiques pour les personnes les plus vulnérables. »
Selon le Groupe de la Banque mondiale, il faudrait six milliards de dollars pour répondre aux besoins de l’Afrique en matière d’identification numérique et d’enregistrement des faits d’état civil. Par le biais de l’initiative ID4D, le Groupe de la Banque mondiale fournit une gamme complète de soutiens financier et technique aux niveaux national et régional en Afrique. Près d’un milliard de dollars sont actuellement mobilisés pour des projets portant sur l’identification numérique et l’enregistrement des faits d’état civil dans 30 pays, dont 23 en Afrique. À titre d’exemple, des projets récemment approuvés et en cours d’élaboration en Afrique de l’Ouest permettront de créer les plateformes d’identification interopérables de base par-delà les frontières nationales, au service de plus de 200 millions de personnes.
Kamagaté Issouf
(Source : Fraternité Matin, 29 septembre 2018)