ATOS mal en point : Quel avenir pour le géant français en Afrique ?
lundi 29 avril 2024
ATOS est en grandes difficultés et nul besoin d’enquêter pour s’en rendre compte. L’ex-fleuron de la French Tech vit des heures sombres avec une situation économique qui est loin de s’arranger. Après un début d’année peu enviable, le groupe informatique a fait part de son souhait de disposer d’un milliard 100.000 euros de liquidités pour l’exercice 2024-2025, non sans vouloir réduire de plus de 3 milliards sa dette estimée à 5 milliards.
Ces craintes nourries régulièrement sur l’avenir de la société ont surgi depuis que Thierry Breton a quitté la Direction, avec les changements de stratégies qui s’en sont suivis, explique un cadre qui se dit toutefois serein quant à l’avenir d’ATOS en Afrique. “ l’Afrique est très peu impactée par cette situation que vit le groupe. L’Afrique est une zone qui fait de la croissance et est très profitable. Autrement dit, financièrement, on n’a pas de difficultés“, rassure-t-il, soulignant que “les clients sur le continent africain nous font confiance avec le gain récent de gros projets de transformation digitale pour des gouvernements ou des clients privés“. Seulement, l’Afrique ne représente qu’un à 2 % du chiffre d’affaire du groupe français. “Autant dire une goutte d’eau dans l’Océan“, nuance, toutefois, notre interlocuteur.
Le Ministère français de l’économie et des finances, très sensible à cette situation, propose d’acheter les activités les plus sensibles du groupe, ce que la Direction n’a pas tardé à saluer. L’Etat français a d’ailleurs joint le geste à la parole à travers une lettre d’intention visant le volet souverain d’ATOS constitué notamment des volets cybersécurité, des supercalculateurs, des serveurs participant en lien avec les activités orientées Intelligence Artificielle ou encore l’informatique quantique.
ATOS plus présent en Afrique de l’Ouest que sur la partie anglophone, existe dans onze pays du continent et le Sénégal est au coeur de la stratégie du géant français, à côté du Maroc. “Ce qu’on avait démarré au Maroc il y a quelques années, on l’a répliqué au Sénégal avec un succès fou. Aujourd’hui, on est déjà à plus de 500 employés là-bas. Ce qu’on essaie de faire, c’est de créer plus de sources de talents autour de cette équipe qu’on a créé à Dakar pour pouvoir arroser toute l’Afrique de l’Ouest“, confiait en juin 2023 Nourdine Bihmane, co-dirigeant du groupe à nos confrères de Radio France International (RFI).
(Source : Le Techobservateur, 29 avril 2024)