8eme Edition du Salon de la monétique régionale : « La monnaie électronique et les Fintechs favorisent l’inclusion financière »
mercredi 27 novembre 2024
La monnaie électronique constitue un élément important dans l’évolution ‘’notable’’ du taux d’inclusion financière dans la zone Uemoa, selon le secrétaire général de la Bceao. Habib THIAM qui ajoute que l’émergence de nouveaux acteurs au sein de l’écosystème financier, notamment les fintechs, contribue aussi à la hausse de l’inclusion financière, soutient cependant que des défis persistent et doivent être relevés.
Lors de la cérémonie d’ouverture, le représentant du gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) a souligné que le schéma de paiements est un ensemble de normes, de règles et de protocoles définissant la manière dont les opérations sont traitées pour chaque type d’instrument de paiements. Pour Habib THIAM, le schéma de paiements vise à instaurer un écosystème de paiements interopérable et innovant.
Le secrétaire général de la Bceao, présidant la cérémonie d’ouverture, a confié que sous l’impulsion de la monnaie électronique, le taux d’inclusion financière a connu une évolution notable dans la zone Uemoa. Il passe, d’après lui, de 55,9% en 2018 à 72,3% en 2023 ; avec 209 millions de portemonnaies électroniques enregistrés sur la période.
A l’en croire, dans ce contexte, la monnaie électronique concentre environ 98% des paiements électroniques dans la zone et est devenue le principal instrument de digitalisation des transactions financières des populations de l’Uemoa.
M. THIAM a soutenu dans la foulée que la hausse remarquable du taux d’inclusion financière a également été impulsée par l’émergence de nouveaux acteurs au sein de l’écosystème, notamment les fintechs qui ont suscité le développement de nouveaux usages de paiements et la multiplication des initiatives de digitalisation.
A titre d’illustration, il a cité une récente étude de la banque centrale selon laquelle près de 90% des institutions financières ont déclaré disposer d’une stratégie de digitalisation. Cela confirme d’après lui, l’assertion selon laquelle la digitalisation s’est inscrite au cœur des stratégies de développement du secteur bancaire et celui de la microfinance.
Cependant, malgré les avancées notables qui ont été enregistrées, il a soutenu que des défis persistes et devront également être relevés en vue de l’émergence d’un écosystème financier plus efficient en termes de coûts, de sécurité, d’innovations et surtout, aligné sur les enjeux de développement socioéconomique de la zone.
A cet égard, il a fait savoir que les schémas de paiements domestiques qui disposent de certains atouts importants peuvent jouer un rôle fondamental. Pour M. THIAM, les schémas de paiements permettent d’inclure dans le système financier formel des segments historiquement exclus, notamment dans les zones rurales. En prenant appui sur les infrastructures locales, « ils favorisent la réduction des coûts de transactions et l’accès équitable à des produits et services financiers centrés sur les besoins des populations ».
Il a enfin rappelé que les transactions effectuées par cartes bancaires dans le réseau du Gim sont passées, en volume, de 10 millions en 2018 à 23 millions en 2023 soit un accroissement de 130% en 5 ans. Cette évolution confirme, pour Habib THIAM, la place importante que la plateforme monétique interbancaire revêt dans l’infrastructure financière régionale.
Bassirou Mbaye
(Source : Le Journal de l’Economie sénégalaise, 27 novembre 2004)