3e Conférence africaine des logiciels libres : L’Afrique face aux enjeux économiques de la Société de l’information
samedi 22 mars 2008
En clôturant mercredi soir à l’Ucad II, les travaux de la 3e Conférence africaine sur les logiciels libres organisée sur l’initiative de la Fondation africaine des logiciels libres (Fossfa), le ministre de l’Education nationale Moustapha Sourang a confirmé toute la disponibilité du Sénégal pour instaurer un environnement propice au développement de l’Informatique et permettre de réduire la fracture numérique en Afrique de manière générale.
Les participants à la 3e Conférence africaine sur les logiciels libres ont décliné de manière consensuelle un satisfecit pour la tenue de leur travaux à Dakar.
La clôture, présidée par le ministre de l’Education nationale Moustapha Sourang a rassemblé plusieurs personnalités dont le Recteur de l’Ucad M. Abdou Salam Sall, Mme Nenna Nwakanma, présidente du conseil de la Fossfa, Mme Fatoumata Sèye Sylla, ambassadrice Fossfa au Sénégal et Mme Maïmouna Diop Diagne représentant le ministère des Infrastructures, des Transports terrestres, des Télécommunications et des Tic, M. Pierre Ouédraogo représentant l‘Oif, Mme Dorothy, directrice du centre Kofi Annan à Accra.
Ouverte lundi matin par le représentant du ministre des Infrastructures, des Transports terrestres, des Télécommunication et des Tic, cette 3e rencontre africaine sur les logiciels libres a été clôturée par le ministre de l’Education Moustapha Sourang.
Il a vivement félicité la Fondation africaine des logiciels libres (Fossfa). Le ministre a hautement apprécié l’importance d’une bonne vulgarisation et de la promotion des logiciels libres à l’usage des académies d’enseignement en particulier, tant il est vrai que la politique en matière d’informatique au Sénégal s’appuie sur « l’éducation, clé du développement ». L’ambition du Sénégal, explique le ministre de l’Education, est de devenir un pôle informatique en Afrique.
« Si je tiens à encourager cette Fondation africaine des logiciels libres, au nom du chef de l’Etat et du gouvernement, c’est surtout pour leur action dans le domaine de la mutualisation de l’information, la sensibilisation et surtout la promotion des logiciels libres qui permet une évolution capitale pour l’enseignement en Afrique ».
Solidarité institutionnelle entre pays africains
L’enthousiasme du ministre de l’Education nationale pour le développement de l’Informatique dans l’enseignement trouve un écho très favorable chez le Recteur Abdou Salam Sall. Ce dernier estime que l’université africaine doit pouvoir convertir son savoir en richesse grâce à la qualité de ses ressources humaines. A ce sujet, il a souhaité que la Fondation de l’Ucad qui a été mise sur pied puisse être un lieu fédérateur, qui mette en forme une « solidarité institutionnelle en vue de prendre en charge les problèmes de l’Afrique ». A l’Ucad on trouve plus de 40 nationalités africaines et d’autres continents.
Une économie des travaux de cette 3e Conférence africaine des logiciels libres se pose d’emblée comme une satisfaction.
Selon Mme Nenna Nwakanma : « Nous avions espéré beaucoup de choses et nous avons réalisé plus que nous avions prévu ; pour nous, c’est un succès. Il y a eu plus de 200 participants à Dakar, l’organisation était un défi et nous rendons hommage à Mme Fatoumata Sèye Sylla d’avoir su relever ce défi. Il y a eu des participants d’Europe, d’Amérique et d’Asie. Je tiens à remercier tous ceux qui nous ont soutenu, l’Etat du Sénégal, le ministère des Infrastructures, des Transports terrestres, des Télécommunications et des Ntic, l’Adie, l’Artp, ainsi que les partenaires qui ont contribué à la réussite à plusieurs niveaux.
Selon Mme Fatoumata Sèye Sylla, ingénieur en Informatique : « il y a des enjeux énormes, environ 90% des ordinateurs utilisent les logiciels libres et les gens ne le savent pas. Avec le programme un enseignant, un ordinateur et un élève, un ordinateur on peut se retrouver avec près de 9 milliards à dépenser annuellement sur les licences, si on doit acheter des logiciels à chaque fois. Ces 9 milliards pourraient être injectés dans la formation des jeunes, le développement du génie logiciel et dans le renforcement de leurs capacités ».
Utiliser le logiciel libre pour le développement du génie logiciel africain et pour l’économie procurerait des gains économiques énormes, sans compter la possibilité « de partager entre pays africains », souligne Mme Sylla. Les participants de la rencontre de Dakar se sont donné rendez-vous pour la 4e édition de la Conférence africaine des logiciels libres à Accra (Ghana) en 2009.
Jean Pires
(Source : Le Soleil, 22 mars 2008)