260 sites d’émission, 6 points d’interconnexion : Expresso démarre en force
mardi 13 janvier 2009
Après l’habituel 77 pour composer un numéro Orange et le 76 pour faire un numéro Tigo, les usagers devront désormais compter avec le 70, pour appeler les abonnés Expresso.
Le label de Sudatel a présenté, hier, devant un parterre de journalistes, ses offres sur le marché de la téléphonie : 1,5 franc la seconde vers tous les réseaux et à toute heure, 30 francs la seconde à l’international. Ce sont là les prix d’Expresso qui offre, par ailleurs, gratuitement, le service de transfert de crédit. Et les abonnés peuvent partager du crédit pour des montants de 100 francs à 10 000 francs. Expresso ne commercialise pas, isolément, des puces téléphoniques. Il met à la disposition des usagers un package contenant une carte Uam, différente de la carte Sim et un téléphone portable qui ne pourrait supporter une carte puce autre que celle de Expresso.
Sudatel propose, pour l’instant, les forfaits prépayés avec usage de cartes prépayées de 1 000 francs, 2 000 francs, 5 000 francs et 25 000 francs. La durée de validité du crédit est illimitée, note-t-on. La filiale soudanaise intervient sur la téléphonie fixe, le mobile, l’Internet et l’international. Mais, seul le service de téléphonie mobile est mis sur le marché. Une façon de faire les premiers tests, grandeur nature, avant de se lancer dans la concurrence, sur tous les segments.
Pour vendre ses produits, Expresso dispose d’une agence, sise à l’immeuble la Rotonde et compte à son actif neuf distributeurs agréés, 11 points de vente ou Expresso Shop. Aussi, a-t-il noué des partenariats avec des points de vente de portables où le label de Sudatel sera installé par une enseigne lumineuse. Sous peu, 5 000 boutiques de quartier et des points de vente mobiles seront fonctionnels.
Expresso-Sénégal propose une technologie de troisième génération, la 3G, basée sur le CDMA et un réseau de transmission IP adapté aux besoins de téléphonie nationaux, notamment une couverture nationale, des téléphones pratiques et économiques. La licence globale de Sudatel lui permet d’utiliser toutes les technologies, les normes et tous les standards. L’installation de 260 sites d’émission, de 6 points d’interconnexion et d’un réseau de transmission IP à travers tout le pays permet à Expresso-Sénégal de démarrer ses activités avec une couverture nationale. Saint-Louis, Thiès, Touba, Kaolack et Tambacounda abritent les points d’interconnexion alors que deux antennes seront implantées à Matam et Ziguinchor pour augmenter les spectres de fréquence. Selon le directeur de Expresso Sénégal, Emmanuel Hamez, sa société dispose de six points d’interconnexion, au moment où tous les concurrents, sur le marché sénégalais, n’en disposent que de deux.
Sudatel a acquis, courant septembre 2007, pour 200 millions de dollars, environ 90 milliards de francs, la troisième licence de téléphonie du Sénégal et la deuxième licence globale. Le directeur d’Expresso explique qu’investir autant d’argent dans une licence de troisième génération permet de faire des investissements lourds tout en gageant de la qualité des services. Non sans ajouter que ‘la nécessité de sortir des frontières nationales vers des marchés porteurs a un prix. Nos licences sont universelles et de troisième génération pour de longue durée entre 15 et 20 ans. Par l’universalité et la durée, on sécurise le business en ayant la possibilité de nous adapter à toutes les évolutions’.
L’annonce de la venue de Sudatel sur le marché sénégalais avait fait couler beaucoup d’encre, notamment à cause d’une supposée appartenance du groupe soudanais à un mouvement terrorisme. Le lancement officiel des activités de la filiale a été l’occasion pour M. Hamez d’affirmer que les sommes utilisées par Sudatel pour s’offrir en septembre 2007 une licence de téléphonie globale proviennent uniquement des profits générés par la filiale au Soudan et celle en Mauritanie.
Pour 90 milliards de nos francs, la licence de Sudatel a été ‘acquise au plus fort’, mais le directeur de Expresso estime que sa durée de validité qui est de 20 ans, permettra à la société d’amortir ses investissements.
Khady Bakhoum
(Source : Wal Fadjri, 13 janvier 2009)