15% du capital de Sudatel aux nationaux : Les privés s’en prennent à l’Artp
mercredi 19 septembre 2007
Le secteur privé national trouve insuffisants les 15% du capital de Sudatel, qui lui sont octroyés, tout en assurant être prêt à s’y investir. Il se trouve mal loti par rapport à ce qui se fait dans les pays voisins qui ont libéralisé leur secteur de télécommunications.
L’attribution de la nouvelle licence globale de télécommunication à l’opérateur soudanais Sudatel, par l’Agence de régulation des télécommunications et des postes (Artp) n’a pas encore livré tous ses secrets. En effet, l’Organisation des professionnels des techniques de l’information et de la communication (Optic) qui a convié la presse la semaine dernière à un état des lieux du secteur, en a profité pour livrer son opinion sur la libéralisation du secteur des télécommunications, l’intérêt que porte le secteur privé à l’attributaire de la nouvelle licence et surtout, sur les entretiens avec l’autorité de régulation avant l’adjudication finale.
Les opérateurs privés des Tic estiment que l’Artp n’a tenu les promesses qui leur ont été faites. Antoine Ngom, président de cette structure, a souligné que « la manifestation d’intérêt du secteur privé sénégalais pour la nouvelle licence date de 2005 et n’a jamais cessé d’être régulièrement rappelée ». Suffisant pour que les privés nationaux s’étonnent qu’ils n’aient pas été « consultés pour la licence globale de télécommunication qui vient d’être attribuée ». Sous ce rapport, rappelle Antoine Ngom, l’autorité de régulation les avait rassurés par rapport à « nos préoccupations de présence dans la géographie du capital du nouvel opérateur ». Des préoccupations que devait prendre en compte l’Artp, sur le taux de participation des nationaux dans le capital de Sudatel.
Alors que le secteur privé attendait au moins 30%, après avoir souhaité détenir 51%, seuls 15% du capital leur sont octroyés. Un pourcentage que les privés saluent, d’après M. Ngom, mais qu’ils espèrent voir accru un jour. D’ailleurs, rappelle encore le président de l’Optic, par ailleurs directeur général de l’entreprise Gsi technology, la Sonatel qui opère au Mali a laissé 30% aux capitaux nationaux maliens. Néanmoins, affirme M. Ngom, « le secteur privé local s’engage dans la concrétisation de la réservation de 15% de capital qui lui a été faite ».
D’autre part, le président de l’Optic s’est exprimé sur « le désengagement de l’Etat du capital de la Sonatel ». Même si, Antoine Ngom dit ne pas être « en mesure de confirmer l’intention de l’Etat de se désengager totalement ou partiellement du capital de la Sonatel », mais soutient que « l’Etat doit garder sa présence au niveau de l’opérateur historique ». Mieux, renchérit-il, il doit porter une attention particulière à ce secteur à forte croissance. Puisque renseigne-t-il, « partout, c’est la règle ».
L’Organisation des professionnels des technologies de l’information et de la communication est membre du Conseil national du patronat (Cnp) et affirme regrouper les principales entreprises évoluant dans les Tic, ainsi que des opérateurs des télécommunications, comme la Sentel.
Aly Fall
(Source : Le Quotidien, 19 septembre 2007)