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Whatsapp, Facebook,... Plus de retenue, plus de responsabilité (2/2)

jeudi 7 septembre 2017

L’utilisation abusive des forums de discussion, des réseaux sociaux commande plus de retenue, plus de responsabilité.

Les forums de discussion, les réseaux sociaux font l’objet d’une utilisation abusive. Ces espaces numériques sont le théâtre de beaucoup de dérives. Face à cette situation où la vie privée de nombreux concitoyens est exposée aux forums de discussion, le formateur web 2.0, Basile Niane invite les utilisateurs à être « plus responsables ». « La responsabilité commence par le respect de soi-même. Internet, c’est la liberté mais il y a des choses à respecter », renchérit Niane.

Pour lui, ce qui se fait ailleurs n’est pas admis au Sénégal. « Une personne ne peut pas être derrière son ordinateur et insulter le président de la République. On peut dire ce qu’on a envie de dire mais insulter une institution n’est pas accepté par la loi sénégalaise. Les gens doivent être plus responsables et cette responsabilité doit être accompagnée par la communication et la sensibilisation », estime-t-il.

Selon lui, il faut expliquer aux jeunes que les réseaux sociaux ne sont pas des zones où l’on peut s’amuser. Il faut respecter la charte de ces réseaux sociaux et montrer le bon côté aux jeunes.

Au regard de Basile Niane, les Sénégalais ne savent pas comment on utilise ces réseaux sociaux. Il faut une éducation à cela. Même si Sokhna Mbathio Sall fait siennes ces conseils de Basile Niane, elle est devenue « accro » à WathsApp. Jusqu’à 22h, elle est dans le jardin public du Point E en train d’échanger via WathsApp avec ses « amies » à travers des messages écrit ou audio.

A cette heure de la soirée, elle retourne à la maison pour continuer la discussion jusqu’à des heures tardives. Le lendemain, après quelques tâches ménagères, elle reste scotchée à son Smartphone. Son seul passe-temps pendant ces grandes vacances.

Ngor Dieng, Psychologue conseiller : « Les réseaux sociaux ont rabaissé le niveau du débat public »

Le Psychologue conseiller, Ngor Dieng, invite à une éducation et à une sensibilisation des enfants en leurs inculquant certaines valeurs cardinales, au sein même du cadre familial, si l’on veut lutter contre les dérives sur internet. Selon lui, l’usage peut constituer un danger dans la mesure où un réseau social est une mémoire virtuelle qui, en réalité, peut se retrouver partout et nulle part entre les mains d’autres personnes mal intentionnées.

Pourquoi, aujourd’hui, les réseaux sociaux constituent le lieu de discussions privilégié de beaucoup de Sénégalais ?

Il faut savoir que l’avènement des Tic a révolutionné le mode et les outils d’échanges entre individus, que ce soit au Sénégal ou ailleurs. Les réseaux sociaux constituent le lieu d’échanges privilégiés des Sénégalais parce qu’ils offrent la possibilité d’échanger avec une ou plusieurs personnes à la fois, de manière spontanée et à temps réel, quel que soit le lieu où l’on se trouve. L’essentiel étant d’être connecté à Internet.

En plus de cela, les réseaux sociaux défient toute organisation de la prise de parole dans l’espace public, c’est-à-dire que tout le monde peut échanger avec tout le monde sans restriction d’âge, de sexe, de culture, etc. Tout cela se passant dans un espace public virtuel où les identités peuvent même être fausses.

Aujourd’hui, être citoyen, c’est être et s’exprimer dans les réseaux sociaux, franchir même les limites du dire socialement et culturellement acceptées et acceptables. Ainsi pourrait-on dire que l’éthique et l’organisation de l’espace public s’effrite pour céder la place à un chamboulement de la prise de parole, symbole d’un malaise social, politique, économique et culturel profond.

La recherche effrénée du buzz peut aussi constituer une explication. Cette recherche du buzz à tout prix a pris le dessus sur la recherche perpétuelle du Bien, du Bon et du Beau. Il ne s’agit plus d’être mais de paraître. C’est le règne de la société d’apparence, du narcissisme béat et de la recherche gratuite de la célébrité et pas forcément du succès.

Est-ce qu’on peut dire que ces réseaux ont remplacé, aujourd’hui, l’arbre à palabre ou plus tard les médias où les problèmes de la société étaient largement débattus ?

Compte tenu de tous les changements socioéconomiques et même culturels intervenus dans notre société, nous pouvons dire que les réseaux sociaux occupent, aujourd’hui, une place importante dans le débat public au Sénégal. Dans notre société sénégalaise traditionnelle, l’arbre à palabre jouait un certain rôle dans la prise en charge des questions qui concernaient la société. Elle faisait office d’espace public normé pour débattre de tous les problèmes essentiels auxquels les populations étaient confrontées.

Mais aujourd’hui, une certaine désorganisation sociale, due au malaise que vit notre société, a transféré le débat public encadré de l’arbre à palabre aux réseaux sociaux. Les problèmes, mêmes les plus intimes, sont exposés, aujourd’hui, dans la place publique via les médias et les réseaux sociaux. C’est juste pour dire que le débat public (et parfois même privé) s’est déplacé sur les réseaux sociaux où chacun à la possibilité de s’exprimer librement sur n’importe quel sujet.

D’ailleurs, en permettant à tous d’accéder à la parole, les réseaux sociaux ont contribué à rabaisser le niveau du débat public. Mais pour autant, doit-on tout dire ou tout se dire sur la toile ? C’est à ce niveau là que se trouve la problématique des réseaux sociaux au Sénégal. La réponse à cette question pose le problème de l’éducation de nos enfants pour ne pas dire de notre peuple, celle du choix et de l’échelle de nos valeurs : quel type de citoyen voulons-nous « construire » pour le Sénégal de demain ? C’est une question qui interpelle, par-delà le citoyen lamda, les plus hautes autorités de ce pays.

Est-ce que cette libéralisation de la parole avec les réseaux sociaux ne risque pas, dans des sociétés comme la nôtre, de créer plus de problèmes qu’elle n’en règle ?

La tournure que certains évènements ont prise dans notre pays semble donner raison à ceux qui pourraient penser que l’usage des réseaux sociaux crée plus de problèmes qu’il en règle. Mais il est important de retenir que les réseaux sociaux, en tant que tels (et cela semble être le cas pour tous les autres outils que les sciences et techniques ont mis à notre disposition), ne sont pas une mauvaise chose en soi. Mais c’est l’usage que l’on en fait qui peut être bon ou mauvais. Ils constituent un outil mis à la disposition de l’homme.

Le problème ne se trouve pas dans les réseaux sociaux mais en l’homme qui les utilise. Nous voulons dire par là que c’est l’être humain qui a des problèmes lui-même, qui se répercutent sur son usage de ces outils de communications virtuels. Et de ce fait, les réseaux sociaux pourraient créer plus de problèmes parfois qu’ils en règlent. Tout dépend encore une fois de l’usage qu’on en fait.

Alors il importe d’éduquer et de sensibiliser les enfants, de leurs inculquer certaines valeurs cardinales au sein même du cadre familial. Il faut aussi sensibiliser tout le monde sur les dangers que peuvent constituer l’usage des réseaux sociaux quant au temps que l’on y perd et à ce que l’on y dit ou fait. C’est une mémoire virtuelle qui, en réalité, peut se retrouver partout et nulle part entre les mains d’autres personnes mal intentionnées.

Les réseaux sociaux donnent la possibilité de s’exprimer librement, mais ne donnent pas le droit d’insulter les autres ou de rendre public certains aspects de leur vie privée. Il importe alors de faire preuve de retenue et du sens de la responsabilité pour éviter certaines dérives morales auxquelles on assiste aujourd’hui. Ces dérives sont dues au paradoxe qui caractérise les réseaux sociaux. Ils forment un espace à la fois privé et public. Ce qui, au départ et par essence, est privé, peut être toujours rendu public volontairement ou par mégarde.

A. Ng. Ndiaye

(Source : Le Soleil, 7 septembre 2017)

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