La publication des statistiques 2012 relatives aux marchés de la téléphonie fixe et mobile ainsi que de l’Internet, par l’Agence de régulation des télécommunications et des postes (ARTP), a confirmé certaines tendances lourdes et réservé quelques surprises. Dans la rubrique « tendance lourde », la téléphonie fixe a perdu des abonnés (- 1,84%) et le parc est désormais inférieur à ce qu’il était en décembre 2010. Cette situation n’a rien de surprenant lorsque l’on sait que la Sonatel a cessé depuis belle lurette d’investir dans le développement de son réseau en cuivre et que, bien que disposant d’une licence lui permettant de faire de la téléphonie fixe, Expresso n’a jamais investi sur ce créneau. De plus, la téléphonie fixe n’a guère bénéficié d’opérations de promotion et le service n’a pas connu d’innovations majeures susceptibles d’attirer une nouvelle clientèle. C’est dans ce contexte que s’inscrit l’effondrement de la téléphonie publique, dont le nombre de lignes est passé de près de 25 000 en décembre 2004 à moins de 1900 lignes en 2012, du fait de la progression de la téléphonie mobile mais aussi de l’absence d’innovations commerciales et tarifaires. A ce rythme, les télécentres, qui constituaient jadis une des spécificités de notre pays, ne seront bientôt plus qu’un vague souvenir dans l’esprit des Sénégalais comme dans le paysage de nos villes et de nos campagnes ! Autre tendance lourde, la croissance impressionnante de la téléphonie mobile. Après une année 2011, que l’on peut considérer comme « moyenne » avec seulement 12,09% de taux de progression par rapport à l’année 2010, une croissance forte est de retour dans ce sous-secteur avec un taux de progression annuel avoisinant les 22%. La multiplication des offres d’abondance et la banalisation des téléphones bas de gamme qui permettent notamment aux jeunes d’être actifs sur les réseaux sociaux sont pour beaucoup dans cette forte croissance. Conséquence de cette vitalité du marché, le taux de pénétration de la téléphonie mobile (94,24%) est désormais proche des 100%, même si comme nous l’avons déjà dit ce chiffre est loin d’être conforme à la réalité. En effet, il faut tenir compte des nombreuses puces inactives et du phénomène multi-SIM qui fait que nombre de Sénégalais possèdent plusieurs puces afin de bénéficier des promotions proposées par les opérateurs. Ce phénomène est également encouragé par les fabricants de téléphones portables qui proposent des modèles double SIM voire même triple SIM permettant d’installer plusieurs puces sur un même téléphone. Il est donc grand temps que l’ARTP exige des opérateurs d’une part qu’ils fournissent le nombre de puces actives et non celui des puces vendues et d’autre part qu’ils identifient strictement les titulaires de cartes SIM tant pour la fiabilité des raisons statistiques que pour des raisons d’ordre sécuritaire. Enfin, il faut noter que l’augmentation du nombre d’abonnés s’est accompagné d’une baisse de la qualité de service qui a amené l’ARTP à réagir vigoureusement. Dans la rubrique « surprise », l’année 2012 a été marquée par la forte progression d’Expresso, qui a vu ses parts de marché s’accroitre au détriment d’Orange comme de Tigo. Depuis son lancement en mars 2009, c’est en effet la première fois que cet opérateur frôle les 15% de parts de marché, Tigo ayant été la principale victime de cette progression, ses parts de marché étant passées de 34,4% en 2008 à 23,02% en décembre 2012, soit une chute de plus de 11 points en quatre ans. Cela étant, la Sonatel se fait également tailler des croupières dans le domaine de l’Internet où Expresso détient 59% des parts de marché contre 41% pour la Sonatel alors que le rapport était seulement de 52/48 en faveur d’Expresso en décembre 2011. La domination d’Expresso est encore plus flagrante en matière de 3G puisqu’il détient 68% des parts de marché contre 32% pour la Sonatel. Ce succès dans le domaine de la 3G s’explique par la qualité de service fournie par Expresso, en termes de débit comme de couverture du réseau ainsi que l’attractivité de ses tarifs. Par ailleurs, la généralisation de la formule du forfait illimité pour le volume de données transféré est particulièrement intéressante pour les gros consommateurs d’Internet. Globalement, il n’en reste pas moins que le taux de pénétration des services Internet reste faible (5,2%) et il continuera à en être ainsi tant que les tarifs resteront aussi élevés qu’ils le sont à l’heure actuelle. Au final, l’année 2012 aura été celle d’Expresso qui est désormais solidement implanté sur le marché sénégalais.
Amadou Top
Secrétaire général
Bande passante internationale : 172 Gbps
4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
19 266 179 abonnés Internet
Liaisons louées : 3971
Taux de pénétration des services Internet : 106,84%
3 opérateurs : Sonatel, Expresso et Saga Africa Holdings Limited
382 721 abonnés
336 817 résidentiels (88,01%)
45 904 professionnels (11,99%)
Taux de pénétration : 1,67%
3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
21 889 688 abonnés
Taux de pénétration : 123,34%
3 050 000 utilisateurs
Taux de pénétration : 17,4%
Facebook : 2 600 000
Facebook Messenger : 675 200
Instagram : 931 500
LinkedIn : 930 000
Twitter : 300 000