En dépit de l’importance des (nouvelles) technologies de l’information et de la communication (N)Tic par rapport au développement actuel et futur de l’Afrique, les médiats de nos pays sont toujours peu enclins à traiter de ce sujet. L’ère de la société de l’information oblige pourtant à reconsidérer nos rapports avec ces outils que l’on retrouve partout.
L’atelier régional sur « les médiats ouest-africains face aux enjeux des Tic », du 17 au 21 octobre à l’hôtel Al Afifa, organisé sous l’égide du Panos Afrique de l’Ouest, aura permis à une quinzaine de journalistes du Bénin, du Burkina Faso, du Mali, du Niger, du Togo et du Sénégal d’avoir un éclairage plus évident du peu d’intérêt accordé aux Tic dans la presse. Cette réalité a été mise à nu à la faveur de la communication présentée à cette occasion par le journaliste sénégalais Alain Just Coly, consultant en matière de Tic.
Des chiffres, des chiffres. D’après une étude de l’ouvrage d’Alain Coly, « Ecrire sur les enjeux des Tic », publié par l’Ipao (juin 2005), la fréquence des titres consacrés aux Tic dans le quotidien national « Le Soleil » entre juillet et octobre 2004 montre un pourcentage de 1,27% pour les Tic contre 17,92% pour les thèmes économiques et 22,69% pour la politique. Dans cette même étude effectuée, cette fois, avec le quotidien Wal Fadjri, les Tic occupent encore la dernière place avec 0,22% avec la politique, les faits de société et le sport en tête, en plus de 0,88% pour la santé, également 0,88% pour les arts et la culture et 2,88% pour l’éducation. On note avec A. Coly que les cahiers « multimédias » qui étaient en vogue dans les années « 90 » ont disparu quasiment des supports de presse.
Des enjeux gigantesques à l’horizon
Actuellement, la télévision nationale propose un créneau d’émission thématique « SET- Science Environnement et Technologies » animé par Mamadou Diéguène. La 2 chaîne (Rts 2S) aussi propose « Point SN », une émission didactique sur l’usage des TIC. Ce sont deux exemples rares et la pratique démontre que les médiats et la presse écrite en particulier réagissent en général sur des événements ponctuels, en se basant sur l’actualité immédiate.
L’information sur les Tic est reléguée en second plan, au détriment de « la politique » et de « l’économie », omniprésentes à la « Une », quand bien même une certaine transversalité de l’utilisation de ces outils technologiques est réelle dans tous les domaines d’activité de nos jours. Voilà sans doute des outils qui peuvent apporter un plus à nos conditions de vie, étant entendu que l’on est entré dans une société de l’information et que la chose la mieux partagée avec les nouveaux médiats, est l’information, le savoir et la connaissance, pourvu encore que l’on puisse accéder sans difficulté aux véhicules de ces valeurs du monde du 21e siècle. Si nos Etats africains doivent prendre des mesures urgentes en matière d’encouragement de la formation, de la vulgarisation, des réformes des télécommunications et de la législation sur l’utilisation des Tic, c’est parce que de gigantesques enjeux pointent à l’horizon. Quand on pense à la gouvernance d’Internet que les Africains souhaitent « plus équilibrée et plus démocratique », on suppose, en amont, que des mesures soient prises et des initiatives supportées pour que l’on ne se retrouve pas demain dans la situation de l’analphabète qui découvre les facultés complexes de la machine à remonter le temps. La gouvernance d’Internet pour un savoir mieux partagé et une réduction significative de la fracture numérique ; ce sera un sujet du débat du prochain Sommet mondial de la Société de l’Information (Smsi) en novembre prochain à Tunis. Il faut assumer l’entrée dans cette ère nouvelle et s’engager résolument à faire profiter notre continent des avantages du monde moderne, surtout ne pas seulement consommer ce que font les autres, il est temps de se mettre aux Tic, pour également faire des propositions dans les contenus de l’Internet, mais aussi dans les configurations des outils et dans la création des logiciels et autres supports de l’intelligence.
JEAN PIRES
(Source : Le Soleil, 19 octobre 2005)
Bande passante internationale : 172 Gbps
4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
16 649 296 abonnés Internet
Liaisons louées : 4 433
Taux de pénétration des services Internet : 99,03%
9 749 527 utilisateurs
Taux de pénétration : 58,20%
8861 noms de domaine actifs en .sn
3 opérateurs : Sonatel, Expresso et Saga Africa Holdings Limited
279 856 abonnés
239 481 résidentiels (85,57%)
40 375 professionnels (14,43%)
Taux de pénétration : 1,62%
3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
20 607 679 abonnés
Taux de pénétration : 119,79%
3 850 000 utilisateurs
Taux de pénétration : 23%
Facebook : 2,95 millions
Instagram : 1,1 million
LinkedIn : 800 000
Twitter : 189 800