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TIC-Téléservices - Réflexions et partage sur la grappe : Les acteurs dénoncent l’absence de vision de l’Etat

jeudi 17 août 2006

Les activités des Tics et téléservices constituent, aujourd’hui, l’un des principaux instruments de la croissance de l’économie qui devraient faire du Sénégal un des pays émergents de référence. Et c’est pour maintenir et accroître ce cap de développement que les acteurs du privé, des services publics, de la société civile et des médias se sont retrouvés hier, à l’hôtel Savana, en vue de valider le plan d’action que la grappe Tic et téléservices s’est fixé. Selon Mouhamet Diop, le Président de cette grappe, l’objectif de la Stratégie de croissance accélérée (Sca) de la grappe Tic et téléservices a été de « faire passer à contribution au Pib de 7% à 15% en 2015, créer plus de 240 000 emplois à l’horizon 2015 et mettre en place les unités de production de main d’œuvre qualifiée pour une capacité de 10 000 spécialistes par an. »

Voilà pourquoi il est important, à son avis, dans le but d’atteindre ces objectifs, de mettre sur pied un fonds d’appui à l’innovation, un fonds d’investissement, mais également de promouvoir la mise en place d’académie, puisque l’ambition du groupe qu’il préside est de « faire des Tics des outils de la décentralisation, tout en favorisant un financement dégressif ». De plus, le rôle que doit jouer le gouvernement, pour permettre d’atteindre ces objectifs est, selon Mouhamet Diop, de favoriser l’administration en ligne, la télémédecine et le téléenseignement.

D’ailleurs, une restitution des études qui ont été menées à divers niveau, en vue de faire du Sénégal une plate-forme d’opportunité des investisseurs dans le domaine des Tics et téléservices, a été présentée par différents consultants. Ce bilan d’étape de la Sca et les résultats à mi-parcours du plan d’action ont permis aux uns et aux autres de se faire une idée que l’environnement des affaires dans le secteur des Tics et téléservices constitue, certes, une force de l’économie nationale, mais, également, souffre de plusieurs maux qui ont pour noms, de l’avis de Ibrahima Guèye, le représentant du cabinet Optima : « L’absence de vision clairement formalisée des Tics, la lenteur dans l’adoption de nouveaux textes, l’absence de législation sur la signature électronique et protection du domaine, l’absence de structure de financement de soutien, la multiplicité des agences de crédits, et la faible capacité financière des Pme. » Toutes choses qui, du reste, amènent Ibrahima Guèye à faire trois recommandations pour un meilleur suivi de l’environnement des affaires. Ce sont notamment : « Le financement des activités, l’allègement aux entreprises des charges fiscales et sociales sur les salaires et la création d’un espace dédié aux Tic. »

Pour sa part, Me Massokhna Kane, président de l’association Sos Consommateurs, a fait état du résultat d’une étude menée sur les consommateurs et usagers, pour en tirer les recommandations selon lesquelles, dans le cadre du renforcement des capacités des consommateurs, « il faudra, concernant l’internet et l’informatique, la formation des relais tics et la sensibilisation des populations pour faciliter l’accès aux ressources de l’internet. Pour les téléservices, le recours aux cartes bancaires s’avère désormais indispensable, de même que les téléconférences, le service par vidéo, etc. mais également, il faudra un environnement juridique, pour le règlement à l’amiable des réclamations des consommateurs, la gratuité des procédures administratives et la dotation des télécentres et téléservices de statut avec un cahier des charges. »

Un benchmarking a d’ailleurs déjà été réalisé sur une dizaine de pays, en vue de donner un nouvel essor au secteur des Tics et téléservices au Sénégal. Et cette prospection des marchés réalisée sur les pays comme la Tunisie, le Maroc, la Pologne, la Malaisie, Madagascar et autres, achève de démontrer, suivant les analyses d’Olivier Sagna, le consultant principal, qu’il faut une implication plus accrue de hautes autorités de l’Etat pour gagner ce pari de la réussite du secteur des Tics. Surtout que, pour faire de la grappe Tic-Téléservices une totale réussite dans la stratégie de croissance accélérée, il faudrait œuvrer à faire exister « une vision claire, une stratégie nationale pour l’industrie des Tics, un parc technologique, des avantages fiscaux au profit du secteur des Tics, une politique de formation massives des spécialistes en Tics, des structures de formation spécialisées dans les Tics... »

Cet atelier a, en définitive, permis aux acteurs de trouver un consensus sur les objectifs et le plan d’action de la grappe Tic-Téléservice, pour une croissance plus accrue de l’économie nationale.

Gilles Arsène TCHEDJI

(Source : Le Quotidien, 17 août 2006)

Post-Scriptum

Crédit à...Mouhamet Diop, Président de la grappe Tic-Téléservices de la Sca : « Il faut libéraliser pour maintenir notre position stratégique »

Que pensez-vous du retard enregistré dans l’octroi de la troisième licence de téléphonie au Sénégal ?

Vous savez, la Sca fait des recommandations globales. Nous ne nous occupons pas du caractère opérationnel ou des objectifs assignés aux agences existantes. Une recommandation forte est qu’il nous faut libéraliser le secteur, renforcer la concurrence de manière à ce qu’on voit plus de services se développer et moins de problèmes au niveau de la connexion. Maintenant, comment cela va se faire ? Comment l’Art va mettre en œuvre ces mécanismes ? Ce n’est pas du ressort de la Sca. D’autres acteurs sont plus habilités à répondre, sur ce problème du calendrier de la licence. Mais une chose est claire, c’est que nous voulons et nous pensons que c’est important, pour le développement du secteur et pour le renforcement de notre position stratégique au niveau du secteur des Télécoms, des Tic et des Téléservices, que le marché du Sénégal soit libéralisé. Et que cette libéralisation se fasse dans le domaine des services et celui des infrastructures.

Selon vous, faut-il donner une licence complète ou une licence partielle aux futurs opérateurs ?

Ce n’est pas une question à laquelle on peut répondre facilement. Il faut toujours faire des analyses. En matière de régulation, il n’y a jamais de business modèle idéal. Il n’y a jamais de modèle exportable. Chaque pays a des réalités qui ne sont pas répliquables d’un pays à un autre. Comment faire, du point de vue économique, pour que certains acteurs émergent et que d’autres soient renforcés ? Cela demande une personnalisation et une analyse très profonde, qui ne dépend que des paramètres locaux.

Gilles Arsène TCHEDJI

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