« Gros mensonge », « grosse arnaque » sont entre autres les termes tirés de l’article paru le 6 juin dernier dans le quotidien « L’As » et qui ont valu hier à Momar Ndao, président de l’Association des consommateurs du Sénégal (Ascosen) d’être attrait à la barre par la Sonatel.
Il a réaffirmé certains propos contenus dans l’article en question qui lui ont été prêtés, et a soutenu que le rapport lui donnait raison. « Des milliards de francs Cfa ont été gagnés par Sonatel, malgré la surtaxe et que son chiffre d’affaires qui était en 2009 à 117 milliards a atteint la barre des 125 milliards en 2010 » indique M. Ndao. Il ajoute : « les entrées d’argent destinées à la Sonatel ne baissent pas. L’Etat lui demande d’augmenter sur le prix de l’appel entrant 49 francs. Cela ne fait que diminuer la marge de bénéfice de France Télécom et non de celle de la Sonatel. Justifiant les raisons qui font qu’ils supportent cette surtaxe, il indique que qu’une augmentation du Rutel de l’ordre de 10% était probable, vu que l’Etat avait besoin d’argent et qu’il a préféré qu’on demande aux opérateurs d’augmenter les surtaxes et de placer un système de contrôle ». Ce qui lui fait dire : « j’ai pris position pour qu’on surtaxe les autres et qu’on épargne les Sénégalais. L’Etat n’a pas augmenté la taxe, mais il a choisi la surtaxe pour prendre un quote-part sur les bénéfices de France Télécom. L’Etat a pris des mesures qui vont à l’encontre d’autres intérêts. Le nombre de minutes d’appel peut être bas alors que les recettes très élevées. Dans ce cas ce ne sont pas les intérêts de la Sonatel qui sont menacés mais ceux de France Télécom ». Selon lui « le système qui va être mis, va permettre de capturer toutes les lignes frauduleuses. Des fonds occultes importants, provenant des lignes grises sont déposés dans des comptes offshores. Et ces contrôles vont déranger certains » clame t-il.
« Des fonds occultes importants, provenant des lignes grises sont déposés dans des comptes offshores »
Lors du Conseil présidentiel sur les appels entrants, rappelle M. Ndao, Cheikh Tidiane Mbaye, Dg de la Sonatel avait proposé au Président Wade, de laisser tomber la surtaxe et que lui allait verser le montant attendu. Cela s’était dit devant lui, ce qui en dit long sur cette affaire, dit-il. Avant de poursuivre « M. Mbaye m’avait dit, quelque temps après, que cela était une affaire de grands bandits et qu’il ne voulait pas être contrôlé tout le temps. Il était même disposé à recruter mon neveu pour que je laisse tomber cette affaire », déballe t-il. Me El Hadj Diouf, avocat de la partie civile a rejeté en blocs les dires de Momar Ndao pour soutenir qu’il a été noté « 82,2 millions de minutes de moins qu’en 2009 et que cette variation s’explique par l’instauration de la surtaxe sur les appels entrants. Il y a déjà 10% de baisse du volume des appels avec la surtaxe ».
Son confrère Me Leïty Ndiaye, a déclaré qu’étant donné que le prévenu n’a pas apporté les preuves de ses allégations a envoyé la balle dans le camp adverse pour dire que « la vraie arnaque était l’affaire Global Voice. Et vu que M. Ndao a traîné la Sonatel dans la boue, sans aucune preuve, eux- deux lui réclament un dédommagement de 100 millions de francs à verser « aux vraies associations de défense des consommateurs et non à la Sonatel ».
A la suite du parquet qui a requis l’application de la peine, M. Ciré Bathily, assurant la défense a souligné que 92% des bénéfices des multinationales sont réalisés dans les pays du Sud, qui hélas n’en profitent pas. Fustigeant le fait que sur chaque minute de communication taxée à 100 francs, seuls 10 francs reviennent au Sénégal et que le reste revenait à France Télécom, il dit que c’est ainsi que l’Etat a décidé de doubler la mise. « Cela ne nuit aucunement aux intérêts de la Sonatel » soutient Me Bathily qui est d’avis que la Sonatel « essaie de créer un environnement négatif pour tromper les Sénégalais. Or France Télécom tire 300% de bénéfices sur la surtaxe sur les appels entrants existant en France et en Espagne et qui permet de financer l’audiovisuel. Selon lui, tout « ce débat est juste provoqué par d’autres à qui on a donné un bonbon pour qu’ils se taisent. Ce qui n’est pas le cas pour Momar Ndao ». Mais si diffamation il y a, son client ne pourrait être coupable, mais complice, prévient l’avocat. « Le responsable c’est le journaliste, or il n’a pas été cité dans la sommation. « M. Ndao fait partie de ceux qui ont eu le courage de cracher sur l’argent et de dire la vérité. Il a préféré dénoncer au moment où d’autres ont choisi de se remplir les poches », clame-t-il. Il s’agit bien d’un grand mensonge. Il a ainsi demandé au tribunal de relaxer son client et de débouter la partie civile de sa constitution. Délibéré au 16 décembre.
(Source : Bitimrew, 18 novembre 2011)
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