Infrastructures numériques : pourquoi Altitude Infra vient en Côte d’Ivoire ?
vendredi 26 avril 2024
Quand on est adoubé par plus de 150.000 entreprises, on a toujours de l’ambition. Altitude Infra n’en manque pas. L’opérateur de fibres affiche sans détour sa volonté de croître en Côte d’Ivoire, à l’instar d’un certain nombre d’acteurs de la filière des infrastructures numériques.
Jeudi, lors du Business Seminar “Infrastructures numériques” organisé à Abidjan par Business France en étroite collaboration avec le ministère ivoirien de la Transition numérique et de la Digitalisation, Altitude Infra a clairement déclaré qu’elle vient en Côte d’Ivoire, première puissance économique de l’UEMOA, pour développer de nouveaux relais de croissance. Directeur du développement commercial, Wanegue Fabrice a révélé lors de son intervention que l’opérateur français a commercialisé en zones rurales 2 millions de prises de fibre jusqu’à domicile (FTTH) sur un peu plus de 4 millions de prises réalisées, soit la moitié du parc déployé sur le territoire français. « Vous pouvez vous poser la question de [savoir] pourquoi Altitude Infra vient en Côte d’Ivoire ? Tout simplement parce qu’en France, à l’horizon fin 2024 début 2025, la plus part des programmes fibres seront terminés. Et donc, on cherche des relais de croissance. »
La croissance, Altitude infra l’a en local. Depuis sa création en 1990, ce sont plus de 13 millions de prises qui sont mises à disposition du territoire français via des opérateurs commerciaux. Sur son réseau de fibres, elle déploie actuellement des bandes électriques, met en place la 5G privée ainsi que des installations de vidéo-surveillance. « Le nouveau relai que l’on a sur nos réseaux fibres, c’est vraiment la mise en place de tous ces services. On apprend sur ces sujets, et bien entendu cet apprentissage, si on peut le mettre au service de la Côte d’Ivoire, on le fera avec grand plaisir », a déclaré Wanegue Fabrice. Il prend part à ce Business Seminar avec des représentants de plusieurs entreprises, membres de la Fédération des acteurs français de la filière des infrastructures numériques (InfraNum). Figurent Eutelsat Oneweb, Corning, Smart World Partner, Tactis, Sofrecom et bien d’autres entreprises qui ont eu l’occasion de “pitcher” devant les officiels et chefs d’entreprises publiques et privées.
Enjeu des infrastructures numériques
Le 14 mars 2024, une panne internet a affecté la Côte d’Ivoire et d’autres pays de la côte atlantique. Les tuyaux de câbles sous-marins, qu’on pensait invisibles, se sont alors avérés particulièrement essentiels. Plus que de simples outils technologiques, les infrastructures numériques sont donc des vecteurs de transformation sociale et économique, notamment dans les zones rurales. Elles permettent de créer des opportunités et d’améliorer l’accès à l’éducation, à la santé et les échanges commerciaux. Elles sont également nécessaires pour attirer les investisseurs et favoriser le développement de l’entrepreneuriat.
Contribuer à la réussite des enjeux des infrastructures numériques, c’est l’ambition de l’association InfraNum. Une ambition précédée par l’Etat de Côte d’Ivoire, puisqu’elle a défini très tôt, sous l’impulsion du Président Ouattara, une stratégie nationale de développement du numérique depuis 2021. Au titre des infrastructures numériques, plusieurs initiatives sont en cours, notamment l’opérationnalisation du Réseau national haut débit (RNHD) ou Backbone national de 7000 Km, la mise en œuvre de solutions alternatives au RNHD pour assurer la résilience des infrastructures et la construction d’un datacenter national.
Comme souligné par Hervé Rasclard, délégué général InfraNum, ce n’est donc pas un hasard si Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire, a été choisi pour partager cette ambition autour des infrastructures numériques.
C’est aussi au regard de cette ambition qu’une convention a été signée entre InfraNum et le Groupement des entreprises du secteur des TIC (Gotic) lors du salon Vivatech 2023 à Paris. Pour Hervé Rasclard, cet accord consiste à mettre en place un état d’esprit gagnant-gagnant, à rassembler les savoirs des entreprises ivoiriennes et françaises pour répondre aux besoins des Ivoiriens mais aussi pour aller chercher des opportunités de business aussi bien sur le continent européen que sur la sous-région.
« Ce contrat est la convergence d’un état d’esprit », a ajouté Laurent Gnon, président du Gotic. Cet écosystème d’entreprises « assez bouillant » qui a besoin de « visibilité » et « de pouvoir faire du business ».
Cette rencontre internationale des infrastructures numériques se présente dès lors comme un espace pour renforcer les liens de coopération et explorer des opportunités de collaboration.
Anselme Akéko
(Source : CIO Mag, 26 avril 2024)