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Post-alphabétisation et formation des adultes : Pari sur le multilinguisme et les NTIC

lundi 12 janvier 2004

L’Association nationale pour l’Alphabétisation et la Formation des adultes (ANAFA) organise, depuis vendredi au Centre socioculturel de Sacré-Cœur, un atelier de partage sur l’expérience Alf@net (lire Alfanet). L’initiative consiste à élargir la maîtrise et l’utilisation des Nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) par le biais des langues nationales sénégalaises.

Selon les responsables de l’ANAFA, le programme, destiné aux adultes néo-alphabètes (qui ont déjà appris à lire et à écrire en langues nationales), a démarré, en juin 2003 à Dakar, Thiès, Saint-Louis, Louga et Koungheul. L’expérience, ont-ils indiqué, a porté, en wolof, sur 43 apprenants, dont 86 % de femmes. L’ensemble des personnes formées avait une moyenne d’âge de 43 ans.

Après cinq mois d’application, le projet a été évalué par Lamine Kane, évaluateur et expert en éducation non formelle. À en croire le président de l’ANAFA, Amadou Abdoul Sy, l’expert en question est reconnu au niveau de l’UNESCO, de l’ICAE et de la PALAAE (Association panafricaine pour l’alphabétisation et l’éducation des adultes). Aux dires de l’évaluateur, la discussion « en profondeur », notamment sur des questions de contenu de leur formation, leurs appréciations du travail des formateurs, la fréquentation, etc., a concerné 16 apprenants rencontrés (soit 37,2 % du total).

M. Kane note que « l’atteinte des objectifs en moins de quatre mois de formation constitue en soi un exploit qui mérite d’être salué ». Les objectifs dont il s’agit sont la production de supports multimédia en langues nationales, la construction du site web d’ANAFA et la formation, surtout des femmes, à l’utilisation de l’ordinateur. Les statistiques, estime M. Kane, montrent que 80 % des jeunes femmes sénégalaises, en milieu rural, âgées de 15 à 39 ans, sont analphabètes. « Tout au long de l’évaluation, nous avons été frappés par l’engouement des apprenants vis-à-vis de l’outil informatique », a souligné l’expert évaluateur. M. Kane note que « des apprenants femmes ont exprimé leur regret de n’avoir pas plutôt cette formation ». Il ajoute qu’une des femmes apprenantes aurait confié : « après chaque réunion de mon groupement, j’enregistre moi-même nos comptes sur l’ordinateur ».

M. Kane estime que « les apprenants se retrouvent dans cette formation dispensée dans leurs propres langues, véhiculant ainsi leur propre culture ». L’expert fait savoir que le support didactique de base a été un Cd-rom traduisant en Wolof tous les concepts informatiques avec images à l’appui, comme en atteste la diffusion d’un diaporama, lors du séminaire de partage.

Le résultat de l’expérience net au niveau de la section ANAFA de Koungheul (à environ 335 km de Dakar) a été jugé « fort intéressant » aussi bien par le concepteur du projet, Ousmane Faty Ndongo, que par l’évaluateur. Selon M. Ndongo, cette section à vocation rurale est dirigée par des paysans alphabétisés en wolof, dont le président, du nom de Ndao Samb, initié au projet, aurait affirmé : « je peux écrire un rapport en wolof, envoyer, récupérer et lire un e-mail ». M. Ndongo ajoute qu’aujourd’hui, « les rapports en wolof nous parviennent de Koungheul par e-mail en fichier attaché ».

Les responsables de l’ANAFA croient pouvoir dresser un bilan positif de la première phase d’application du projet Alf@net. Cette expérience, font-ils savoir, est une sous-composante du programme triennal de l’association financé en 2000 par l’Organisation non gouvernementale (Ong) Oxfam Grande-Bretagne. D’après le concepteur du programme Alf@net, M. Ndongo, ANAFA a été inspiré par les recommandations d’une consultation régionale sur l’éducation des adultes entreprise à Dakar par l’UNESCO, en 1996. Cette consultation préparatoire à la cinquième Conférence sur l’Education des Adultes de Hambourg 1997 a porté, notamment, sur les problèmes et les nombreuses possibilités offertes par les NTICS en matière d’éducation, d’alphabétisation et d’éducation permanentes et aussi comment accéder aux nouveaux moyens d’éducation et de formation.

Combinaison multilinguisme et multimédia

L’Anafa, indique-t-on s’est appropriée la onzième des douze recommandations. Cette 11e recommandation préconise de « mener les recherches nécessaires pour introduire les langues nationales de communication dans les réseaux électroniques avec comme objectif que chaque africain puisse écrire, imprimer et éditer dans sa propre langue maternelle : qu’il puisse l’utiliser aussi pour acquérir toujours de nouvelles compétences (apprendre à apprendre) techniques et technologiques ». Selon le président de l’association, Amadou Abdoul Sy, l’ANAFA a pris l’option d’une adaptation des connaissances aux réalités africaines et sénégalaises par l’utilisation des langues nationales dont le lexique a été enrichi et la recherche, sur ce plan, approfondie ».

L’ANAFA, rappelle-t-on, a été créée en 1990 au lendemain de la conférence de Jomtien. Et, c’est au bout de 6 ans de recherche théorique (1993-1999) que le projet Alf@net a été conçu sur la base des possibilités d’élargissement de l’alphabétisation et la formation des adultes par les NTIC. Après la première phase de mise en œuvre du projet, l’ANAFA a élaboré un Plan d’action dit du « Réseau électronique de communication d’échange et d’apprentissage permanent » pour les cinq ans à venir. Mais les responsables de l’association ne perdent pas de vue que le défi fondamental reste l’accès au matériel, aux lignes téléphoniques, au contenu et à la production de contenus.

M. L. BADJI

(Source : Le Soleil 12 janvier 2004)

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