Grâce à des organismes comme l’Agence universitaire de la francophonie, l’Université virtuelle africaine ou l’Université virtuelle de Tunis, la formation à distance connaît un succès croissant à travers le continent. La scène se passe à Ouagadougou. Entouré de ses amis, Hamidou Yameogo soutient son master 2 en droit du cyberespace africain. À 37 ans, ce juriste est sensiblement plus âgé que la moyenne de ses camarades, mais ce n’est pas là le plus surprenant. « Tout s’est déroulé comme pour une soutenance normale... sauf que les jurés étaient à Saint-Louis et à Dakar, au Sénégal ! Tout s’est passé par visioconférence », explique-t-il. Logique, puisque son diplôme est délivré par l’université Gaston-Berger, à Saint-Louis précisément, en formation ouverte et à distance (Foad).
Un ordinateur, une webcam, et le tour est joué ! Pendant un an, Hamidou Yameogo, qui exerce par ailleurs une activité professionnelle, a ainsi pu se connecter à une plateforme sur internet où il trouve cours et exercices. Tous les midis, au lieu de rentrer chez lui, il étudie pendant deux heures. Parfois, il chatte avec des professeurs ou des doctorants. Souvent, il doit rendre des exercices pratiques. « Je pensais que ce serait moins contraignant qu’une formation classique, mais ce n’est pas évident à concilier avec les impératifs professionnels, familiaux, associatifs », reconnaît-il. Avantage incontestable, l’étudiant travaille où il veut, quand il veut. Seuls les examens, organisés dans les campus numériques de l’Agence universitaire de la francophonie (AUF), ont lieu en présentiel.
Plus de 12 000 candidatures en 2011
Cet organisme, qui vise à développer l’apprentissage à distance à l’université, voit les effectifs exploser d’année en année sur le continent, où il supervise 36 formations à distance, dont six au Maghreb. L’an dernier, l’AUF a ainsi reçu plus de 12 000 candidatures pour la deuxième année consécutive, alors qu’elle n’en dénombrait que 5 000 en 2005. « En 2011, la part des candidatures émanant d’Afrique subsaharienne s’élève à 82,5 %. Comme les cinq années passées, ce sont les Camerounais (16,24 %) puis les Burkinabè (13,17 %) qui ont le plus répondu », précise Sophie Villeret, responsable de projet Foad pour l’Afrique à l’AUF.
Le Maghreb ne représente que 7 % des dossiers traités par l’agence. Il faut dire que la Tunisie s’est elle-même dotée dès 2002 d’une structure transversale, l’Université virtuelle de Tunis (UVT). Celle-ci propose, en parallèle de ses propres diplômes (cinq masters, quatre licences et deux certificats), des modules indépendants en informatique, en anglais ou en entrepreneuriat à toutes les universités maghrébines. Comme le souligne Asma Errais, sous-directrice de l’UVT, la Foad s’impose pour résoudre les problèmes d’absorption des nouveaux bacheliers dans les universités, mais aussi pour assurer la formation des professionnels et des femmes au foyer.
Les enjeux sont les mêmes partout sur le continent. De fait, dans plusieurs pays, notamment au Kenya, en Tanzanie ou au Sénégal, plusieurs institutions universitaires sont partenaires de l’Université virtuelle africaine (UVA). Cet organisme créé par la Banque mondiale en 1997 revendique pas moins de 40 000 diplômés à travers l’Afrique.
(Source : Jeune Afrique, 4 mai 2012)
Post-Scriptum
Les professeurs aussi
La formation ouverte et à distance (Foad) permet de former non seulement des étudiants, mais aussi des professeurs. C’est par exemple le cas à l’université Cheikh-Anta-Diop (Ucad) de Dakar. Massamba Dieng, jeune diplômé et professeur vacataire dans un lycée de Mékhé, à une centaine de kilomètres de la capitale, peut suivre à distance les cours de l’Ucad qui lui permettront de devenir titulaire au bout de deux ans. « C’est une bonne solution pour faire face au manque de professeurs », se réjouit-il. Seul problème, la connexion internet. « Lorsque je suis au lycée ou chez moi, je télécharge les cours et les devoirs, puis j’étudie quand j’ai le temps. »
S.D.
Bande passante internationale : 172 Gbps
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Liaisons louées : 4 433
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