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Max Cuvellier (GSMA) : « l’IA exige la coopération et l’engagement de toutes les parties prenantes dans la numérisation de l’Afrique »

lundi 2 septembre 2024

Si l’intelligence artificielle (IA) constitue une pierre angulaire du secteur de la téléphonie mobile depuis plus d’une décennie, l’émergence récente de l’IA générative a considérablement élargi sa portée et son impact. Depuis quelques années maintenant, l’intelligence artificielle est intégrée à tous les niveaux des réseaux mobiles, du traitement des signaux au service clientèle.

Forte de sa capacité à effectuer des tâches complexes à une vitesse sans précédent, l’IA générative est désormais sur le point de transformer durablement le paysage numérique. Cette évolution, qui constitue un changement de paradigme, exige une réponse coordonnée et engagée de la part de tous les acteurs concernés.

En Afrique, l’IA offre un potentiel considérable. Comme le soulignent chiffres de AI4D Africa repris dans le dernier rapport GSMA “AI for Africa : Use Cases Delivering Impact“, les applications émergentes de l’IA pourraient stimuler la croissance économique du continent à hauteur de 2.900 milliards de dollars d’ici 2030. Des secteurs tels que l’agriculture, l’énergie et l’action climatique seront particulièrement concernés.

Malgré ces opportunités, la plupart des marchés africains sont confrontés à plusieurs défis en matière de développement de l’intelligence artificielle. Il s’agit d’abord de la nécessité de disposer de grandes quantités de données détaillées, pertinentes, locales et surtout représentatives des diverses réalités du continent. Ensuite, la mise en place d’une infrastructure robuste et d’une puissance de calcul adéquate constitue un autre enjeu. La question de la demande énergétique des centres de données reste aussi à résoudre. Il est essentiel de surmonter ces obstacles – entre autres – pour libérer le potentiel de transformation de l’IA.

Grâce à des investissements et des partenariats stratégiques, l’Afrique pourrait parfaitement y parvenir et mettre cette technologie au service du développement durable et de la croissance économique.

Au nombre des défis que le continent doit impérativement relever avant de penser profiter des opportunités offertes par l’IA, on s’attardera sur la promotion de la connectivité, mais surtout de l’usage. En effet, actuellement 60 % des Africains sont confrontés à un déficit d’usage : ils sont couverts par un réseau mobile à haut débit, mais ne l’utilisent pas. Cette fracture numérique entrave les avantages que les Africains pourraient tirer de la révolution technologique. En effet, l’Afrique est un continent “mobile-first” – souvent “mobile-only” – où la plupart des habitants accèdent à l’internet par l’intermédiaire de leur téléphone portable. Or, ces derniers restent pour beaucoup inabordables.

En optimisant la fiscalité, les pouvoirs publics pourraient rendre les smartphones plus abordables. En effet, les taxes représentent actuellement environ 21 % du prix d’un smartphone. Cet effort pour l’accessibilité des smartphones est soutenu par une coalition d’acteurs du secteur de la téléphonie mobile qui le jugent essentiel pour favoriser l’inclusion numérique sur le continent

La réduction du déficit d’usage est cruciale et doit s’accompagner d’actions visant à améliorer les compétences numériques. Ces efforts doivent s’axer à la fois sur des compétences avancées pour ceux qui créent des applications utilisant l’IA, mais aussi sur des compétences plus basiques pour les utilisateurs finaux. En effet, le déficit actuel en matière de culture numérique entrave la capacité des utilisateurs finaux à tirer pleinement parti des avancées technologiques telles que l’IA. Il est donc essentiel de combler les lacunes en matière d’usage, de lectronisme et de culture numérique pour maximiser les avantages de la transformation numérique en Afrique.

La réglementation de l’IA est un autre défi majeur auquel sont confrontées les nations africaines. La mise en place d’un cadre juridique pour guider le déploiement de cette technologie est essentielle pour atténuer les risques potentiels et faire en sorte que l’IA profite à la fois aux entreprises et à la société.

À ce jour, sept pays africains ont formulé des stratégies nationales en matière d’IA. Cette avancée est significative, même s’il reste encore beaucoup de progrès à faire pour parvenir à une réglementation unifiée sur l’ensemble du continent. Il est primordial que les nations africaines jouent un rôle dans l’élaboration active des réglementations non seulement locales, mais aussi internationales. Comme le souligne Melody Musoni, experte en gouvernance numérique à l’ECDPM, “nous devons apporter notre point de vue et développer nos propres cadres juridiques. Nous devons être des producteurs de normes dans ce domaine, plutôt que de simples consommateurs”.

Cette position est également celle de l’Union africaine qui élabore actuellement une stratégie continentale en matière d’IA. De son côté, la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) a inclus des dispositions relatives à la réglementation de l’IA dans son protocole sur le commerce numérique. Ces efforts témoignent de la ferme volonté des dirigeants africains d’exploiter l’IA de manière responsable et durable.

Compte tenu de ces défis, il est essentiel que toutes les parties prenantes reconnaissent que l’IA représente une réelle révolution. Si l’Afrique veut participer pleinement à cette nouvelle ère et y prospérer, un effort concerté et stratégique est essentiel. Il est impératif d’aller au-delà de la pensée à court terme, car si l’IA est très prometteuse, elle présente également des risques importants. Ignorer ces questions n’est pas une option, et nous devons mobiliser tous les acteurs concernés pour construire un écosystème qui maximise ses avantages tout en atténuant ses risques.

Si l’Afrique peut s’engager dans cette voie, l’IA a le potentiel de devenir un puissant moteur de développement et d’inclusion, à l’instar du mobile money avant elle. En adoptant cette technologie avec une planification et une collaboration minutieuses, et en mettant l’accent sur l’éthique, les Africains peuvent s’assurer que l’IA contribue à la croissance socio-économique et à la résilience du continent.

Par : Max Cuvellier Giacomelli, Directeur de « Mobile 4 Development » à la GSMA

(Source : CIO Mag, 2 septembre 2024)

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INTERNET EN CHIFFRES

- Bande passante internationale : 172 Gbps
- 4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
- 19 266 179 abonnés Internet

  • 18 595 500 abonnés 2G+3G+4G (96,58%)
    • 2G : 12,95%
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  • 334 642 abonnés ADSL/Fibre (1,71%)
  • 334 875 clés et box Internet (1,71%)
  • 1162 abonnés aux 4 FAI
  • Internet fixe : 1,74%
  • Internet mobile : 98,26%

- Liaisons louées : 3971

- Taux de pénétration des services Internet : 106,84%

(ARTP, 30 septembre 2023)

- Débit moyen de connexion mobile : 23, 10 Mbps
- Débit moyen de connexion fixe : 21, 77 Mbps

(Ookla, 31 janvier 2023)


- 9 749 527 utilisateurs
- Taux de pénétration : 56,70%
(Internet World Stats 31 décembre 2021)


- + de 10 000 noms de domaine actifs en .sn
(NIC Sénégal, décembre 2023)

TÉLÉPHONIE EN CHIFFRES


Téléphonie fixe

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- 336 817 résidentiels (88,01%)
- 45 904 professionnels (11,99%)
- Taux de pénétration : 1,67%

(ARTP, 30 septembre 2023)

Téléphonie mobile

- 3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
- 21 889 688 abonnés
- Taux de pénétration : 123,34%

(ARTP, 30 septembre 2023)

FACEBOOK

3 050 000 utilisateurs

Taux de pénétration : 17,4%

- Facebook : 2 600 000

- Facebook Messenger : 675 200

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- Twitter : 300 000

(Datareportal, Janvier 2023)

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