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mJangale, un programme éducatif et numérique en direction des enfants

lundi 9 mai 2016

Mis en place en 2013, mJangale est un programme développé par SenMobile, une start-up implantée au Sénégal et qui permet aux enfants d’apprendre les mathématiques, les langues, le français, par le biais d’activités numériques, interactives et d’applications sur smartphone de prototypages… En avril dernier, elle a remporté le prix Spécial Afrique du concours du meilleur entrepreneur qui est à l’initiative du magazine collaboratif des Start-ups, Bonjour idée. ANA est allée à la rencontre des deux co-fondateurs, Babacar Diop et Christelle Sharff. Entretien.

Pouvez-vous vous présenter ?

Babacar Diop : Je suis étudiant en master 1 en banque-finance et assurance à l’Université de Thiès au Sénégal. Je suis passionné par la technologie et très impliqué dans le domaine associatif. Je suis également co-fondateur de mJangale http://www.mjangale.com/fr/, un projet se focalisant sur l’utilisation du mobile dans l’éducation et l’initiation aux technologies. Je consacre mon temps à la recherche de partenaires, le marketing et la mise en place de programmes de formations pour les élèves, du primaire au lycée.

Christelle Sharff : Je suis Professeur d’informatique dans une université aux États-Unis (Pace University, NYC) et mon domaine de recherche est le Génie Logiciel. Ces dernières années, je travaille dans le domaine du Mobile for Development et en particulier j’étudie comment développer des applications mobiles pour les populations des pays en voie de développement (applications en mobile learning en particulier). Je travaille au Sénégal depuis 2008. J’y ai également vécu. J’ai fondé MobileSenegal http://mobilesenegal.org, un projet de développement de capacité en développement mobile. Avec ce projet, nous avons formé plus de 450 développeurs en mobile au Sénégal.

Qui est l’instigateur de ce programme ?

Babacar Diop : Jangale signifie « apprendre » en wolof. « M » est pour mobile, donc apprendre avec le mobile. Le projet a été créé par Christelle Scharff, PhD. Elle travaille au Sénégal depuis 2008 et est connue pour le projet de développement de capacité MobileSenegal.com qui forme les développeurs sur les technologies mobiles. Française d’origine, elle est professeure d’université aux États Unis et partage son temps entre les USA et le Sénégal. J’ai rejoint l’équipe en tant que co-fondateur en 2014.

Quelles sont les raisons qui vous ont poussés à initier ce programme numérique en direction des enfants ?

Christelle Sharff : En tant que professeur et chercheur, je m’intéresse à améliorer l’enseignement de l’informatique et des STEM, (un terme qui désigne les domaines des sciences, des technologies, du génie et des mathématiques). Depuis plusieurs années, je me focalise sur l’enseignement avec le mobile et l’enseignement des STEM aux enfants. Le projet mJangale est né de cet intérêt pour impacter / changer l’éducation et la vie des enfants. S’ils sont formés plus tôt, ils seront mieux préparés pour les métiers de l’avenir.

Babacar Diop : Nous sommes familiers avec les problèmes du domaine éducatif au Sénégal. Il y a des compétences minimums requises, et actuellement, la connaissance des TICs et des langues étrangères est cruciale. Ceci n’est pas mis en avant par le système éducatif sénégalais. Au Sénégal, seulement 60,8% des élèves achèvent le primaire en 2011. Le taux de réussite à l’examen de certificat d’études primaires était de 60,8% en 2009.

De quelles classes sociales sont issus les enfants concernés par ce programme ?

Les enfants viennent de toutes les classes sociales de la population sénégalaise. Le marché du mlearning et des cours après l’école, le STEM en particulier, est en pleine croissance. Les revenus récoltés à travers certaines des formations nous permettent de subventionner des programmes gratuits et d’accueillir des enfants de milieux défavorisés et en difficulté.

Expliquez-nous comment fonctionne mJangale ?

mJangale est un programme après l’école et d’été, de qualité, au Sénégal. Il utilise les technologies mobiles, téléphones, tablettes, applications afin d’améliorer les compétences des élèves de 7 à 18 ans en mathématiques, en lecture et en langues étrangères. Il les initie également aux STEM en utilisant des kits éducatifs de coding et d’électronique. Ce programme repose aussi sur l’implication des parents dans l’apprentissage de leurs enfants et un réseau de tuteurs qui implémente la méthodologie mJangale. Les applications mobiles sont alignées sur le programme du Sénégal, et le contenu est localisé et créé en collaboration avec des experts de l’éducation. Les applications collectent des données sur l’usage et les progrès des élèves pour un monitoring régulier et une analyse future sur la plateforme mJangale Data. L’initiation à l’informatique et à la robotique couvre : le langage de blocs Scratch, le mobile avec MIT App Inventor, l’impression 3D et la création de bijoux et vêtements connectés avec LilyPad Arduino. Nous réalisons des kits STEM. Nos kits phares sont les kits Carrapide, Margouillat et Baobab pour initier les élèves à l’électricité et la programmation.

Dans quels autres pays ce programme a-t-il été instauré ?

Actuellement le projet existe uniquement au Sénégal. Notre but est d’être présent dans d’autres pays d’Afrique. Nous souhaitons faire évoluer l’éducation au Sénégal et pourquoi pas, dans toute l’Afrique.

Quel est l’état d’avancement de votre travail ?

Plus de 250 enfants ont participé à nos programmes à Thiès, Dakar et Ziguinchor. Nous avons développé des applications mobiles et le curriculum en français, mathématiques et STEM. Notre plate-forme de collecte de données est fonctionnelle http://mjangale.herokuapp.com . Nous avons réalisé nos premiers kits et sommes prêts à les mettre en vente. Nos résultats ont été présentés à : UNESCO Mobile Learning Week (2014), Harvard Social Enterprise Conference / IdeaLab (2014), Mobile 4 Development Conference (2014), au Forum Mondial de la Langue Française (2015), au No limits for a young world (2015). Cette année-là, nous avons aussi participé au programme d’accélération de Tigo / Reach for Change au Sénégal, et au Forum Hub Africa 2016. Nous venons également de gagner le prix spécial Start-ups Africaines au concours bonjouridee.com.

Est-ce que les nouvelles technologies sont en plein développement en Afrique ?

Les technologies sont en plein essor, particulièrement le mobile. Le mobile peut impacter l’éducation, la santé, l’agriculture, etc. Il y a également actuellement beaucoup plus d’opportunités pour les entrepreneurs en Afrique. Les incubateurs et espace de co-working parviennent à supporter l’écosystème tech.

Darine Habchi

(Source : Africa News Agency, 9 mai 2016)

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