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Vœux à l’occasion des fêtes : Un tout petit texto pour dire de grandes émotions

mercredi 14 octobre 2009

« Court, précis et pas cher », le « short message service » (sms) supplante les visites à un parent ou un ami à l’occasion de grandes fêtes religieuses. De plus en plus, le texto est la voix électronique pour transporter des voeux. Ce mode de communication est très apprécié d’une bonne partie de la population, contrairement aux personnes du troisième âge qui, eux, exigent les visites à domicile, car estimant que rien ne vaut la présence physique.

« Que le Tout Puissant accepte notre jeûne et qu’Il fasse de nous de bons Musulmans avec, à la clé, des prières acceptées. Déwenaty. Balma akh balnala.... ».

C’est ce message que s’évertue à envoyer le jeune Ibou, habitant un quartier populaire de Thiès, depuis les premières heures de ce dimanche, jour de la Korité (fête marquant la fin du mois de Ramadan chez les musulmans). Un message qu’il a puisé de sa boîte de réception qui ne cesse d’en accueillir d’autres. Depuis ce matin, c’est un chassé-croisé de sms qui rythme son portable dont la sonnerie ne cesse de grisonner. Il reçoit des messages de vœux de toutes sortes provenant de ses amis, des proches, etc. Il en est ainsi à chaque fête religieuse musulmane (Korité, Tabaski) ainsi que pour la fin d’année. Le jeune Ibou n’est pas en reste dans le recours à cette nouvelle forme de communication apparue avec la manière de formuler des vœux. Auparavant, il fallait appeler toutes ses connaissances, faire des visites de proximité mais, aujourd’hui, il suffit juste d’un petit sms pour faire part de ses vœux à tout un groupe. Ainsi, certains usent-ils de leur imagination pour composer des poèmes essentiellement dédiés aux vœux. Les usagers de ce service font un gain de temps et de... crédit. Pour Alioune Diop, qui utilise ce procédé à chaque fête, le portable est venu simplifier les choses. « Avant, j’utilisais beaucoup de crédit pour appeler les amis et proches à l’occasion des fêtes. Aujourd’hui, cela s’est simplifié avec les sms ». Ousmane Bâ est un adepte des sms en temps normal. Il trouve du plaisir à en envoyer à ses contacts les jours de fête. « Il en est ainsi à l’occasion des fêtes de Korité et de Tabaski. Je prends un des messages qu’on m’a envoyés pour le transférer à d’autres. Je prends le soin de sélectionner le plus poétique des messages pour l’envoyer », affirme-t-il avec ironie. Pour Ousmane, la technologie a énormément facilité de choses. Il se frotte les mains sur la question du coût : « En plus, les sms ne sont pas chers, comparés aux appels téléphoniques ». En tout cas, aujourd’hui, personne n’a échappé à cette nouvelle manière de souhaiter des vœux lors des fêtes. Un nombre élevé de personnes fait de plus en plus recours aux sms dans ces cas. Un choix que beaucoup expliquent par l’aspect pratique des sms. « Court, précis et pas cher. Un moyen pratique de transmission de message ».

’Gain de crédit

Autre lieu, même pratique. Les rues de Grand-Yoff sont encore vides en ce lendemain de fête de Korité. Quelques personnes, gagnées par la fatigue de la fête de la veille, sont dans aux arrêts de bus. Les populations des quartiers de Grand-Yoff et environs, comme plongés dans l’ambiance de la fête pendant deux jours, ont eu du mal à ouvrir leurs portes vingt-quatre heures plus tard. Les rares personnes trouvées aux devantures des maisons discutent de rien et de tout en prenant tranquillement leur petit-déjeuner, car c’est la fin du mois béni de ramadan. A quelques mètres des maisons, quatre personnes attendent désespérément le bus. Thierno Sonko, dans un ton joyeux, avoue avoir passé une excellente fête. L’homme à la chevelure blanche s’empresse de répondre aux questions en déclarant : « des sms, j’en n’ai reçu une vingtaine pendant la fête de Korité ». Sans gène, il met son téléphone portable en marche, montrant les messages reçus à l’occasion de la fête de Korité. « Lisez-les », dit-il. Le contenu du premier sms dit ceci : « Alhamdoulilahi ! Que la grâce du Prophète Mohamed (Psl) se répande sur vous et votre famille. Que sa Sunna vous serve de guide dans la voie de Dieu qui conduit au salut éternel. Qu’Allah accepte toutes nos dévotions et nous pardonne nos péchés. Amine et Déwenaty ».

Ces sms sont très appréciés par notre interlocuteur. Celui-ci estime que ces messages permettent non seulement de régler les problèmes de temps, de transports et financiers mais, surtout, ce sont souvent des prières que l’on peut garder pendant longtemps dans son téléphone portable, a-t-il ajouté. Poursuivant, il essaye de convaincre en disant : « un parent, au lieu de quitter chez lui pour venir vous rendre visite et perdre du temps dans les embouteillages, peut juste vous envoyer un message et le problème est réglé en quelques secondes », a tenté de justifier notre interlocuteur. De l’autre côté de la voie qui jonche le grand quartier de la cité millionnaire, un homme de nationalité burkinabé, répondant au nom Mohamed Zon, attend tranquillement un bus en direction de l’Aéroport Léopold Sédar Senghor. Interpellé sur la fête de Korité, il sourit avant de dire : « comme tous les musulmans du monde, j’ai passé une bonne fête, malgré la conjoncture et la distance qui me sépare de mes parents. Mais j’ai reçu une vingtaine de sms et une dizaine d’appels venant des amis chrétiens et musulmans du Burkina Faso et des pays voisins comme la Côte d’Ivoire, le Ghana. Ils m’ont souhaité une bonne fête ».

Manque de chaleur humaine

Cette façon de faire n’agrée pas tout le monde. Surtout, chez certaines personnes âgées qui en voient une porte ouverte à un manque de chaleur humaine. C’est le cas d’Amadou Gaye, la cinquantaine dépassée. Il souligne en recevoir à chaque fête de la part de ses parents, de ses amis ou collègues. « J’en reçois des dizaines et des dizaines. Mais je n’ai pas le temps de répondre à tous ces sms. C’est pourquoi je suis obligé d’appeler les gens pour répondre ou bien attendre d’avoir un contact physique pour présenter mes vœux. C’est une manière qui, à mon avis, est faite pour les jeunes », dit-il. Yvette Coly, une jeune collégienne à la recherche de pain, a dépensé plus de 1000 francs Cfa en crédit de téléphone à raison de 20 francs pour envoyer des sms à ses amis musulmans qui, pendant les fêtes de Noël et Pâques, lui envoient des sms de paix, d’amour pour lui souhaiter « Joyeux Noël ou bonnes fêtes de Pâques », se souvient-elle, les yeux rivés au ciel.

Pour Fatou Thiam, agent à la Lonase, les sms constituent une excellente manière de communication. Ils permettent de résoudre des problèmes sans se déplacer d’un endroit à un autre. « Pendant les jours de fête, les gens, surtout les femmes, sont fatiguées de faire va-et-vient. Elles préfèrent envoyer des sms et émettre des appels à partir d’un téléphone portable. Ces sms sont non seulement moins chers, mais permettent de communiquer avec les parents, quelle que soit la distance », affirme Mme Thiam. Seulement, la dame souhaite que ces messages ou sms ne soient envoyés à n’importe qui et n’importe comment.

Oui, ces sms doivent être une affaire des jeunes car beaucoup de personnes âgées interrogées n’apprécient pas les sms. Elles souhaitent plus la présence physique et, à défaut, les appels. « C’est trop facile, estime le vieux Oumar Diop, de rester chez soi et d’envoyer des sms un peu partout ». Il poursuit : « Ce n’est même pas respectueux de balancer des sms à de veilles personnes ». Toujours selon lui, « les vieilles personnes ont besoin de la présence physique et, surtout, de la chaleur humaine que des appels et des sms. Ces modes de communication ne règlent rien parce qu’à notre temps, nous faisions des kilomètres pour demander pardon aux parents à l’occasion des fêtes religieuses. Aujourd’hui, à la place de la présence physique, nous recevons des sms. Pis, ces messages ne sont pas bien écrits », se plaint Alpha Sow. Trouvé à côté d’une mosquée, il insiste : « A 70 ans, je ne peux pas continuer à recevoir des sms écrits à moitié. Je préfère que l’on m’appelle au lieu de me balancer des sms ». Mame Fama Dieng, âgée d’une soixantaine d’années et ne sachant pas lire, en reçoit elle aussi. « Je ne comprends rien de ces sms », dit-elle. Elle reconnaît que les jeunes et beaucoup de personnes préfèrent émettre des appels pour souhaiter une bonne fête à leurs proches ; ce qui n’est pas recommandé.

Un don de Dieu, avec des « mais » dans l’utilisation...

Les nouvelles technologies sont un don de Dieu parce que permettant aux êtres humains de communiquer à distance. Mais elles ne devraient pas entraîner l’homme à l’isolement remplace le déplacement vers son prochain pour s’enquérir de son état de santé, entres autres.

« Les messages (sms) constituent une nouvelle forme d’expression d’amitié qui est accordée par les nouvelles technologies. Lesquelles nouvelles technologies créent, pour le bien-être de l’humanité, de nouvelles relations, des possibilités d’entrer en contact avec l’autre de manière spontanée, ce que l’on appelle l’amitié (on ligne). Ces sms permettent aux gens d’être proches, de véhiculer des informations et d’exprimer des vœux et des souhaits à l’occasion des grandes fêtes : c’est une chose positive ».

Ces propos du chargé de communication de l’archidiocèse de Dakar, l’abbé Patrice Coly, montre que l’Eglise catholique est favorable à ce type de communication entre les êtres humains à travers des téléphones portables. Mieux, a expliqué ce chef de l’Eglise catholique, le Saint Père avait demandé aux jeunes chrétiens d’investir ce milieu de communication et de chercher à l’évangéliser. C’était à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale des moyens de communication sociale.

L’Eglise invite cependant à la vigilance en rappelant que l’efficacité de ce moyen de communication peut entraîner un phénomène d’isolement. « Ce n’est pas parce que l’on peut souhaiter bonne fête à plusieurs personnes qu’on doit se dispenser de cette forme très belle de déplacement vers un proche pour exprimer les mêmes souhaits », a indiqué l’abbé Patrice Coly.

L’Eglise, poursuit-t-il, ne voudrait pas que ce qui est une chance, un don pour l’humanité, amène les humains à ne plus se fréquenter. La relation physique, insiste le chargé de communication de l’archidiocèse de Dakar, est très importante même si, aujourd’hui, on a la possibilité de voir la personne avec qui l’on communique à travers l’écran de son téléphone portable ou de son ordinateur.

Cette facilité due aux nouvelles technologies ne doit pas tuer la relation charnelle du toucher, parce que quand l’on ne se déplace pas chez quelqu’un, on ne pourra pas avoir un point sur ce qu’elle vit.

Cette appréciation n’empêche pas l’abbé Patrice Coly de demander que l’on revoie le contenu de ces sms. Selon lui, il y a des messages que l’on ne doit pas envoyer à une certaine catégorie de personnes, en l’occurrence celle âgée.

L’Eglise est aussi contre les messages à caractère religieux envoyés à un groupe de personnes en leur demandant de faire autant, c’est-à-dire de l’envoyer une vingtaine de personnes sinon un malheur va s’abattre sur elles. « Ce n’est pas parce que j’aurais envoyé un message à dix personnes ou plus que Dieu va se plier à ce que j’attends de Lui. Quand je formule une demande, ou attend quelque chose de Dieu, cela doit coïncider avec sa volonté. Tant que ce n’est pas sa volonté, cela ne se réalisera pas », a-t-il indiqué. Il a demandé aux gens d’arrêter d’entretenir la peur. « Ce n’est pas parce que nous n’avons pas fait ce que Dieu nous a demandé que la catastrophe va s’abattre sur nous. Notre Dieu est miséricorde », a précisé l’abbé Coly.

Oumar Ndiaye et Eugène Kaly

(Source : Le Soleil, 14 octobre 2009)

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