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Violations de la liberté de presse : La Cap exige la dissolution du CNRA

vendredi 12 mars 2021

Le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) est une structure désuète, qui doit être dissous et remplacé par la Haute autorité de régulation des communications audiovisuelles(Harca). C’est le vœu de la Coordination des associations de presse (Cap) qui l’a exprimé hier en conférence de presse à la Maison de la presse Babacar Touré.

‘’Le CNRA est dépassé. Nous ne le reconnaissons plus. Une régulation plus large est impérative dans le secteur des médias. Depuis 2017, il y a un nouvel organe qui a été consacré. L’avant-projet est disponible. Alors pourquoi n’a-t-il pas passé au même titre que le décret ? Ce qui est claire, c’est que le CNRA n’est plus habilité à assurer la régulation des médias’’, a déclaré le président de l’Association des professionnels de la presse en ligne (Appel) Ibrahima Lissa Faye, hier, en marge d’une conférence de presse. Il n’est pas le seul à penser. Les autres associations membres de la Coordination des associations de presse sont du même avis.

La Cap récuse ainsi le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA). Elle demande sa dissolution et la mise en place de la Haute autorité de régulation de la communication audiovisuelle (Harca), nouvel organe de régulation dont le projet de loi est disponible depuis des lustres. ‘’La Harca a plus de pouvoirs. Elle est beaucoup plus adaptée aux réalités du moment, à assurer la régulation des médias’’, a estimé M. Faye.

A cet effet, les acteurs de la presse demandent que le nouvel organe de régulation, déjà théorisé, ne soit pas vidé de sa substance. Ils veulent éviter que le texte soit gardé quelque part et qu’on mette ensuite un autre organe qui n’aura pas les coudées franches ou ne pourra pas jouer le rôle escompté. Ils exigent donc que l’organe de direction (de la Harca) soit désigné après une sélection et l’établissement d’une short-list. Le président de la République fera son choix à partir des sélections ainsi faites. ‘’Ses membres doivent avoir un mandat unique et bénéficier de l’inamovibilité’’, précise la Cap qui se veut vigilante par rapport à la mise en place de cet organe.

‘’Notre problème, c’est le CNRA et le préfet de Dakar’’

Cette exigence survient dans un contexte où la presse est attaquée de tout bord. Et le CNRA est cité parmi ceux qui ont posé des actes qui ont entravé la liberté de la presse, lorsqu’il y a eu des affrontements et des protestations liés à l’affaire Ousmane Sonko. En effet, le 3 mars dernier, ledit organe de régulation a menacé, à travers un communiqué, de couper le signal de trois télévisions privées. Le lendemain, il a mis à exécution ses menaces contre deux chaines privées, Walf TV et Sen TV. Et pour la Cap, ces télévisions n’ont jusqu’ici pas reçu une notification officielle, alors que ‘’c’est un minimum, en de telles circonstances’’.

La presse est-elle en danger au Sénégal ? ‘’Nous ne sommes pas en danger. Le seul problème qu’on a, c’est le CNRA et le préfet de Dakar. Deux autorités qui veulent mettre la presse en danger. On dit au CNRA que la presse n’est pas un groupe WhatshApp où on met le signal quand on veut et le coupe quand on veut (administrateur qui ajoute et retire qui il veut). On dit au préfet de Dakar que dans la presse sénégalaise, il n’y a pas de bandits qu’il faut gazer’’, a répondu sur un ton ferme le président du Collectif des techniciens de presse audiovisuel du Sénégal, Amadou Nicolas Thiam.

En effet, relève la Cap, le préfet de Dakar s’est signalé par un excès de zèle, en ordonnant de vive voix que les journalistes soient gazés, alors qu’ils couvraient la caravane d’Ousmane Sonko en direction du tribunal de Dakar. Pour matérialiser son indignation face aux violations répétées de la liberté de presse au Sénégal, la Cap a décidé de tenir un sit-in de toute la corporation. D’ailleurs, elle informe qu’elle va élaborer un mémorandum et rédiger un courrier officiel à destination exclusive du président de la République.

Il est également noté, depuis l’éclatement de l’affaire ‘’Adji-Sonko’’, le 3 février, des menaces assumées adressées aux journalistes. Pis, des médias ont été la cible de groupes d’agresseurs qui ont mis le feu à des véhicules de journalistes et jeté des cocktails Molotov en vue de provoquer des incendies.

Sit-in, mémorandum et courrier officiel destinés exclusivement au président de la République

La Cap réclame aussi une loi d’accès à l’information. Elle dénonce ‘’une violation du droit à l’information’’, lors de la levée de l’immunité parlementaire du député Ousmane Sonko. Selon le secrétaire général du Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics), Ahmadou Bamba Kassé, la violation est d’autant plus flagrante que bien que l’accès à l’hémicycle soit réglementé pour des raisons sanitaires depuis le mois de décembre, ce jour-là, le huis clos concernait non seulement la présence physique des journalistes et techniciens, mais également la transmission des débats en direct.

Par ailleurs, la Coordination des associations de presse ‘’demande sans délai une nouvelle loi sur la publicité et sur le financement du service public de l’audiovisuel’’. Elle estime que cela assurera aux médias des ressources commerciales ‘’conséquentes, traçables et équitables’’. ‘’La dernière loi sur la publicité date de 1983 et n’est toujours pas appliquée’’, fait-elle remarqué. De plus, elle souhaite la tenue des assises des médias.

Babacar Sy Sèye

(Source : Enquête, 12 mars 2021)

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