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Vendre les actions de la Sonatel ou périr !

mardi 21 avril 2009

L’entêtement à vouloir vendre une partie des actions de la Sonatel en dépit des nombreuses réprimandes est symptomatique de la grave crise budgétaire que traverse l’Etat du Sénégal. Le cumul des arriérés de paiement sur plusieurs exercices antérieures au titre de la dette intérieure exigible en 2008 et 2009, les mauvaises prévisions budgétaires pour cette même année par suite de la non prise en compte de la variation sensible à la baisse du cours du baril du pétrole et la non observation d’une démarche économique prudentielle relative à la crise financière internationale dont les prémices étaient bien connus depuis fort longtemps, sont les principaux facteurs explicatifs de l’Etat désastreux actuel où se trouvent les finances publiques du Sénégal. L’exercice budgétaire pour 2009 dont les prévisions étaient chiffrées à environ 1 800 milliards de francs Cfa verra très probablement une chute des projections à un niveau avoisinant 1 300 milliards (soit un écart de 500 milliards représentant 34%) consécutivement aux effets cumulés de la baisse sur les prix des hydrocarbures et de la diminution de la demande globale mondiale des biens et services. En effet, il y a lieu de faire observer que la tendance baissière des recettes fiscales a été confirmée au premier trimestre 2009 avec une moins value de 30 milliards déjà par rapport à la même période pour 2008. Cette confirmation de la tendance baissière devrait amener les autorités gouvernementales à revoir leur copie en réajustant le budget de 2009. Nous avons, pour un pays à déficit commercial accentué dont les ressources tirées de la fiscalité de porte étaient relativement appréciables, le concours simultané de la baisse du cours du pétrole et celle du volume des transactions qui justifient l’amenuisement très accentué des moyens d’intervention financiers de l’Etat, notamment, sur les ressources provenant de la fiscalité. Les importations ont drastiquement diminué tandis que les exportations n’ont connu aucune évolution. La masse salariale a subi un gonflement important au même moment où les recettes fiscales décroissent. Pendant ce temps, la pratique illégale des dépassements budgétaires est instrumentée. L’Etat, quasiment, se trouve dans une situation de banqueroute d’un pays outrancièrement dépensier qui avait pourtant bénéficié d’une remise totale de sa dette extérieure, d’un assainissement de ses finances publiques et d’une relance de son économie en plus d’un appui budgétaire important des bailleurs de fonds traditionnels.

Les perspectives macro-économiques sont affectées (recul de la croissance économique et gros déficit budgétaire en 2008), si bien que la situation financière actuelle du Sénégal reste tellement tendue qu’il faudrait une bouffée d’oxygène pour couvrir les dépenses incompressibles récurrentes, on ne sait par quel miracle. Que faire ? vendre les bijoux de la famille, de surcroît gagés, ou, périr à la suite de la gabegie financière orchestrée ces dernières années et des mauvaises décisions sur la structuration de l’actionnariat entraînant la chute des activités dans les secteurs stratégiques de notre tissu économique qui sont tous en état de déliquescence, contribuant aussi à la diminution des recettes fiscales (Ics, Sar, Senelec, Sonatel, Ipres, Sonacos, Transrail, Asi, Asecna, Méridien Président, Pad, etc.).

Aux facteurs internes désastreux, s’ajoutent, aujourd’hui, les conditions extérieures défavorables d’une extrême âpreté. L’Etat du Sénégal a pratiquement le dos au mur en ce qu’il doit s’atteler, en même temps, à l’exécution des projets mal ficelés en cours, à l’épurement de la dette intérieure en plus du maintien de son train de vie dispendieux. La vente des actions de la Sonatel avec les conséquences nuisibles multiformes à court, moyen et long terme perceptibles, permettra certes de souffler un tant soit peu, mais, replongera dans un espace de temps réduit le Sénégal plus profondément dans les abysses.

Depuis la survenue de l’Alternance, le régime libéral, avec une logique mercantiliste sans commune mesure, à défaut d’accroitre et d’impulser le secteur productif, se met dans une posture de vendre le patrimoine commun, y compris foncier de l’Etat, au profit d’intérêts privés particuliers. Or, le défi majeur dans nos Etats consiste à améliorer les conditions de vie et d’existence des populations pauvres dans leur grande majorité et à la mise en place de processus permettant l’intégration des problèmes sociaux et économiques de manière à faciliter un développement harmonieux et cohérent qui tient compte des besoins et priorités des populations. Sous cet angle, l’Etat doit retrouver sa place d’acteur majeure afin de pouvoir renverser les processus de marginalisation et retrouver une nouvelle légitimité aux yeux des populations en mettant l’accent sur son rôle de coordonateur, d’impulseur et de contrôleur. Le changement de paradigme dans l’analyse du développement consécutivement à la crise financière mondiale au niveau des puissances capitalistes, reconnait, désormais, que les politiques sociales jouent un role éminent de nos jours, en plus de contribuer à renverser les processus de paupérisation et de marginalisation des groupes les plus importants. La prise en charge par le secteur privé des besoins sociaux relève de la philanthropie de même que le transfert technologique. La nécessité d’un interventionnisme de l’Etat dans les secteurs stratégiques est de nos jours réaffirmée afin de garantir un bon fonctionnement de l’économie réelle au détriment de la spéculation et des marchés oligopolistiques.

Aujourd’hui, les multiples crises qui secouent les finances publiques et le monde rural, les difficultés dans la production énergétique et si on n’y prend pas garde dans l’approvisionnement en eau dans un proche avenir, les crises multiformes au niveau du secteur industriel, la reconstitution de la dette et l’agrandissement des disparités montrent que le Sénégal doit impérativement changer de mains pour des alternatives crédibles, toutefois, en attendant, le sable étant mouillé, il ne nous reste qu’à l’enlever comme dit le proverbe ouolof « bou souf toyé an bakh moo dess » (du fait que l’eau s’est déversée et que la source se tarit, il ne nous reste plus qu’à enlever le sable mouillé).

Kadialy Gassama, économiste
Rue Faidherbe x Pierre Verger Rufisque

(Source : Le Quotidien, 21 avril 2009)

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