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Valentin Mbozo’o : « Avec GIMACPAY, un client Orange Money peut transférer de l’argent directement dans le compte d’un client MTN Mobile Money en zone CEMAC »

vendredi 17 juillet 2020

[Digital Business Africa] – Sous l’impulsion de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), le Groupement interbancaire monétique de l’Afrique centrale (GIMAC) a annoncé ce 09 juillet 2020 le lancement de GIMACPAY. Un écosystème convergent carte, mobile et transfert d’argent.

A ce jour, GIMACPAY a déjà traité 3500 transactions de monétique intégrale, pour un montant cumulé de 85 millions de francs Cfa par jour.

Ainsi donc, le GIMAC a entamé la commercialisation des services de la monétique intégrale à l’issue d’une phase pilote à laquelle participaient la CBC, la BGFIBank Gabon, la BICEC, UBA, Airtel Gabon, MTN Cameroon, ORANGE Cameroun, la CCEI Bank, la NFC Bank, la BSCA Bank, le CCA BANK, Express Union, TERRAPAY, MAVIANCE, et durant laquelle plus d’une centaine de milliers de transactions mobiles ont été traitées avec succès pour un montant cumulé de plus de 1,7 milliards de francs Cfa.

Les populations de la CEMAC peuvent donc utiliser les services financiers des institutions suscitées, en vue de transférer de l’argent du compte mobile d’un opérateur X au compte mobile d’un autre opérateur Y ; ou encore d’un compte mobile vers un compte bancaire et vice-versa (wallet to wallet).

Plus encore, les populations de la sous-région pourront effectuer des achats de biens et de services chez des commerçants affiliés, retirer de l’argent sur les distributeurs automatiques de banques à l’aide d’un code (voucher) et aussi recevoir des transferts internationaux dans leurs comptes mobiles ou bancaires (rémittence).

A ce jour, le réseau monétique intégrale GIMAC compte 54 participants, 800 000 cartes GIMAC et internationales VISA, Mastercard, UPI, 18 millions de comptes mobiles, plus de 1300 GAB et de 1000 TPE.

Pour en savoir plus sur ce nouveau système de paiement et de transfert, Digital Business Africa a rencontré Valentin Mbozo’o, le Directeur général du Gimac. Dans cet entretien avec Beaugas Orain DJOYUM, il donne plus de détails sur les fonctionnalités de GimacPay.

Digital Business Africa : Sous l’impulsion de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC), vous venez de lancer un écosystème convergent carte, mobile et transfert d’argent baptisé GIMACPAY. A quoi servira-t-il ?

Valentin Mbozo’o : Avant l’avènement de l’écosystème GIMACPAY, chaque univers monétique fonctionnait de manière cloisonnée, à savoir la carte avec les banques, le mobile avec les opérateurs du Mobile Money et le transfert d’argent avec les Sociétés de Transferts d’Argent (STA). A cela, sont venus s’ajouter des FinTech pour se frayer un chemin dans ce paysage de la finance digitale.

GIMACPAY permet désormais à l’ensemble de ses acteurs d’inter-opérer d’une manière sécurisée et de fédérer aussi bien les canaux que les instruments de paiement.

Digital Business Africa : Concrètement, cela veut dire quoi pour le citoyen de l’Afrique centrale ?

Valentin Mbozo’o : L’environnement GIMACPAY permet à un client d’un opérateur mobile de transférer de l’argent vers un client d’un autre opérateur mobile du Cameroun, si ce n’est à l’échelle des cinq autres pays de la CEMAC. L’environnement GIMACPAY permet de recevoir de l’argent venant hors de l’espace CEMAC d’une Société de transfert d’argent (STA) directement dans son compte bancaire ou mobile ; de retirer de l’argent sur des distributeurs automatiques avec ou sans carte bancaire ; de payer des factures d’eau, d’électricité, de téléphone, des services E-Gov (impôts, taxes divers, etc.), si ce n’est auprès de tout autre marchand déclaré dans l’écosystème, pour ne citer que ces services parmi les plus courants.

Comme il est loisible de le constater, l’environnement GIMACPAY est un bouquet de solutions digitales de paiement électronique, source de distanciation sociale par ces temps de Covid-19, d’accentuation de l’inclusion financière et d’intégration nationale et sous régionale.

Il apporte comme innovation en grande première en Afrique, le décloisonnement des transactions Mobile Money entre tous les opérateurs mobiles de la sous-région ainsi que l’intégration des transferts d’argent, à l’exemple de ce qui se faisait déjà depuis fort longtemps avec la carte bancaire. En d’autres termes, GIMACPAY assure une parfaite convergence des transactions cartes, mobiles et transferts d’argent.

Digital Business Africa : Quels problèmes GIMACPAY vient-il résoudre ?

Valentin Mbozo’o : GIMACPAY apporte comme spécificité le décloisonnement des plateformes de paiement existantes en technologies cartes et mobiles, accentuant ainsi la vulgarisation des services financiers digitaux pour une plus grande inclusion financière.

Pour le volet mobile, cela se traduit par la transformation du compte mobile en un compte universel inter-opérant non seulement avec les comptes mobiles d’autres opérateurs, mais aussi en grande première en Afrique, tout aussi avec les comptes bancaires.

S’agissant de la carte bancaire, en plus des transactions cartes GIMAC, le Groupement assure désormais le processing des transactions cartes internationales VISA, Mastercard et UPI effectuées dans l’espace CEMAC, émises par les banques de ladite aire géographique, ainsi que la compensation et le règlement localement en Francs CFA.

GIMACPAY développe le paiement avec le mobile à travers la technologie QR Code, ainsi que via les terminaux électroniques traditionnels.

Ce nouvel environnement constitue une avancée majeure appelé à réduire l’utilisation des devises tout en régulant les opérations monétiques effectuées dans la CEMAC.

Grâce à la plateforme GIMACPAY un client Orange Money pourra transférer de l’argent directement dans le compte mobile d’un client MTN Mobile Money, disponible dans le menu dudit opérateur et après avoir saisie le numéro du bénéficiaire, le montant et son code secret.

Digital Business Africa : Le Gimac parle de « commercialisation des services de la monétique intégrale ». Pourquoi commercialisation de ce service ?

Valentin Mbozo’o : Il faut comprendre le mot commercialisation ici en termes de phasage dans la mise en œuvre d’un nouvel environnement, la phase commercialisation étant celle qui suit la phase pilote de la monétique intégrale qui s’est faite avec plus de quatorze (14) participants de différents pays de la CEMAC.

Pendant la phase pilote, le système a été éprouvé sur tous les angles, aussi bien en montée en charge et en volumétrie, que sur la fiabilité et l’intégrité des transactions sous régionales.

A toutes fins de certification de des plateformes de processing, plus de 100 000 transactions pour un montant cumulé de près de 2 milliards de FCFA, ont été traitées sans soucis majeur.

C’est ainsi qu’au terme de cette phase pilote très éprouvante en terme de nouveaux apprentissages et d’ajustements des environnements au départ non préparés à ce type d’évolution, on est passé à la phase dite de commercialisation permettant aux Banques, aux établissements de microfinance et aux opérateurs mobiles de mettre à la disposition des populations de l’ensemble des pays de la sous-région, les services de la monétique intégrale.

Digital Business Africa : Combien cela va-t-il coûter ? ou bien quel est le coût estimatif de cette opération ?

Valentin Mbozo’o : Les services offerts par l’écosystème GIMACPAY participent à la vulgarisation de l’usage des paiements digitaux dans la sous-région, et se veulent à la portée du plus grand nombre, permettant ainsi à chaque citoyen de la CEMAC d’en bénéficier.

A titre d’illustration, le coût d’un transfert transfrontalier intra CEMAC se situe en deçà des commissions habituellement pratiqué par les Sociétés de transfert d’argent (STA).

Digital Business Africa : Concrètement, comment le citoyen Lamda utilise GIMACPAY ?

Valentin Mbozo’o : GIMACPAY est l’écosystème qui fédère les acteurs de la chaine de paiement. Concrètement, le client d’un opérateur mobile va utiliser les services GIMACPAY via l’outil dont il dispose à travers les menus USSD dudit opérateur. Pour les clients bancaires, cela se fera grâce à une application Mobile Banking de la banque.

Ainsi, grâce à la plateforme GIMACPAY un client Orange Money pourra transférer de l’argent directement dans le compte mobile d’un client MTN Mobile Money, disponible dans le menu dudit opérateur et après avoir saisie le numéro du bénéficiaire, le montant et son code secret.

Sans avoir besoin d’expliciter l’utilisation de chacun(e) de la douzaine de types de transactions offertes par GIMACPAY, le principe régissant l’ergonomie de la mise en œuvre des services de l’écosystème s’est voulue simple et facile pour quelque utilisateur que ce soit.

Digital Business Africa : Le Gimac indique que dans la phase pilote de ce projet, la CBC, la BGFIBank Gabon, la BICEC, UBA, Airtel Gabon, MTN Cameroon, ORANGE Cameroun, la CCEI Bank, la NFC Bank, la BSCA Bank, le CCA BANK, Express Union, TERRAPAY et MAVIANCE ont participé à la phase test. Pourquoi seulement les trois opérateurs télécoms Airtel Gabon, MTN Cameroon, ORANGE Cameroun ?

Valentin Mbozo’o : Le GIMAC étant une institution à vocation sous régionale, en charge de la mise en œuvre de la monétique intégrale, il fallait assurer la représentation communautaire parmi les participants de la phase pilote. Ces trois opérateurs étant des succursales de grands groupes mobiles présents dans plusieurs pays de la CEMAC, il nous a semblé judicieux de les associer à cette première phase du projet.

La finalité de la mise en œuvre de la monétique intégrale portant sur l’intégration de l’ensemble des acteurs du paiement et de la dépense dans l’écosystème GIMACPAY, l’arrimage du restant des acteurs banques, établissement de micro finance, opérateurs mobiles, STA, agrégateurs, FinTechs est activement en cours avec pour objectif l’intégration du plus grand nombre d’ici la fin de l’année 2020.

Digital Business Africa : Que faut-il précisément pour que les autres opérateurs mobiles de la sous-région intègrent cette solution GIMACPAY ?

Valentin Mbozo’o : Permettez-moi de rappeler que le projet a pour vocation de connecter l’ensemble des acteurs du paiement dans la CEMAC, conformément à la mise en œuvre de l’instruction du gouverneur de la banque centrale N° 001/GR/2018.

Aussi, n’avons-nous pas attendu la fin de la phase pilote pour démarrer au mois de mai 2020, l’intégration de l’ensemble des acteurs du Mobile Money, avec des projets déjà très avancés. On peut citer YUP de Société générale, Airtel Tchad, MTN Congo, Airtel Congo et Orange Centrafrique, appelés à rejoindre d’ici septembre 2020 ceux déjà opérationnels dans GIMACPAY.

Les discussions continuent avec le restant des opérateurs afin que ceux-ci saisissent cette belle opportunité pour renforcer leur offre de services, mais aussi pour se conformer avec la règlementation.

Dans la même veine, un grand nombre de projets d’intégration des banques, des micros finances et des FinTechs est en cours, ceci dans l’optique d’intégrer le plus grand nombre de participants au système d’ici la fin de l’année 2020.

Digital Business Africa : Quels sont les chiffres actuels qui font le réseau monétique intégrale GIMACPAY ?

Valentin Mbozo’o : A titre d’illustration et sans avoir véritablement communiqué sur ces nouveaux services, GIMACPAY traite actuellement 3500 transactions monétique intégrale, pour un montant cumulé de FCFA 85 millions par jour.

Il va s’en dire qu’avec la stratégie engagée depuis le lancement le 10 juillet 2020 de la phase commercialisation, ainsi que celle à la clientèle parallèlement menée par les participants déjà opérationnels, il y aura une évolution significative de ces chiffres au fur et mesure.

Propos recueillis par Beaugas Orain DJOYUM

(Source : Digital Business Africa, 17 juillet 2020)

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