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Université virtuelle africaine : le savoir réservé à l’élite ?

jeudi 4 septembre 2003

Près de 3500 heures de programmes éducatifs mis en œuvre, 34 centres d’apprentissage aménagés dans 17 pays : en six années de fonctionnement, l’Université virtuelle africaine peut se targuer d’un bilan flatteur. Même si les cours de ce réseau d’enseignement à distance via le satellite et Internet restent trop chers pour la majorité des Africains.

Dans certains pays, à l’époque du suffrage censitaire, ne votaient que ceux qui payaient l’impôt (le cens), donc les plus riches. Aujourd’hui, en Afrique, ne suit pas les cours de l’Université virtuelle africaine (UVA) qui veut, mais qui a les poches pleines. Deux mille dollars américains, soit un peu plus d’un million de francs CFA, c’est le montant à débloquer pour bénéficier des cours qu’offre ce réseau d’instruction à distance lancé en 1997. Cette somme d’argent est, de toute évidence, trop élevée pour une bonne frange de la population estudiantine d’Afrique subsaharienne. Dans la plupart de ces pays - francophones comme anglophones -, nombre d’étudiants vivent dans la précarité. « Nous n’arrivons même pas à nous acquitter des droits d’inscription - 50 000 FCFA, ndlr - que les universités d’Etat exigent, ce n’est pas un million de francs CFA que nous serons capables de payer ! », s’écrie Alain, étudiant camerounais inscrit à l’université de Douala.

Pour l’heure, il n’existe pas de statistiques sur l’origine sociale des 50 000 étudiants déjà formés par l’UVA dans des domaines aussi variés que les technologies de l’information, l’initiation à l’informatique, le journalisme, l’administration des affaires ou les sciences. Mais, tout laisse croire que la plupart sont issus de familles aisées. Ce que n’a pas formellement démenti le Camerounais Jacques Bonjawo, de passage à Paris fin juin. Le président du Conseil d’administration de l’UVA, qui est responsable senior de projets chez Microsoft, a cependant précisé le positionnement de l’organisme intergouvernemental dont le siège se trouve à Nairobi (Kenya) : « Les frais de scolarité versés par les étudiants, qui couvrent environ la moitié des frais de fonctionnement de l’UVA, doivent plutôt être comparés à ce que coûterait à un jeune Africain d’aller étudier au Canada, en France ou en Australie ».

Autrement dit, l’UVA vient compléter - et non concurrencer - l’offre universitaire disponible dans tel ou tel pays et rendre accessibles des savoirs d’un standard international. « L’UVA tente d’établir une adéquation entre les besoins des étudiants et de l’université en Afrique, d’une part, et les fournisseurs de contenu dans le monde entier, d’autre part, ce qui permet de favoriser l’accès à des ressources éducatives de qualité supérieure », peut-on encore lire sur le site internet de l’institution, confirmant que l’un des objectifs de l’UVA est de réduire l’écart de savoir entre l’Afrique et le reste du monde.

NE PAS « DEVENIR UNE BUREAUCRATIE »

Conscient de la nécessaire « démocratisation » de l’accès à l’université - à nouveau réclamée, en juin 2003, par Cristovam Buarque, le ministre brésilien de l’Education, qui présidait à l’Unesco la Conférence mondiale sur l’enseignement supérieur -, Jacques Bonjawo appelle de ses vœux la création prochaine d’un Fonds de scolarité qui permettrait aux élèves brillants mais démunis de suivre les cours de l’UVA. « J’espère que les entreprises seront intéressées à l’idée de contribuer à ce fonds », précise l’ingénieur informaticien. Avis aux candidates…

Plus généralement, l’ambition de l’UVA est de fonctionner comme une entreprise et de ne surtout pas « devenir une bureaucratie ». Ainsi, les centres d’apprentissage peuvent être ouverts au sein des universités nationales - celles qui ont compris l’intérêt de proposer ce service -, mais rien ne s’oppose à ce qu’un tel centre soit ouvert par un partenaire privé. A terme, l’UVA vise l’autonomie financière. Une démarche qui correspond à la tendance mondiale de « privatisation » de l’éducation.

Reste que l’UVA est incontestablement, et à plusieurs égards, un projet ambitieux. Elle propose de nombreux cours menant à un certificat et à un diplôme dans des domaines importants pour le développement de l’Afrique, pour l’essentiel scientifiques et techniques. Ces cours sont dispensés dans des conditions meilleures que celles dans lesquelles les enseignements sont donnés dans l’écrasante majorité des universités du continent. Une classe type compte de 25 à 30 étudiants. Ces derniers peuvent voir l’enseignant sur un écran géant, un écran d’ordinateur ou encore sur celui d’un téléviseur. Ils peuvent communiquer avec lui par téléphone ou par courrier électronique.

L’UVA bénéficie de nombreux soutiens. Le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad) y voit un allié dans la valorisation du potentiel africain. La Banque mondiale - qui a abrité le projet à ses débuts - et plusieurs bailleurs de fonds comme le Royaume-Uni, le Canada ou l’Australie appuient financièrement cette institution. Le 16 avril 2003, Susan Whelan, ministre canadienne de la Coopération internationale, a annoncé le versement par l’Agence canadienne de développement international d’une somme de 12 millions de dollars à l’UVA. Cette contribution sera répartie sur les cinq prochaines années.

GERVAIS NITCHEU (MFI) (Source : Le Soleil 4 septembre 2003)

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