Wal Fadjri : Que fait le géant Google en Afrique, qui est admis comme un continent pauvre où les perspectives semblent inexistantes ?
Tidjane Dème : Je dis toujours que l’Afrique n’est pas pauvre. C’est juste qu’on n’a pas d’argent. Je veux dire par là que la richesse ne se définit pas forcément en termes monétaires. L’Afrique est riche de beaucoup de ressources et de son potentiel. Et la présence de structures globales comme Google et d’autres sur le continent est le signe que l’Afrique est vue par beaucoup comme un prochain territoire de croissance. Lorsque Google a commencé à venir en Afrique, on a constaté que Internet n’était pas aussi développé pour que nous puissions générer de l’argent, mais il y a avait un potentiel de près d’un milliard d’habitants, avec 450 millions de personnes qui ont le téléphone portable qui est le futur terminal d’accès à Internet quoiqu’on en dise. Donc, là où le portable a réussi et que beaucoup de gens n’y croyaient pas, nous croyons que Internet aussi peut y réussir. Ce que nous voulons, c’est participer à la construction de ce marché et apprendre à mieux servir ce marché.
Quelles sont les perspectives au Sénégal ?
Le Sénégal est un des pays où il y a le plus de potentiel sur le continent. La plupart des pays de l’Afrique de l’Ouest viennent de bénéficier de l’arrivée d’un câble de télécommunication sous-marin l’année dernière alors que le Sénégal l’a depuis 1999. Ce qui, sur le plan des infrastructures, le met très en avance sur la plupart des pays africains. De plus, le Sénégal a, selon les estimations, un taux de pénétration Internet de 7 à 8 % là où la moyenne du continent est de 4 %. Donc, le pays est en avance en termes de pénétration Internet et dispose d’un certain nombre d’avantages qui font croire que le Sénégal, dans le cadre de notre installation en Afrique, doit être un de nos têtes de file.
Globalement, quel est l’impact des Tics sur l’économie ?
Le premier terme qu’on peut poser est l’efficacité. Et cela s’applique dans beaucoup de secteurs. En renforçant la communication et les échanges, on rend de manière générale les activités économiques et sociales plus efficaces. Il faut savoir qu’aujourd’hui, nos entreprises ont du talent, des produits intéressants et des services à offrir au monde. Donc, Internet les rend plus visibles. En étant présent sur Internet et en montrant ce qu’elles ont à offrir, elles peuvent trouver des consommateurs et partenaires dans tous les coins du monde. Et ces petits filets s’ajoutent pour devenir le torrent de business. S’ils ne sont pas assez visibles, ils n’auront pas d’opportunités à l’export.
Propos recueillis par Seyni Diop
(Source : Wal Fadjri, 15 septembre 2010)
Bande passante internationale : 172 Gbps
4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
19 266 179 abonnés Internet
Liaisons louées : 3971
Taux de pénétration des services Internet : 106,84%
3 opérateurs : Sonatel, Expresso et Saga Africa Holdings Limited
382 721 abonnés
336 817 résidentiels (88,01%)
45 904 professionnels (11,99%)
Taux de pénétration : 1,67%
3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
21 889 688 abonnés
Taux de pénétration : 123,34%
3 050 000 utilisateurs
Taux de pénétration : 17,4%
Facebook : 2 600 000
Facebook Messenger : 675 200
Instagram : 931 500
LinkedIn : 930 000
Twitter : 300 000