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Tourisme au Sénégal : Il faut une approche digitale, collaborative et participative, au-delà du e-tourisme, notre secteur est appelé à se reformer

samedi 10 décembre 2016

L’Organisation mondiale du tourisme (OMT) évalue à plus d’un milliard 200 millions le nombre de voyageurs cette année et d’ici une dizaine d’année, selon les prévisions, ils seront plus de deux milliards. C’est donc une industrie en forte croissance d’où un besoin énorme d’hébergements variés. Et Il y aura toujours des « Airbnb » qui vont profiter de cette croissance, mais également d’autres Startups et structures au détriment des économies africaines.

La plateforme Airbnb a annoncé récemment qu’elle va étendre ses services à ceux des guides touristiques et d’agents de voyages. Cette pratique va déconstruire la profession d’agent de tourisme et de voyage, et menacer le savoir-faire des professionnels de l’industrie touristique. Apres tout n’importe quel monsieur, madame ou individu, va devenir hôtelier ; disons plutôt logeur et agent de tourisme. Le géant américain de la location de chambres, d’appartements et de maisons dit, vouloir répondre aux besoins des consommateurs, utilisateurs des réseaux sociaux pour tous les aspects du voyage et ainsi, donner aux gens ordinaires un moyen de gagner de l’argent facile grâce à leurs passions et leurs intérêts du voyage et grâce à une nouvelle fonctionnalité mise au point par Airbnb.

Il faut noter qu’au début, la clientèle d’une plateforme comme Airbnb n’était pas destiné à des hôtels. Leur migration vers ces services est un ajout créé de toute pièce pour répondre à de nouveaux besoins, notamment le tourisme d’affaires. Pour les pays Africains comme le Sénégal, il promeut l’écotourisme, un instrument de la promotion d’une croissance économique durable et partagée, du développement social, de la protection de l’environnement, de l’élimination de la pauvreté et de la faim, ainsi que la préservation et l’exploitation durable de la biodiversité et des ressources naturelles, mais aussi de la promotion de l’investissement et de l’entreprenariat dans le domaine du tourisme durable. C’est pour tous ces avantages que nous lançons un appel aux sénégalais et Sénégalaises de se lancer dans la création de start-up dédiée au tourisme. Des Startups made in Afrique et entièrement contrôlées par des Africains.

A qui profitent les Startup étrangères ? Pas au tourisme Africain, ni aux populations ! Le tourisme à l’heure de l’innovation et des changements

Les services de l’état devraient réalisés plusieurs visites, consultations, entrevues et sondages, dans le but de prendre les informations du secteur et mieux comprendre la dynamique de l’industrie touristique face aux innovations et aux changements de paradigmes. Des constats importants se dégageraient et des pistes d’actions en marketing se préciseront pour indiquer les grands changements dans la promotion, le marketing, l’approche clients etc.. Et la façon de faire en 2017 avec la planification stratégique du secteur touristique va nous guider vers les grands chantiers remettant totalement en question plusieurs de nos options et pilotage à vue du Plan Sénégal Émergent (PSE).

Nous nous devons d’organiser des rencontres marketing, avec des formations aux professionnels pour leur permettre de s’approprier les nouvelles méthodes et outils de valorisation et de commercialisation du tourisme, pour appréhender avec justesse et en temps réels les opportunités de vente des produits touristique sur les marchés. Insister sur la nécessité pour les professionnels de se conformer à l’évolution du numérique, puisque la plupart des réservations et d’achat de billets d’avion se font à travers l’utilisation de cartes de crédits, d’où la nécessite de s’adapter aux réalités du E-Commerce. Sachant que la plateforme communautaire de location et de réservation de logements de particuliers doit être un acteur incontournable dans la gestion et la réservation de tous meublés et de l’économie touristique sénégalaise.

Les Uber ou les Airbnb version sénégalaise, peuvent être des solutions marketing et de vente de nos produits touristiques. Et il y a une raison pour laquelle elles existent ailleurs et viennent compléter l’offre d’un marché de plus en plus élargit et complexe. Pour la plateforme, c’est une réponse aux villes et régions dépourvues d’hébergements hôteliers et qui va permettre de développer une nouvelle forme d’hébergement chez l’habitant, afin d’absorber le déficit en lits dans certaines zones touristiques du Sénégal. La création d’une start-up disposant d’accords signés avec les hôteliers, les propriétaires de logements et de maisons, les agences réceptives et l’ASPT comme outils de marketing et de promotion peut renverser la tendance et nous mettre au même niveau de recherche de clients que toutes les autres destinations. Airbnb a répondu à une clientèle qui ne fréquente pas les hôtels et nous avons obligation de satisfaire ce segment de clientèle. Ces startups encourageraient tous les acteurs concernés, à appuyer la participation des autochtones et des populations locales au tourisme durable, y compris celle des femmes et des jeunes à toutes les activités touristiques, notamment aux activités d’écotourisme, compte tenu de leurs connaissances du milieu et savoir-faire.

Notre Startup dénommée « sama client » va utiliser un financement PPP pour accélérer le développement de l’offre touristique à la demande, et exploitée dans une approche sectorielle à destination des professionnels duwebmarketing des niches et des ressources beaucoup plus importantes au profit des petites et moyennes entreprises, en favorisant la formation de coopératives ainsi qu’en facilitant l’accès au financement par des services financiers ouverts à tous, y compris des initiatives de microcrédit à l’intention des pauvres, des femmes, des jeunes, des handicapés et des populations locales dans toutes les régions, en milieu rural, pour les gites ruraux ou les campements ruraux.

La solution « sama client » témoigne de cette logique verticale. Elle vise le secteur du e-tourisme, à travers un « portail unique » pour les hôteliers et autres hébergeurs. L’idée étant de permettre à ces acteurs de diversifier leurs sources d’acquisitions de clients tout en réduisant les intermédiaires impliqués dans la gestion des campagnes de diffusion de leur offre d’hébergement (Booking.com, Hotels.com, Airbnb, Uber etc., ) de la gestion des réservations à la comptabilité. De ce point de vue, la facturation pourra s’effectuer sur trois modèles suivants au profit des nationaux : Soit un abonnement en fonction du trafic et des services souhaités, Soit par une commission sur les ventes, Soit à la performance, à travers un pourcentage du montant des réservations. Ainsi une partie des recettes irait dans la promotion de la destination Sénégal.

L’état doit mettre en place un système qui fiscalise toutes les opérations des Startups pour que les revenus gagnés puisent être taxés. Cette réalité nous renvoie à l’économie du tourisme et au management des entreprises touristiques qui traitent d’une activité touristique, allant de la conception du produit à sa commercialisation. Un produit /service qui est par nature composite, car constitué d’un ensemble de sous-produits faisant appel à de nombreuses entreprises issues de divers secteurs de l’économie qui ne considèrent pas la transversalité du tourisme comme une opportunité, une continuité dans le champs du tourisme.

Un rappel historique avec des données statistiques prouvent si besoin en est, de dire que le secteur du tourisme peut être considéré, comme le seul secteur au monde avec une capacité de résilience telle que, son développement surprend nombres d’économistes. Au cours des soixante dernières années, le tourisme international n’a pas cessé de croître et de se diversifier. Il est devenu l’un des secteurs économiques à plus forte croissance dans le monde. Malgré des soubresauts sporadiques, le tourisme mondial a connu une croissance quasiment ininterrompue. En effet, les arrivées des touristes internationaux sont passées de 25 millions dans le monde en 1950, à 278 millions en 1980, puis à 527 millions en 1995, avant d’atteindre 1 milliard 133 millions en 2014. De même, les recettes du tourisme international engrangées par les destinations à travers le monde ont bondi de 2 milliards de dollars des États-Unis en 1950 à 104 milliards de dollars en 1980, puis à 415 milliards de dollars en 1995 pour se situer à 1245 milliards de dollars en 2014.

Selon l’Organisation Mondiale du Tourisme, le tourisme international est le quatrième plus gros secteur d’exportation dans le monde derrière les carburants, la chimie et l’industrie alimentaire, et devant l’automobile ; dans de nombreux pays en développement, il occupe même la première place. Il constitue l’un des facteurs clés du développement, de la prospérité et du bien-être à l’échelle mondiale. Source d’approvisionnement en devises, élément d’extension du marché intérieur, facteur de développement des infrastructures, moyen de résorption du chômage et industrie qui intéresse plusieurs secteurs de l’économie, par ses effets d’entraînement, le tourisme attire l’attention de nombreux pays aussi bien industrialisés qu’en développement. Les destinations sont toujours plus nombreuses à travers le monde à s’ouvrir au tourisme et à investir dans ce secteur qui s’est converti en ressort essentiel du progrès socioéconomique.

En plus des destinations de prédilection traditionnelles d’Europe et d’Amérique du Nord, nous avons assisté à l’apparition de nombreuses nouvelles destinations. Dès le début des années 1960, l’ONU et la Banque mondiale ont recommandé aux pays en développement pourvus d’attraits touristiques de considérer le tourisme comme un facteur de développement économique à même d’être intégré dans leurs plans de développement. Un grand Expert de la Banque mondiale, affirme que « le tourisme représente pour les pays en voie de développement (PVD) le véritable moteur de développement, de la même façon que le fut l’industrie pour l’Europe du 19ème siècle ».

Pourtant, l’activité touristique mondiale, florissante, profite peu aux pays pauvres. En effet, qu’il s’agisse des entrées touristiques, des départs en vacances, des recettes issues du tourisme ou des investissements touristiques, le tourisme est surtout l’apanage des pays riches. Dans ces pays, ont vu le jour, depuis le Seconde Guerre mondiale, de grands groupes touristiques qui opèrent à l’échelle de la planète et qui captent l’essentiel du flux touristique international et des recettes générées par les déplacements de ces touristes. Par contre, les pays du tiers-monde et surtout ceux de l’Afrique, sont restés en marge des phénomènes touristiques. Ils n’ont pas pu constituer des sources d’émission des touristes en raison de la faiblesse du pouvoir d’achat de la population. Ils n’ont également pas pu devenir d’importantes destinations touristiques faute d’infrastructures pour accueillir et héberger correctement la clientèle.

Suivant les recommandations de la Banque mondiale et s’inspirant de l’expérience de l’Espagne, le Maroc, à l’instar d’autres pays du Sud, a adopté le tourisme comme secteur prioritaire de ses choix économiques dès la fin des années 1960. L’importance accordée au tourisme en tant que moyen de développement du Maroc est telle que les pouvoirs publics lui ont accordé une place privilégiée dans la planification économique et sociale, et ce, dès le plan 1965-1967. A partir du début des années 2000, les stratégies de développement touristique du Maroc Vision 2010 et Vision 2020 ont réhabilité la priorité du tourisme pour le développement économique du pays. Aujourd’hui, les résultats enregistrés par le tourisme marocain sont encourageants avec plus de 216 386 lits en hôtellerie classée, et plus de 10 millions de touristes internationaux. Pendant ce temps, qu’avons-nous fait ici au Sénégal, de 1970 à nos jours ! Il est impératif que nous nous inspirions du model Marocain et mieux avec le Benchmarking pour voir les meilleures pratiques au monde en termes de politique, de stratégie de planification, de gestion, de management et de promotion touristique.

Au niveau économique, comme nous l’avons souligné ci-dessus, la contribution de l’industrie touristique à la croissance et au développement économiques est indéniable. Toutefois, le développement de l’industrie touristique ne se réalise pas sans poser de problèmes. Se pose alors la question des impacts négatifs du phénomène touristique (externalités négatives : inflation, effets socioculturels etc…). D’où la montée en puissance des considérations relatives au développement touristique durable et des exigences de responsabilité sociale des acteurs intervenant dans l’industrie touristique (hôteliers, restaurateurs, transporteurs).

Au niveau managérial, les entreprises touristiques sont des entreprises de services. Elles devraient être gérées comme ‘‘les autres entreprises’’ offrant des prestations de services. Selon les experts en management, les secrets de succès de ces entreprises résident, en premier lieu, dans les compétences des clients internes, c’est-à-dire du personnel de contact, et interpellent les pratiques développées en marketing des services et en gestion des ressources humaines (marketing des ressources humaines). Ils découlent, en second lieu, du choix du site d’implantation et, conséquence des facteurs cités, de la capacité de l’entreprise touristique à être compétitive, à innover et à se différencier des compétiteurs. Rappelons, à ce niveau, que l’industrie touristique mondiale, se développant à pas de géants, est une activité très concurrentielle avec l’apparition continue de nouvelles destinations touristiques.

Cela étant, de nombreuses questions nous interpellent dans le cadre de notre réflexion, introspection entre autres. Nous pouvons citer les interrogations suivantes : Quels sont les secrets de la croissance rapide de l’industrie touristique mondiale ? Quelles sont les grandes tendances d’une telle industrie ? Le contexte géopolitique actuel ne devrait-il pas handicaper la dynamique de l’industrie touristique mondiale ? Le tourisme international est-il un facteur de développement économique pour les pays en quête de voies de développement ? Si oui, de quelle manière le tourisme pourrait-il contribuer au développement économique des pays du Sud en particulier ? Quels enseignements peuvent être tirés des expériences des pays en matière de développement du tourisme et par le tourisme ? N’est-il pas plus bénéfique, d’un point de vue économique, pour les pays du Sud, de promouvoir le tourisme interne, le tourisme régional, sous régional, transfrontalier, le tourisme arabe, le tourisme religieux ? Qu’en est-il des fuites des recettes ? Comment les destinations du Sud peuvent-elles court-circuiter l’emprise des Tour-opérateurs et réaliser des économies sur les fuites de devises ? Quel est l’impact du contexte géopolitique instable sur le tourisme dans le monde et dans les pays arabes en particulier ? Comment lutter contre le déséquilibre touristique régional constaté dans les pays du Sud ? Quelles sont les spécificités du management des entreprises touristiques ? Comment les destinations touristiques, en particulier celles émergentes, peuvent-elles développer leur attractivité ? Quelles sont les spécificités du management de l’innovation dans le tourisme ? Quels types de management peuvent être déployés pour un tourisme durable ? Le rôle des institutions dans le développement de l’industrie touristique ? Les investissements directs étrangers dans le tourisme ?

Sans une bonne connaissance du tourisme et une parfaite compréhension des enjeux de la planification stratégique du secteur, nous ne saurions profiter de tout le potentiel qu’offre le tourisme.

Mouhamed Faouzou Dème

(Source : Setal, 10 décembre 2016)

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