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Thierno Sophiane Diallo, breveté Oapi : Le prodige garantit la surveillance à distance des biens et des services

lundi 3 octobre 2016

Agé de 18 ans, Thierno Sophiane Diallo a résolu l’équation de surveillance à distance des biens et des services. Il a mis au point un appareil fonctionnant avec une application mobile. Le dispositif lance des signaux sonores ou lumineux lorsqu’une personne s’approche de votre voiture, maison ou magasin. Ce candidat au baccalauréat scientifique a intégré un détecteur de mouvements dans le dispositif. L’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (Oapi) a reconnu que Thierno Sophiane Diallo est l’inventeur de ce dispositif. L’auteur lance un cri du cœur pour la protection de son œuvre que des techniciens ont commencé à produire à grande échelle.

Le marché jeudi est dans l’effervescence à Guédiawaye. Thierno Sophiane Diallo sort des installations des marchands, le visage mince, la mine timide. Le jeune Thierno flotte dans un boubou blanc au col mal ajusté. Le port vestimentaire et la minceur lui donnent l’air d’un talibé. Il ne l’est pas pourtant. Ce jeune âgé de 18 ans a déjà les mains propres. Il a obtenu un brevet de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (Oapi). Il est le premier Africain dans 17 pays qui a conçu le dispositif de contrôle à distance des biens et des services.

La passion pour les inventions remonte à sa tendre enfance. Thierno Sophiane Diallo s’amusait à démonter des systèmes complexes comme les installations électriques pour comprendre leurs mécanismes et leurs principes de fonctionnement. De fil à aiguille, la passion se cristallise. Un jour, alors qu’il était en classe de 4e, en écoutant la Rfi, il a appris que les cas de vol ont augmenté, de façon spectaculaire, en France. L’idée de résoudre cette équation lui a traversé l’esprit. « Lorsque j’ai appris que les vols ont augmenté en France. Je me disais donc, au Sénégal, un pays pauvre, il y aura plus de cas. J’ai alors commencé à réfléchir », confie le candidat au baccalauréat pour l’année scolaire 2016-2017. En 2013, il matérialise son idée. Le dispositif est une boîte munie de deux contacts permettant de basculer entre le système sonore et l’émission d’un signal lumineux. Un téléphone portable est intégré sur la façade latérale. Il est relié à un système de la boîte. L’appareil est doté d’un système qui enregistre les bruits et les conversations d’une ou des personnes qui rôdent autour de votre voiture, de votre magasin ou de votre maison. Le jeune homme a réussi à ajouter un détecteur de mouvements. L’alerte sonore, combinée au détecteur, est, entre autres, l’innovation qui a convaincu le jury de l’Oapi à lui décerner le brevet reconnu dans 17 pays africains. « Son aspect le plus innovent, c’est qu’il permet à un véhicule d’informer son propriétaire d’un vol, quel qu’en soit la distance qui les sépare, en rapportant toutes les paroles du voleur au même moment où il essaie de le voler ». L’appareil est monté à l’intérieur de la voiture.

L’usage modulable

Son usage est modulable. Les usagers peuvent s’en servir pour détecter tous les mouvements et enregistrer à distance tous les mouvements aux abords de leur maison et de leur magasin. Lorsqu’une personne ouvre la porte d’une voiture ou d’un magasin, le propriétaire reçoit à temps réel une alerte sonore ou un signal lumineux. Le jeune inventeur offre ainsi la possibilité à tous de veiller sur la sécurité de leurs biens. « L’appareil de sécurité à distance permet de protéger des zones et des véhicules à distance, en émettant un signal d’alarme sur le téléphone cellulaire de son propriétaire et un signal sonore et lumineux au niveau du véhicule ou de la zone protégée », assure l’élève en classe de terminale au lycée Mame Cheikh Mbaye de Tambacounda.

Aujourd’hui, il n’est pas seulement dans les classes. Il est aussi au Centre de formation Sénégal-Japon. C’est dans cet établissement qu’il travaille à affiner son invention avec l’aide d’autres jeunes sénégalais. En plus de l’utilité publique de l’invention, Thierno Sophiane Diallo rêve de créer beaucoup d’emplois. A condition que les partenaires l’aident à franchir le cap de la production industrielle. « Lorsque j’ai rencontré des sociétés de vente de voitures, leurs responsables ont été émerveillés par l’invention. Lors du meeting des jeunes inventeurs et jeunes entrepreneurs, mes camarades venus d’autres pays ont pris l’engagement de me soutenir à écouler ma production au niveau africain. Le marché est là », théorise l’inventeur. Thierno Sophiane Diallo ne demande pas de l’aide. Il sollicite un partenariat. Il est convaincu qu’il y a un marché national et sous-régional. Il ne croit pas que le partenaire court les risques d’investir à perte. « J’ai rencontré de jeunes inventeurs africains qui ont décollé, parce qu’ils ont obtenu des soutiens, des subventions. Ils ont décroché des partenariats qui leur ont permis de produire à l’échelle industrielle leur invention. Cela est possible avec cette invention. Si nous produisons une quantité importante d’appareils, nous pourrons rentabiliser l’investissement et créer des emplois », estime l’inventeur. C’est l’Association sénégalaise de la propriété et l’innovation technologique (Aspit) qui lui avait accordé une subvention pour la fabrication du prototype. Mais, le passage à la production industrielle est une priorité comme du reste la lutte contre le piratage.

Victime d’un piratage

Thierno Sophiane Diallo tenait à le clamer haut et fort lors de notre passage. Il a constaté, avec amertume, que des techniciens ont réussi à saisir les principes de fonctionnement de son appareil. « J’ai saisi les organes compétents pour attaquer les auteurs de piratage. Au moment où je pensais à protéger mon invention, certains ont commencé à la reproduire à l’échelle industrielle. Ces derniers tuent l’inventivité. L’Etat du Sénégal doit prendre des mesures fermes pour protéger les inventeurs », s’alarme Thierno Sophiane Diallo. Après le secteur de la musique, celui de l’innovation et des inventions sera-t-il gangréné par le piratage ? Cette question remet au goût du jour la protection des œuvres et la lutte contre ces mauvaises pratiques qui découragent les créateurs dans un contexte d’explosion des nouvelles technologies et de la communication.

Idrissa Sané

(Source : Le Soleil, 3 octobre 2016)

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