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Téléphones portables : le haut de gamme a la côte, malgré sa cherté

mardi 9 novembre 2004

L’ambiance feutrée qui y règne rappelle aux clients qu’ils sont dans des endroits qui ne vendent que des produits haut de gamme. Ici, tout est fait pour ferrer le chaland. La musique filtre en sourdine des haut-parleurs accrochés aux quatre coins du magasin. Les vendeuses en uniforme qui accueillent les clients, sourire aux lèvres, et s’affairent autour d’eux avec courtoisie font la particularité de ces grandes surfaces commerciales.

Cependant, les prix affichés sur les vitrines montrent que les produits qui y sont vendus et, plus particulièrement, les portables sont chers. Ainsi, les téléphones cellulaires coûtent entre 89.000 et 400.000 FCfa.

Ces machines hyper sophistiquées comprennent des appareils photo numériques, des radios, des écrans en couleur et beaucoup d’autres gadgets qui attirent les consommateurs. Si les prix sont hors de portée pour beaucoup de clients qui n’ont pas les moyens de payer ces produits de luxe, il n’empêche qu’ils sont facilement écoulés. Les vendeuses sont formelles : « les clients achètent les portables malgré leurs prix élevés ». Ce qui les attire, disent-elles, ce sont les portables de dernière génération. La particularité de ceux-ci, c’est que le « design » n’a rien à voir avec les portables ordinaires. Ils se présentent sous plusieurs styles. C’est ainsi que les uns sont de forme horizontale, mais un peu plus large que les portables de la première génération alors que d’autres sont en forme de « baladeur » en miniature sauf que la partie supérieure est en demi-cercle. Ces appareils multifonctionnels sont devenus l’attraction des consommateurs. « J’ai choisi ce modèle parce qu’il me permet de prendre des photos et m’offre une multitude d’autres options. En plus, il possède un look d’enfer », avoue, Fatou qui vient de payer un appareil de marque Nokia Sl 65 à 394 000 Fcfa dans un centre commercial situé en plein centre-ville.

C’est une autre ambiance qui prévaut au centre commercial « Touba Sandaga » . En raison de la présence de plusieurs commerçants, chacun vendant un produit différent, l’atmosphère est toujours surchauffée à cause du mouvement incessant des clients qui viennent acheter des habits, des chaussures, des produits de beauté, etc. Dans les cantines où sont exposés les téléphones cellulaires, on remarque d’emblée que les prix pratiqués à « Touba Sandaga » sont moins élevés par rapport à ceux d’autres centres commerciaux. Les Nokia sont vendus entre 55 000 et 70 000 Fcfa, les Samsung entre 90 000 et 260 000 Fcfa, les Sony entre 180 000 et 350 000 Fcfa et les Siemens à 250 000 Fcfa. Mais ici, contrairement à ce qui se passe ailleurs, les prix ne sont pas fixes et dépendent du gré à gré. Pour Abdou Thiam, propriétaire d’un magasin à « Touba Sandaga », « le commerce des portables se porte bien. Mais, il est comme toutes les activités commerciales, il y a des jours où je vends 5 à 8 portables et des jours où ça ne marche pas fort ». « Il nous arrive, poursuit-il, de rester pendant des mois avec des appareils qui ont des prix élevés car nous ne trouvons pas très vite des preneurs. C’est pourquoi nous préférons vendre des appareils de moindre coût que nous écoulons facilement ». Quant aux clients, précise-t-il, ils choisissent les portables non pas selon les marques mais en fonction de leurs styles et de leurs moyens. Dans les autres cantines à « Sandaga » ou dans les magasins sis sur l’avenue Ponty, les prix sont pratiquement les mêmes.

Les bonnes affaires des vendeurs d’occasion

À côté du marché du neuf, existe un commerce parallèle de téléphones portables d’occasion d’origine diverse au grand bonheur des bourses faibles. Le nombre de personnes qui sillonnent la rue qui jouxte la salle de ventes, située sur l’avenue Malick Sy, indique, si besoin en est, que le commerce des portables d’occasion est en plein essor. Il n’y a pas une seule heure dans la journée où cette rue est déserte, les clients viennent de tous les coins de Dakar pour acheter des téléphones cellulaires à moindre coût. Ne disposant pas de cantines, ils restent aux abords des trottoirs où ils mènent leurs activités sans se soucier des automobilistes ou autres passants. Les prix des portables proposés aux clients dans ce marché d’un autre genre varient entre 10.000 et 40.000 FCfa, sans distinction de marque. Les clients qui ne disposent pas des moyens pour s’acheter des portables neufs se ruent sur ceux-là. M. Ibrahima Ndong, venu en acheter un, déclare : " je sais que l’appareil que je viens d’acheter est de seconde main, mais je n’ai pas les moyens de me payer un neuf alors que je ne peux pas m’en passer non plus ".

Quid de l’origine des téléphones proposés sur les lieux ? D’après, Mame Birame Ndoye, vendeur, ils proviennent des commerçants qui, soit les importent d’Europe, soit en achètent auprès des clients en proie à des difficultés financières. D’autres, par contre, viennent échanger leurs appareils parce que le modèle qu’ils ont ne leur satisfait plus. C’est le cas de M. Ismaïla Ngom, trouvé en train de marchander avec un vendeur. " Je veux échanger mon portable qui est de marque Siemens avec un autre de marque Samsung qui me plaît, mais le vendeur me demande de lui donner une somme en compensation parce que l’appareil que je veux coûte plus cher que le mien ". Négociations vite conclues. Ismaïla accepte de remettre 10.000 Fcfa au vendeur en plus de mon appareil. Une activité juteuse et qui, reconnaît Modou Thiam qui s’y adonne depuis plus de cinq ans, a quelque peu baissé en rentabilité ces dernières années. « Dans tous les cas, nous réalisons de bonnes affaires ici », reconnaît-il. Le caractère fort informel de l’activité fait aussi des lieux un petit marché aux voleurs, même s’il n’y a personne pour le confirmer. Sans nul doute, des appareils subtilisés ailleurs peuvent bien s’y vendre.

Les réparateurs tirent leur épingle du jeu

Les abords de la Salle des ventes sont aussi le lieu de prédilection des réparateurs. Installés sur les trottoirs, ces docteurs Cornélius d’un genre nouveau proposent leurs services aux passants. Pour bon nombre d’entre eux, la maîtrise d’un tel art tient presque de la révélation. Ils n’ont appris nulle part à réparer les téléphones portables. Des jeunes, nantis tout juste de connaissances rudimentaires, s’y sont mis et parviennent à remettre en état de marche les appareils quelle que soit leur panne. M. Mor Ngom, réparateur, en est une parfaite illustration : « ce travail, je ne l’ai pas appris, mais à force de bricoler, je parviens maintenant à détecter les pannes et à les réparer », indique-t-il. Avec les économies réalisées, explique Mor, j’ai pu me payer un ordinateur avec lequel je décode les appareils, ce qui me fait gagner un peu plus d’argent. La demoiselle Bintou Dièye qui avait confié son appareil en réparation à M. Ngom, quelques instants auparavant, semble satisfaite du résultat. « Il ne marchait pas bien puisqu’il avait des problèmes au niveau du circuit électrique, mais maintenant, il fonctionne normalement et pourtant je n’ai dépensé que 5000 Fcfa alors qu’on m’en demandait plus ailleurs ». Loin des prix réclamés à « Tabou communication » ou à « Téléphone du monde », les endroits les plus connus de la capitale pour les réparations ou les décodages, à la Salle de ventes, le prix maximum demandé pour le décodage dépasse rarement les 5000 Fcfa.

L’habillage, ou le « lifting » des appareils

Au-delà de son utilité, le téléphone portable est d’abord une affaire de mode. Pour donner une apparence neuve à leurs appareils, les clients changent souvent les habillages de leurs portables, reconnaît Mbaye Samb, vendeur de matériel d’habillage au marché " Sandaga ". Et la technique utilisée par les consommateurs pour changer la physionomie et redonner un autre « look » à leurs portables consiste à changer sa couverture. Il suffit d’acheter du matériel et de l’habiller à son goût. Si, dans les grands magasins, les prix vont de 2500 à 10000 Fcfa, au marché « Sandaga » les habillages coûtent entre 800 et 900 Fcfa et les vendeurs ambulants les écoulent à 1500 Fcfa l’unité.

Felix Nankasse

(Source : Le Soleil, 9 Novembre 2004 )

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