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Tchad : deux perturbations d’Internet en moins d’une semaine

En tant que pays enclavé, le Tchad n’a pas directement accès à des câbles sous-marins à fibre optique internationaux. Il est obligé de s’appuyer sur des interconnexions avec des voisins comme le Soudan et le Cameroun pour sa connectivité internationale.

Le Tchad a connu une perturbation d’Internet le mercredi 5 juin. Selon la presse locale, tout le pays a été privé d’accès à Internet pendant environ sept heures à l’exception des institutions et des particuliers équipés de matériels Starlink. Safitel Chad, la société responsable de la gestion de la fibre optique, attribue cette interruption à des incidents sur la ligne de fibre optique venant du Cameroun.

C’est la deuxième fois en moins d’une semaine que le Tchad connaît des perturbations sur son réseau Internet. Une première panne est intervenue dans la soirée du 1er juin.

En tant que pays enclavé, le Tchad n’a pas directement accès à des câbles sous-marins à fibre optique internationaux. Le pays s’appuie sur des voisins comme le Soudan et le Cameroun pour sa connectivité internationale. Ainsi, il subit fréquemment des coupures d’Internet lorsque des incidents interviennent sur les lignes le reliant à ces pays. Par exemple, la guerre au Soudan…

C’est d’ailleurs pour renforcer la résilience de son réseau Internet et pallier les lacunes que le Tchad cherche à densifier son réseau de fibre optique, notamment à travers la Dorsale transsaharienne à fibre optique (DTS). Le volet Tchad du projet comprend 559 km de fibre optique reliant le pays à la frontière nigérienne ainsi qu’un réseau métropolitain de 50 km qui sera déployé à N’Djamena. Sa réalisation devrait coûter 20,5 milliards de francs CFA (33,9 millions $).

Outre la diversification de son interconnexion de fibre optique, le Tchad peut également explorer d’autres pistes comme la technologie satellitaire pour renforcer la résilience de son réseau Internet. Les satellites sont plus à l’abri des incidents que les réseaux de fibre optique terrestres. De plus, ils garantissent une plus grande portée des services Internet, couvrant même les zones reculées difficiles d’accès pour les opérateurs télécoms.

Pour rappel, le Tchad comptait 4,18 millions d’internautes en janvier 2024, selon la plateforme de données DataReportal. Ce chiffre représente un taux de pénétration de l’Internet de 22,5 %. Par ailleurs, l’instabilité de l’Internet ralentit l’ambition du gouvernement tchadien de faire du numérique un pilier du développement socioéconomique du Tchad.

Isaac K. Kassouwi

(Source : Agence Ecofin, 6 juin 2024)