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TNT : Les décodeurs donnent des maux de tête aux Etats africains

jeudi 25 décembre 2014

Alors que nous nous rapprochons inexorablement de la date limite pour la transition de la télévision analogique vers la télévision numérique, nous faisons un état des lieux de l’évolution des démarches des nations africaines.

Les populations africaines auront-elles les moyens de s’offrir les décodeurs nécessaires à la consommation du contenu audiovisuel numérique ?

A ce sujet, les politiques différent fortement de pays en pays. Si certains ont décidé de mettre en place des systèmes de subventions couvrant parfois la totalité du prix des ‘Set Top Box‘, d’autres ont misé sur la communication et l’éducation, en se limitant à informer les populations sur les meilleures offres disponibles sur le marché et les démarches à suivre pour s’en procurer.

L’Afrique du Sud, étonnant retardataire dans la marche vers le numérique, arrive même à « s’asseoir entre deux chaises » en offrant de subventionner l’achat d’un décodeur seulement pour les familles qui auront prouvé qu’elles n’ont pas les moyens de s’en offrir.

Selon African Dilligence, en 2009, le gouvernement fédéral américain aurait fait voter une loi de déblocage de crédits pour subventionner l’acquisition par les citoyens d’un appareil numérique. En France, une loi a été votée pour permettre de couvrir une partie du coût de l’achat du matériel indispensable à la transition.

S’il a été jugé nécessaire que les institutions mettent la main à la poche pour donner un coup de pouce aux citoyens dans ces pays où le pouvoir d’achat est largement au-dessus de la moyenne de celui des ménages africains, le besoin de suivre une démarche semblable en Afrique ne devrait pas nécessiter une plaidoirie si élaborée, pourrait-on penser.

Seulement, au Rwanda, où la transition a déjà eu lieu, il n’y a pourtant pas été question de subvention. Les décodeurs, dont les prix commencent à une vingtaine d’Euros pour les modèles les plus simples, ont été mis en vente sur le marché via un réseau de revendeurs agréés.

Après le passage au numérique le 1er août 2014, l’autorité rwandaise de régulation des services d’utilité publique avait annoncé que 50 000 foyers ( 27 % des ménages disposant d’un téléviseur ) étaient privés de télévision parce qu’ils n’étaient pas équipés d’un appareil adapté ou d’un décodeur.

On y a également assisté à une prolifération de dispositifs contrefaits vendus moins chers que les boîtiers recommandés par les autorités rwandaises.

Conscient de la difficulté que plusieurs foyers rencontreront quand il s’agira de passer au numérique, certains militent pour que les états offrent ces décodeurs à des populations qui comprendront difficilement qu’il faille se départir d’autant d’ « oseille » pour un service qui leur a toujours été offert. L’association sud africaine R2K (Right to Know) et la SOS Coallition, ont ainsi organisé une marche de contestation pacifique à l’extérieur des bureaux de l’Universal Service & Access Agency of South Africa’s (USAASA) pour faire entendre leur mécontentement.

Ainsi, lorsqu’il s’agit des décodeurs nécessaires pour suivre la « télévision 2.0″, il semble clair qu’il n’existe pas de modèle tout-terrain. Les autorités africaines continueront certainement à tâtonner pendant encore quelques mois, voire quelques années, avant de réussir à satisfaire la majorité des foyers du continent.

Ils s’appellent StarTimes, DSTV, ou Canal Plus et s’affrontent dans un combat sans merci sur le terrain juteux de la télévision payante en Afrique.

Selon l’opinion.fr, lorsqu’il s’agit du marché de la télévision payante en Afrique, la Chine se fait remarquer par l’agressivité de son offre. En effet, bientôt présent dans plus d’une dizaine de pays africains, le chinois Startimes proposerait de s’occuper du réseau, du contenu et du financement de la transition. En contrepartie, il tenterait de signer des contrats lui offrant des avantages jugés disproportionnés par rapport à ses obligations, notamment en préemptant des licences.

Cependant, alors qu’il participait à un salon organisé en France pour mettre les solutions européennes en avant, Ibrahim Sy Savané, président de la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA) aurait déploré les discours alarmants tenus contre les offres venant d’Asie : « Nous entendons souvent des mises en garde contre des technologies asiatiques pour ne pas dire chinoises sans que cela s’accompagne d’offres véritables d’ingénierie financière ».

Toujours selon l’Opinion, en France, l’idée de consortium national aurait émergé. Canal plus, la Sagem et Thomson devraient proposer des packages.

Tout porte à croire que ce combat n’en est qu’à ses débuts.

Qu’adviendra t-il des télévisions qui deviendront bientôt inutilisables ? Dans la majorité des pays africains, les gouvernements ont annoncé des interdictions d’importation et de commercialisation des postes téléviseurs analogiques, non conformes aux normes de diffusions et de compressions. Au revoir donc aux tubes cathodiques.

Qui sera à l’heure pour la transition vers le numérique en Afrique ? Quel est l’état des lieux au Sénégal, au Nigeria, au Cameroun, au Bénin, en Guinée…

(Source : Afrique ITnews, 25 décembre 2014)

Post-Scriptum

Lire la première partie de notre dossier – Qui sera à l’heure pour la transition vers le numérique en Afrique ? (part 1)

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