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Souleymane Soumaré, Directeur général APBEF : « Les télécommunications sont un partenaire privilégié du système bancaire »

vendredi 5 février 2016

L’incursion du secteur des télécommunications dans le marché de la monnaie électronique ne semble guère constituer une crainte pour les acteurs du système bancaire. Selon le directeur général de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers (Apbef), Souleymane Soumaré, les opérateurs de téléphonie ainsi que ceux évoluant dans la monnaie électronique sont leurs partenaires.

Vous avez organisé récemment la première édition du forum « Jour de banques », qu’est-ce qui est à l’origine de cette initiative ?

Les banques ont système de communication et de marketing performant, mais des soucis se posent sur leurs relations avec la clientèle. Il faut se demander si la banque communique avec ses usagers. Nous avons estimé que si la banque communique, elle ne le fait pas de façon intensive. C’est la raison pour laquelle, au sein du comité exécutif de l’assemblée générale de l’Apbef, nous avons retenu de mettre en place un plan de communication qui puisse mieux faire connaître notre association, ses misions, son rôle, et les perspectives qui s’annoncent dans le milieu bancaire. D’où la tenue du « Forum jour de banque » qui a permis à tous les acteurs du secteur de se rencontrer, d’échanger et de partager leurs expériences et bonnes pratiques. C’était aussi une occasion pour discuter des grandes questions qui touchent notre secteur.

Comme thématique, vous avez mis l’accent sur la monnaie électronique, qu’est-ce qui explique ce choix ?

Durant cette rencontre, nous avions décidé de parler des enjeux et opportunités de la monnaie électronique à travers des communications faites par des professionnels du milieu des banques et des établissements financiers mais aussi des services de l’Etat. Nous avons connu la monétique avec les cartes gab, les Tpe et dab. Puis, la monnaie électronique s’est beaucoup développée avec l’essor du mobile banking et Internet. Aujourd’hui, la monnaie électronique contribue à la promotion de l’inclusion financière ; car on arrive à élargir ce produit à un nombre plus important de la population. Ce que le système bancarisation arrive difficilement à faire. Seuls 15% de la population ont un compte bancaire. Nous comptons sur cette innovation de la monnaie électronique qui, faut-il le préciser, ne conduit pas automatiquement à la bancarisation. Mais nous estimons, qu’un consommateur en tant que utilisateur de la monnaie électronique lorsqu’il arrive à verser de l’argent sur son compte, à faire des transferts et des règlements avec ce moyen de paiement, cela peut conduire ce client vers un compte bancaire.

Quel bilan vous tirez de la première édition de ce forum ?

Nous sommes satisfaits du bilan du forum, car c’était la première fois que l’Apbef organisait une rencontre de ce genre. D’abord, il y a eu l’affluence, l’autre satisfaction que nous avons tirée de ce forum, c’est la participation de la Banque centrale qui est le régulateur de l’activité bancaire et financière de l’Umoa. Il faut distinguer la monnaie et l’électronique qui fait intervenir deux acteurs. Pour la monnaie, il y a la Bceao et l’électronique, c’est l’Artp. Nous sommes parvenus au cours de ce forum, à les réunir. Les contacts ont commencé à être noués, ce qui n’était pas le cas dans le passé. Il est normal qu’elles se parlent pour échanger sur la question de la monnaie électronique dont chacune des deux parties a un rôle à jouer.

En termes de recommandations, qu’est-ce que les participants ont émis comme conseils à la fin du forum ?

Pour ce qui concerne les recommandations, l’accent a été mis sur le contrôle dans le milieu bancaire. Le contrôle est indispensable, mais il ne faut pas que celui-ci arrive à un point où il va tuer le développement du business. En assurance, il faudrait que les compagnies sénégalaises s’ouvrent à la modernité en créant de nouveaux produits basés sur la monnaie électronique. Aussi bien les sociétés que leurs clients, tout le monde y gagne. S’agissant des recommandations sur l’inclusion financière, il faut développer davantage la monnaie électronique. Sur le plan fiscal, la recommandation forte est de se rapprocher de la direction des impôts et domaines pour arriver à asseoir un cadre fiscal adapté et spécifique à la monnaie électronique

Outre les banques, il y a aussi les opérateurs de téléphonie et autres acteurs qui s’intéressent aux services de la monnaie électronique à travers notamment les transferts d’argent. Cela ne constitue pas une menace pour le système bancaire classique ?

Le transfert d’argent a commencé avec les banques à travers Western union qui est entrée au Sénégal en 1995 par la Cbao. A l’époque, nous gérions ce service. J’ai aussi fait venir Moneygram via la banque sénégalo-tunisienne. Il y a eu une démocratisation du marché de transfert d’argent. Parce que le ministère de l’Economie, des Finances et du Plan, à travers la Direction de la monnaie et du crédit a fait des efforts importants pour arriver à réguler et à réglementer le secteur. Ainsi, le transfert d’argent a connu une évolution importante dans le temps. Lorsque nous avons commencé en 1995, on recevait les éléments par fax, ensuite les informations nous parvenaient par un circuit bancaire classique, puis par un système télématique, monétique. Aujourd’hui, on est dans le système électronique.

Nous n’avons aucune crainte du fait que les télécommunications se soient installées dans la monnaie électronique. Plusieurs raisons peuvent l’expliquer : les télécoms sont un partenaire privilégié du système bancaire. Il y a une relation étroite entre les deux, les uns collectent de l’argent qu’ils vont déposer dans le secteur bancaire et les banques à leur tour sécurisent ces dépôts et les rémunèrent. Quand ces sociétés ont besoin de renforcer leurs investissements, le système bancaire leur prête de l’argent pour financer leurs investissements. Qu’ils s’agissent d’investissements nationaux ou régionaux. Des banques ont financé des sociétés de télécommunication dans leur expansion sous-régionale.

Qu’en est-il de la réglementation régissant l’ouverture de ces établissements financiers évoluant dans les services de la monnaie électroniques ?

Toute structure autre que la banque qui veut créer un établissement de monnaie électronique est tenue de constituer un dossier en bonne et due forme. Dans le dispositif réglementaire, il y a un passage qui veut que cet établissement financier ouvre des comptes bancaires spécialement dédiés à recueillir la monnaie réelle, qu’il puisse aussi tenir compte du volume de la monnaie virtuelle émise. La valeur de la monnaie virtuelle ne doit être supérieure à celle de la monnaie réelle dans le compte bancaire. Il doit avoir une parité entre elles. Toutefois, cela n’est pas facile à gérer car un établissement de monnaie électronique peut avoir plusieurs comptes bancaires. Cette réglementation qui s’applique aux établissements qui évoluent dans la monnaie électronique ne concerne pas les banques qui ne sont pas tenues à faire cette demande. Car la banque centrale les a déjà agréées sous le couvert du ministère de l’Economie et des Finances. Il faut préciser que ce n’est pas la Bceao qui donne un agrément à une banque mais c’est le ministère des finances qui donne l’agrément après avis conforme et technique de la banque centrale. Aucune structure n’est habilitée à faire du transfert d’argent sans être soumise à la disposition de la réglementation. L’agrément n’est donné qu’aux banques, aux établissements financiers et aux Système financier décentralisé (Sfd). En dehors de ces structures, aucune autre ne peut le faire que lorsqu’elle est sous agréée par un établissement déjà agréé.

Propos recueillis par Abdou Diaw

(Source : Le Soleil, 6 février 2016)

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