Mettre l’argent des télécommunications, secteur qui draine beaucoup de sous, au service de l’énergie, un domaine souffrant de déficit, tel est le rôle que devra jouer la solidarité intersectorielle. Par ricochet, cela va contribuer au développement de l’accès au service universel des télécommunications.
Comment mettre l’importante masse d’argent que brassent les télécommunications au service de l’énergie, une denrée qui n’est pas toujours accessible à toutes les couches de la population des pays en développement ? Cette question a été prise en compte par le projet de Code des Télécommunications. Le développement de l’accès au service universel des télécommunications est largement tributaire de la fourniture en énergie. Le directeur des Télécommunications, François Dasylva, définit l’accès au service universel « étant l’ensemble des services définis de bonne qualité qui, indépendamment de la localisation géographique, est accessible à l’ensemble de la population dans des conditions tarifaires abordables ». Le service universel gère, par péréquation, le milieu rural, poursuit-il. Un constat : « En général, les opérateurs préfèrent rester dans les villes où il y a beaucoup plus de ressources à capter », au détriment des zones rurales. « Dans les villages, les gens, individuellement, ont des revenus qui ne peuvent pas leur permettre de gérer une ligne personnelle. Un des freins du développement des services, c’est l’énergie, il y a beaucoup de villages qui n’ont pas de courant. Il y a des villages au Sénégal où les gens ne voient pas la télévision, ils ont besoin, au même titre que tout le monde, de pouvoir voir la télévision de service. On a tenu à faire en sorte que le service universel comprenne cette partie », poursuit M. Dasylva.
Le Sénégal traverse un déficit énergétique qui hypothèque même l’accès à ce service universel des télécommunications. Tout comme la plupart des pays membres de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa). C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’organisme communautaire a adopté à Ouagadougou, le 10 décembre 2010, une Stratégie de politique sectorielle qui vise à encourager le partenariat entre acteurs de l’énergie et ceux du secteur des télécommunications et des Tic. Il s’agira de mutualiser les ressources de ces fonds en faisant de sorte qu’elles contribuent au financement du secteur de l’énergie en vue de venir à bout de la crise énergétique. Ce qui favorisera par ricochet le développement du service universel des télécommunications. « L’argent du service universel ne servira pas seulement à faire des télécoms, mais également à mettre des sources d’énergie qui permettront d’installer le téléphone en brousse et de permettre l’arrivée de l’audiovisuel. Il y a des villages au Sénégal où les gens ne voient pas la télévision, ils ont besoin, au même titre que tout le monde, de pouvoir voir la télévision de service. On a tenu à faire en sorte que le service universel comprenne cette partie », explique le directeur des Télécommunications. Cette décision est guidée par un souci de faire jouer la solidarité intersectorielle, elle vise une meilleure articulation des politiques sectorielles pour un développement global amélioré.
Dossiers réalisé par Malick Ciss
(Source : Le Soleil, 3 février 2011)
Post-Scriptum
La question du contrôle des appels internationaux réglée par les nouvelles dispositions
Le nouveau Code, prend en compte le contrôle des appels internationaux entrants, un point qui avait soulevé une vive polémique l’année dernière, avec l’affaire Global Voice. Selon le directeur des Télécommunications, « dans le nouveau Code, il y a quelque chose qui permet de passer ce problème ». La trouvaille, c’est la possibilité de donner des licences d’opérateurs d’infrastructures. « Ce sont des gens qui vont venir avec des capacités de pouvoir véhiculer du trafic, par exemple, ils s’installent et disent à tous les opérateurs qui veulent amener le trafic hors du Sénégal ou qui veulent faire entrer du trafic dans le Sénégal, de prendre la capacité dans leur système. Ces gens leur paieraient des redevances, et en les payant, ils sont libérés de contraintes qu’un opérateur mécontent est capable de faire en perturbant entièrement le trafic », explique François Dasylva . A son avis, la licence d’infrastructures permet d’enrayer toute possibilité de sabotage du réseau en guise de protestation, « parce que celui qui vend ce trafic est autonome. »
Bande passante internationale : 172 Gbps
4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
19 266 179 abonnés Internet
Liaisons louées : 3971
Taux de pénétration des services Internet : 106,84%
3 opérateurs : Sonatel, Expresso et Saga Africa Holdings Limited
382 721 abonnés
336 817 résidentiels (88,01%)
45 904 professionnels (11,99%)
Taux de pénétration : 1,67%
3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
21 889 688 abonnés
Taux de pénétration : 123,34%
3 050 000 utilisateurs
Taux de pénétration : 17,4%
Facebook : 2 600 000
Facebook Messenger : 675 200
Instagram : 931 500
LinkedIn : 930 000
Twitter : 300 000