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Sénégal : Violence sur les réseaux sociaux : entre intimidation et répliques !

mardi 2 octobre 2018

Les réseaux sociaux ont, aujourd’hui, une place très importante dans le débat public en ce qu’ ils tendent de plus en plus à devenir une source d’information privilégiée des citoyens. Ces derniers partagent l’expérience de la citoyenneté active notamment en prenant position sur les enjeux d’actualité. Les médias sociaux sont en effet devenus des outils culturellement puissants. S’ils permettent, d’une part, de s’exprimer librement, ils rendent les actes d’intimidation plus visibles, d’autre part.

Au Sénégal, l’actualité sur les réseaux sociaux est pratiquement marquée par une adversité des politiques. Violences verbales et répliques instantanées font la règle.

C’est dans ce cadre qu’émerge au vu et au su de tous, le problème de la cyberintimidation.

En fait, contrairement aux formes de violences physiques, la cyberintimidation se caractérise par l’utilisation des médias sociaux pour exercer sur une personne différentes agressions et abus de pouvoir qui portent atteinte à la réputation et qui induit un sentiment d’humiliation, de peur, de désespoir. Cela peut se faire en propageant des messages, textes blessant, des rumeurs, des fake news, des photos compromettantes… Dans un passé très récent dont on se rappelle encore, les réseaux sociaux ont secoué le Sénégal à tel enseigne que le nouveau directeur général de la police sénégalaise a décliné une feuille de route très manifeste quant à sa modération.

Ainsi, on se rappelle tous de l’épisode Assane Diouf dénommé par la presse sénégalaise « l’insulteur public ». Un sénégalais qui proférait sur le web des injures et menaces à l’endroit de certaines personnalités publiques. La chanteuse Amy Collé Dieng et Penda Ba, jeune militante de l’APR, s’étaient aussi inscrites dans la même logique. On se souvient aussi des jeunes arrêtés pour un photomontage contre le chef de l’Etat et son épouse. Aujourd’hui, le phénomène s’est accentué avec l’approche des élections présidentielles de 2019 et l’avènement du parrainage citoyen.

Récemment l’ancien Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye a fait l’objet d’un lynchage sur sa page Facebook par les internautes. En fait, les internautes se sont rués sur un de ses ancien post en date du 09 Décembre 2013 dans lequel, il fustigeait la transhumance. Il en est de même pour ce qui est de l’ancien ministre Aliou Sow, pourfendeur du parrainage il y’a quelques mois, est devenu un allié du chef de l’Etat. Le chanteur Ouza Diallo avait fustigé le comportement de ce dernier en demandant son éradication de la scène politique. A son tour, Aliou Sow a fracassé le chanteur en le qualifiant de faux « rastaman ». Par la même occasion, il s’est offert de plaisir de dézinguer le nouveau livre de Sonko « Solution ». Mais, en tout état de cause, il a subit, dans les réseaux sociaux, le même sort que son ancien homologue et patron, Jules Ndéné.

Ainsi, assiste-t-on à une vraie théâtralisation où chacun veut devenir la vedette ? La démocratie en général, les réseaux sociaux en particulier ont tué le culte de la personnalité, le respect de l’autorité, l’égard vis-à-vis des anciens. En permettant à tous d’accéder à la parole, les réseaux sociaux ont contribué à rabaisser le niveau du débat public.

« Les réseaux sociaux ont donné le droit de parole à des légions d’imbéciles qui, avant, ne parlaient qu’au bar, après un verre de vin et ne causaient aucun tort à la collectivité. On les faisait taire tout de suite alors qu’aujourd’hui ils ont le même droit de parole qu’un prix Nobel. C’est l’invasion des imbéciles » – Umberto Eco

Au regard de ce contexte, ces dérives n’augurent rien de bon à quelques mois de l’élection présidentielle. L’heure n’est pas aux intimidations ni aux répliques sur les réseaux sociaux, mais plutôt de se servir de ce canal pour proposer aux citoyens de perspectives de développement de notre cher pays. En outre, on peut, certes, être tenace dans l’adversité. Toutefois, gardons nous de nous en prendre avec tout ce qui a trait au physique, l’origine ou la vie privée de l’adversaire.

Mariame Tity Touré

(Source : Publi Tech Echo, 2 octobre 2018)

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