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Sénégal, Côte d’ivoire : Qui est Wave, la fintech qui bouscule le mobile money ?

jeudi 10 juin 2021

Les yeux rivés sur Free, Orange Sénégal ne semble pas avoir vu venir la menace Wave sur le segment du mobile money. Pris de court par l’offre ultra concurrentielle que propose depuis mai 2020 cette start-up américaine spécialisée dans les transactions à bas coûts, le leader des télécoms a décidé début juin de lui bloquer […]

Les yeux rivés sur Free, Orange Sénégal ne semble pas avoir vu venir la menace Wave sur le segment du mobile money. Pris de court par l’offre ultra concurrentielle que propose depuis mai 2020 cette start-up américaine spécialisée dans les transactions à bas coûts, le leader des télécoms a décidé début juin de lui bloquer la possibilité de distribuer du crédit téléphonique via son application mobile et par code USSD.

Désaccord commercial

« Après plusieurs échanges avec l’opérateur téléphonique, un accord nous permettant de vendre du crédit directement ou par l’intermédiaire d’un grossiste agréé, n’a toujours pas été conclu », a ainsi confirmé Wave, dans un communiqué publié le 5 juin, annonçant aussi que l’Autorité de régulation des télécoms et des postes (ARTP) a été saisie pour « qu’une décision équitable puisse être prise ».

« Wave a dû demander de pouvoir avoir la même commission que le circuit normal de distribution d’Orange et ce dernier a refusé », analyse un bon connaisseur des télécoms sénégalaises.

Quelques heures après la missive de Wave, Orange s’est à son tour fendu d’un communiqué assurant que l’opérateur a fait des propositions « conformes à celles offertes à [ses] autres prestataires ». Le groupe de télécoms estime que Wave réclame un traitement particulier.

Frais de 1 %

Créé en 2011 par Drew Durbin et Lincoln Quirk, deux Américains installés à New York, et enregistré en 2016 à Dakar, Wave applique des frais fixes de transaction à hauteur de 1 % entre particuliers et épargne à ses utilisateurs des frais supplémentaires sur les paiements de factures en les reportant sur les entreprises – au contraire de son concurrent qui fait payer cette charge à ses clients.

Avec ce modèle, la start-up dirigée à Dakar par Coura Sène – une ancienne d’InTouch – a convaincu d’importants investisseurs d’entrer à son capital. Le français Partech et le prestigieux incubateur américain Y Combinator font ainsi partie de son tour de table, tout comme Founders Fund et Serena Ventures, deux sociétés californiennes de capital-risque. Au total, le service qui s’est lié aux banques UBA et Ecobank pour exercer au Sénégal a levé 13,8 millions de dollars depuis sa création.

Afin de s’aligner sur cette concurrence, Orange a décidé depuis le 1er juin de baisser ses frais de paiement de factures à 1 % et, pour compenser, de prélever à son tour un pourcentage sur les transactions entre particuliers, selon un principe de paliers calculé en fonction du montant envoyé (certaines transactions peuvent être ainsi taxées à hauteur de 10 %). Cette baisse rapide et soudaine des prix ne passe pas à Dakar : « Les usagers se sentent insultés car ils pensent que pendant longtemps, Orange leur a imposé des frais abusifs », témoigne toutefois un entrepreneur dakarois.

Un litige qui va durer

Le litige entre Wave et Orange est désormais dans les mains du régulateur des télécoms. Cela ne veut pas dire que la question sera rapidement réglée : « En principe, cette affaire concerne un contrat commercial de distribution de gré à gré qui n’est pas régulé, [donc la démarche de Wave] est étonnante », confie à Jeune Afrique Fabrice André, directeur général adjoint de Sonatel.

Pour Sonatel, l’objectif est donc de miser sur l’absence de régulation du secteur du mobile money au Sénégal.

« L’ARTP pourrait bien se déclarer incompétente, car le marché qui est impacté par le comportement d’Orange GSM n’est pas le marché des télécommunications, mais celui du mobile money, confirme un spécialiste sénégalais de la régulation des télécoms, également dirigeant d’un opérateur panafricain. En soi, la discrimination n’est pas une pratique proscrite lorsqu’on arrive à démontrer que les deux entités discriminées n’appartiennent pas la même famille », poursuit-il.

Mais si le régulateur télécoms se déclarait incompétent, cette affaire complexe pourrait remonter au niveau de la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest (BCEAO), ou encore retomber dans le droit commun au niveau de l’Autorité de la concurrence.

Quentin Velluet

(Source : Jeune Afrique, 10 juin 2021)

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(ARTP, 30 septembre 2023)

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(Datareportal, Janvier 2023)

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