En marge du deuxième Sommet africain de la Fintech islamique (29-30 novembre 2019), Salah Babalé s’est confié à INNOVAFRICA.NET. Histoire pour le Président du Conseil d’administration de Tamweel Holding, « l’unique holding financier qui détient des participations dans des banques islamiques en Afrique subsaharienne », de parler de l’importance des innovations numériques dans la finance islamique en Afrique, entre autres questions.
Dakar a abrité le deuxième Sommet africain de la Fintech islamique. Aujourd’hui, quelle place la technologie numérique occupe dans l’activité bancaire islamique ?
Aujourd’hui nous sommes en train de migrer d’un modèle bancaire statique vers un modèle bancaire beaucoup plus dynamique, où la présence de nouveaux acteurs au travers de la Fintech, du crowdfunding et de la Blockchain va changer le paysage et les habitudes que nous avions. Donc dans ce cadre-là les institutions financières islamiques aussi s’inscrivent dans cette dynamique d’évolution des marchés bancaires en général qui seront affectés à moyen et long terme par ces évolutions technologiques. Il existe un écosystème, qui est en mouvement et les institutions financières islamiques aussi ont leur mot à dire afin de contribuer dans ce développement-là.
Chez Tamweel, comment se passe concrètement la transformation digitale des activités du holding et de ses filiales ?
Aujourd’hui, nous accompagnons nos filiales : la Banque islamique du Sénégal, la Banque islamique du Niger, la Banque islamique de Guinée, la Banque islamique de Mauritanie dans leur transition vers une banque mobile beaucoup plus dynamique. Passer d’une banque statique à une banque mobile veut dire pour nous l’adoption de Tamweel Touch, qui est une application qui permet à une banque d’être beaucoup plus aguerrie et beaucoup plus compétitive dans le domaine du Mobile Banking. Outre cette application et dans une deuxième étape, nous réfléchissons à la mise en place d’une banque digitale qui nous permettrait de fédérer toutes les innovations qui sont dans la Fintech, la Blokchain, le crowdfunding, et ainsi évoluer vers un autre niveau où nous aurons intégré toutes ces innovations.
« L’innovation et l’inclusion sont très importantes dans la structuration et le développement des produits de la finance islamique. »
Quand est-ce que sera lancée cette banque digitale ?
Je dois dire qu’il s’agit d’un travail en cours, qui fait l’objet de beaucoup de discussions, de positionnement et de stratégie. Mais on ose croire que dans les années à venir, dans un voire deux ans, on pourra être relativement prêt.
La transformation digitale, la Fintech impliquent un cadre règlementaire. Est-ce qu’au niveau de la Bceao, il en existe un pour accompagner tout cela ?
Nous avons pu bénéficier lors du Sommet de la présence de la Banque centrale (Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest-Bceao, Ndlr) qui nous a édifié sur les avancées du cadre réglementaire, notamment sur les directives qui ont été émises en 2018. Nous savons aussi que la Banque centrale, dans le même ordre d’idées, travaille déjà sur tout ce qui concerne la Fintech en général et la banque digitale en particulier. Donc, nous pensons qu’il existe très probablement un cadre règlementaire. Petit à petit, un écosystème légal et règlementaire se met en place, qui pourrait intégrer les avancées que vont connaitre les différentes banques à moyen terme.
Le thème du Sommet portait sur l’inclusion financière. Au niveau de la finance islamique, comment vous y prenez-vous concrètement pour que les populations soient inclues dans le schéma financier et bancaire ?
Nous pensons que l’aspect innovation et l’approche inclusion sont très importants dans la structuration et le développement des produits de la finance islamique. Compte tenu de leur aspect innovant ils permettent d’atteindre plus de personnes, des populations en marge du système bancaire classique.
De par nos institutions formelles le volet innovation et la proposition de produits nouveaux nous permettent en coordination avec des startups et de nouveaux entrants sur le marché d’avoir une nouvelle vision, une nouvelle dynamique pour combler ce gap et de pouvoir jouer un rôle important pour ce qui concerne l’inclusion financière.
Entretien réalisé par Amadou Ba
(Source : InnovAfrica, 16 décembre 2019)
Bande passante internationale : 172 Gbps
4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
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Liaisons louées : 3971
Taux de pénétration des services Internet : 106,84%
3 opérateurs : Sonatel, Expresso et Saga Africa Holdings Limited
382 721 abonnés
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Taux de pénétration : 1,67%
3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
21 889 688 abonnés
Taux de pénétration : 123,34%
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Taux de pénétration : 17,4%
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