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Réseaux sociaux : L’accès au service taxé dans certains pays africains

samedi 8 septembre 2018

La mesure appliquée déjà en Ouganda ( officiellement depuis le 1er juillet dernier), au Tchad et au Bénin pourrait bien influencer d’autres pays de la région.

Si les retombées économiques sont indiscutables au regard de l’ampleur du phénomène « réseaux sociaux » en Afrique, il va sans dire que les principales motivations de l’instauration d’une taxe restent néanmoins politiques. L’annonce par l’Ouganda de l’entrée en vigueur de cette taxe pour accéder aux services Facebook, Whatsapp et Skype n’a pas fait l’objet d’un grand débat au niveau continental. Mais d’autres pays ont pris la même mesure ou ont fini par lui emboîter le pas, découvre-t-on aujourd’hui dans une étude réalisée par l’Agence Ecofin.

Pour la petite histoire, le président ougandais, Yoweri Museveni, a écrit lui-même à l’Autorité fiscale et au ministère des Finances pour demander l’institution d’une taxe sur les applications Over The Top comme Facebook, Whatsapp et autres. Le motif avancé est de mettre fin aux commérages qui nuisent à l’image du pays à l’extérieur. Le tarif utilisé est de 1,56 dollar le mois. Certes, les mouvements de protestation des consommateurs n’ont pas tardé dans les rues de Kampala, la capitale ougandaise. L’on parle même d’une action judiciaire d’un collectif d’avocats devant la Cour constitutionnelle mais sans succès.

En mars dernier, un autre pays, le Tchad, a décidé tout simplement de bloquer l’accès aux réseaux sociaux. Cette mesure visait à empêcher les mouvements sociaux d’ampleur. En effet, les syndicats et plusieurs organisations de la société civile se concertaient généralement sur internet. Pour éviter des dysfonctionnements consécutifs à l’arrêt d’internet sur l’économie tchadienne, les autorités du pays ont finalement pris l’option de se limiter à l’accès aux réseaux sociaux. Par ailleurs, il y a aussi le Cameroun, en janvier, qui a reconnu la nécessité de mieux réguler les progrès technologiques et la libéralisation des télécommunications pour éviter le désordre.

La question centrale n’est pas seulement liée la maximation de recettes des télécoms, même si l’enjeu dans ce cas de figure est bien réel, mais aussi à la gestion ou plutôt au filtrage de l’information. Un pays comme la Zambie ne cache pas son intention de lutter âprement contre la prolifération des messages haineux et plusieurs autres interventions subversives. Ses dirigeants ont décidé d’enregistrer les administrateurs de groupe Whatsapp auprès des services et d’élaborer un code d’éthique. Des arrestations sont envisagées en cas de dérive. Par ailleurs, d’autres lois sur la cyber-sécurité viendront grossir l’arsenal juridique zambien dès 2019.

Une ampleur incroyable

En l’espace de quelques années, les réseaux sociaux sont devenus un véritable phénomène en Afrique. Tout en réduisant la notion de distance entre les familles séparées, le service s’est avéré aussi efficace pour faire circuler des informations sensibles en un temps très court. Au contraire, il tend à prendre la place des médias traditionnels par sa capacité à toucher rapidement le grand nombre. Pour les experts en communication, l’information relayée par les médias sociaux est trop superficielle et peu élaborée, avec peu de moyens de vérification. Mais il n’empêche que les consommateurs congolais prennent de plus en plus au sérieux les informations des réseaux sociaux et se méfient paradoxalement des médias traditionnels, surtout publics.

Après avoir bloqué à plusieurs reprises les réseaux sociaux pour prévenir les risques de débordement lors des mobilisations populaires, la République démocratique du Congo (RDC) n’a pas décidé, du moins à ce stade, de faire le grand saut. Le cabinet Target a réalisé une grande étude sur le phénomène des réseaux sociaux (2018) dans le pays, en relevant une baisse de l’attraction de Facebook de 33 % par rapport à l’année 2017. Ce service occupe la première place, devant Whatsapp et Google. Le cabinet conclut en ces termes : « L’utilisation de la messagerie prend de plus en plus d’ampleur auprès d’internautes congolais qui y trouvent un moyen pratique et économique de s’échanger des informations à travers principalement les réseaux sociaux Facebook et Whatsapp. La recherche des informations sur l’actualité politique en RDC est aussi une activité prépondérante des Congolais sur internet ».

Laurent Essolomwa

(Source : Les Dépêches de Brazzaville, 8 septembre 2018)

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