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Réinsertion sociale : Quand des « bonnes » gèrent un cyber

lundi 18 août 2003

Immeuble Jëf-Jël au quartier Hersent à Thiès. Au deuxième étage de l’imposant édifice, une plaque annonce un cyber. Quoi de plus naturel dans ce quartier des plus populeux de Thiès et quelque peu distant du centre ville. Avec la floraison des cyber dans la ville, celui installé à l’immeuble Jëf-Jël ne peut être que tout « bénéf » pour les jeunes du coin, de plus en plus attirés par les merveilles du net.

Particularité du site : il va être géré par un groupe de jeunes filles, une quinzaine au total, pour la plupart d’anciennes employées de maisons habitant les quartiers Cité Senghor et Hersent. Des quartiers défavorisés, selon la terminologie en vogue dans la politique de lutte contre la pauvreté. C’est du reste cet aspect économique qui est à la base de l’arrivée des quinze filles au cyber de l’immeuble Jëf-Jël. En fait, vu leurs conditions sociales fort modestes, rien ne présageait de la venue de ces adolescentes dans un cyber pour le gérer.

L’histoire de ces jeunes filles est liée au Centre Emmanuel, une structure à caractère social qui s’occupe de la prise en charge des jeunes filles domestiques, en vue de leur réinsertion sociale dans leur milieu d’origine, généralement le milieu rural. Avec son antenne établie à Thiès en avril 2001, le Centre Emmanuel a pris en main 236 jeunes filles adolescentes, pour la plupart des bonnes. Ces filles ont vu leur capacité renforcée dans les domaines de la santé et de la reproduction, des « compétences de la vie », de l’éducation de base et dans le combat contre les violences et les abus sexuels, etc.

TROIS ANS D’ALPHABETISATION

Parallèlement, a été mené un programme d’alphabétisation qui doit théoriquement durer trois ans. Un programme du reste bien apprécié par les filles, si l’on en juge par le nombre sans cesse croissant qui a manifesté de l’intérêt à le faire dans les classes d’alphabétisation ouvertes dans les écoles élémentaires Kaba Sall et Demba Diakhaté. Dispensées l’après-midi pour permettre aux bonnes en activité d’y prendre part, les séances d’alphabétisation et les causeries sur les autres thèmes au programme des enseignements du Centre ont permis de mieux apprécier le niveau des adolescentes.

Cela a permis de retenir un groupe « jugé bon » d’une vingtaine de jeunes filles pour les mettre à l’informatique, grâce au soutien du projet de renforcement des adolescentes qui a démarré en mars 2002. Dans ce lot de filles, la majorité n’a pas dépassé le cycle élémentaire et celles qui n’ont pas été domestiques de maison se comptent sur les doigts d’une main. Soit elles sont à la maison à ne rien faire, soit elles sont vendeuses au coin d’une rue, à la gare routière ou au marché. Leur nouvelle occupation d’apprenant des bases de l’informatique obtenue gratuitement auprès du Centre Emmanuel éloigne tout ce petit monde de leurs activités antérieures.

Maintenant, tout est pour l’initiation au précieux outil. Les cours sont assurés en wolof, pendant une quinzaine de jours, par quatre moniteurs du projet de renforcement des adolescentes, entre novembre et décembre 2002. Une deuxième cohorte, d’une quinzaine de filles sélectionnées dans les mêmes conditions que la première, subira la même formation de deux semaines, entre avril et mai.

C’est principalement le premier groupe formé qui gère aujourd’hui le cyber des bonnes, sous la supervision de l’équipe locale du Centre Emmanuel que dirige François Serge Badji. De vingt filles au départ, le groupe s’est réduit à une quinzaine avec le mariage de cinq d’entre elles. Elles sont constituées en groupes qui se relaient dans la semaine dans la gestion du cyber. Cette gestion qui vient de démarrer, il y a tout juste une dizaine de jours, après une cérémonie de lancement tout en couleurs, avec la présence du directeur de la jeunesse et des principaux soutiens que sont l’Unicef et le Fonds des Nations-Unies pour le partenariat interechange (Unfip), semble augurer de bonnes perspectives, si l’on en juge par les premières fréquentations et l’engouement que le cyber suscite, notamment chez les autres filles du Centre Emmanuel. On envisage d’ailleurs d’autres sessions de formation pour les filles qui le désirent, toujours avec l’appui du Projet de renforcement des capacités des adolescentes.

VERS LA CREATION D’UN GIE

Pour celles déjà formées dont le groupe qui a été responsabilisé au niveau de la gestion du cyber, cela ne saurait constituer une fin en soi. Le souhait de François Serge Badji, c’est de les voir dépasser leur ancien statut de bonnes pour faire autre chose. Une réinsertion pour tout dire. Ce à quoi elles aspirent toutes, depuis qu’elles ont mis un doigt sur un clavier. Les perspectives ne manquent pas, du moins dans un programme du projet à venir et où il est question de mettre en place un Gie et de développer un volet miro crédit. Ce serait un peu dans la continuité du financement de la transformation des fruits et légumes au profit de soixante jeunes filles déshéritées à Pire (département de Tivaouane), toujours à l’actif du Projet de renforcement des capacités des adolescentes.

En attendant, les « bonnes » informaticiennes ne manquent pas de rêves. Qui pour gérer leurs propres cyber, d’autres pour aller travailler dans un bureau ou servir dans un projet. Leur statut d’ex-domestiques, elles ont oublié ou presque. D’autre part avec les fondamentaux de l’informatique qu’ils ont appris, le souhait de leurs encadreurs est de les voir les démultiplier chez les autres. Soit à titre privé, soit par le canal du Centre Emmanuel.

Birane GNING

(Source : Le Quotidien 18 aout 2003)

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