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Prostitutions et infidélité dans le couples :Le téléphone portable, les réseaux sociaux à l’origine du phénomène

lundi 9 juillet 2012

La prostitution clandestine est en train de prendre des proportions inquiétantes dans la commune de Ziguinchor et ses environs. Depuis quelques années, on assiste à une nouvelle forme de drague où de nouveaux moyens sont apparus pour les prostituées occasionnelles. Femmes et hommes mariés, usent et abusent du téléphone portable, devenu un outil par excellence pour fixer les rendez-vous galants en toute discrétion.

Le plus vieux métier du monde a de beaux jours devant lui dans cette partie méridionale du Sénégal. Pourtant, jadis la pudeur et la bonne éducation constituaient les maîtres mots de cette société. Aujourd’hui, ces éléments qui en étaient le socle, sont bafoués. La recherche du gain facile est devenue monnaie courante au sein de la gent féminine. Du côté des hommes, surtout les mariés, l’infidélité n’est plus un tabou. Dans les nuits chaudes ziguinchoroises, on assiste à un rush dans les auberges, les maisons de passe et même dans certaines boites de nuits qui abritent des chambres. Mieux, le modus operandi des femmes, dont l’écrasante majorité sont mariées, consiste à laisser leurs numéros de téléphones au niveau des concierges de ces auberges et boites de nuit. Il suffit de faire un tour dans une boite pour s’en rendre compte. « Je garde beaucoup de secrets. Si je parle, la ville va exploser. De gros bonnets, des autorités de surcroit, se donnent rendez-vous avec leurs maitresses dans cette auberge », renseigne le gardien. A l’en croire, la majeure partie du lieu dont il est un des vigiles sont mariés. « Ils sont tous mariés, hommes comme femmes. Ils se donnent rendez-vous ici souvent les week-ends, ou même tard dans la nuit », a-t-il révélé. « Ils quittent leurs domiciles pour, disent-ils aller à un séminaire ou voyager. Alors, ils se la coulent douce dans les auberges », précise-t-il. Notre rôle, révèle un autre concierge d’un hôtel, « c’est d’appeler la cliente, si son amant débarque sur les lieux. Une fois arrivé, il se dirige directement dans sa chambre. Et c’est à nous de faire le reste du boulot ». En téléphonant à la dame pour lui faire part de la présence de son amant à l’hôtel. Quelques minutes après, la travailleuse clandestine de sexe débarque », poursuit-il.

Femmes mariées et mineures mènent la danse

« Dans ce métier, il y a toutes les classes d’âge : des femmes mariées, comme des jeunes filles, dont la moyenne d’âge est de quinze ans », informe la serveuse d’une auberge. « Il y a beaucoup de femmes et de jeunes filles qui nous fréquentent la nuit. Certaines sont là jusque tard dans la nuit. D’autres par contre, viennent pour une partie de jambes en l’air avec leurs partenaires, et puis s’en vont », fait savoir Angèle (nom d’emprunt). Elle ajoute : « elles sont permanemment de connivence avec les vigiles qui sont leurs complices discrets ». Son collègue qui s’empresse de répondre à notre question met le pied sur l’accélérateur. « Les femmes mariées sont plus fréquentes dans ces milieux. Toutefois, à la question de savoir si ces gardiens sont rémunérés, la réponse est affirmative. « On gagne plus que notre salaire mensuel. C’est plus que notre salaire. On peut gagner en une nuit plus de dix à quinze mille francs. Sans compter parfois, les pourboires que l’on reçoit, » souligne ce réceptionniste qui a parlé sous le sceau de l’anonymat. Selon ses dires, cette façon de pratiquer la prostitution marche fort à Ziguinchor. Pape, un hôtelier trouve des explications à cette prostitution grandissante à Ziguinchor. « Je trouve que c’est la précarité dans les familles qui en est l’origine. Les gens ne mangent pas à leur fin. Les femmes veulent être à la mode. Et souvent, leurs maris, qui sont soit à la retraite ou au chômage, ont du mal à joindre les deux bouts ». « Le téléphone a détruit les valeurs cardinales de notre société », peste un chauffeur de taxi, installé devant une auberge, à la recherche d’un client. Il ajoute : « de grandes dames mariées et des mineures se ruent chaque nuit vers ces auberges et maisons de passe devenues de véritables lieux de perversion. Le chauffeur de taxi souligne « qu’elles arrivent voilées. Et, c’est par téléphones qu’elles fixent leur rendez vous ». Par ailleurs, pour la nouvelle génération de travailleuses du sexe, les filles de quinze à vingt ans occupent une place importante. Nombre d’entre elles sont vont à l’école. « Elles sont élèves, lycéennes et étudiantes », informe un jet-setter, bien connu dans le milieu. « Ce sont des intellectuelles et ce qui m’étonne, ce sont de jeunes filles mineures pour la plupart. J’ai une fois demandé à l’une de ces filles comment elles font pour nouer des relations avec leurs clients, qui sont des responsables ou même des autorités dans cette ville. Elle a répondu qu’elle les rencontre souvent sur Facebook. Et, avance-t-elle, certains d’elles ne veulent pas qu’on les appelle au téléphone en dehors des heures de travail. Ils préfèrent discuter à travers le net », renseigne-t-il.

Aminata, à peine 20 ans, souligne qu’elle entretient des relations intimes avec une autorité politique depuis trois ans. Selon ses dires, cette dernière lui a trouvé un abonnement à l’internet. Et, c’est à partir de cet outil qu’ils se donnent des rendez-vous. « Je mets en avant la discrétion dans tout ce que je fais. Car, je suis issue d’une famille très connue et respectée à Ziguinchor. Donc, je ne me permettrais pas de faire certaines choses. C’est déshonorer ma famille », a-t-elle dit. Jeanne (nom d’emprunt), élève en troisième, jure sur tous les saints qu’elle « encadre » quatre hommes mariés. Et c’est à travers Facebook qu’elle a fait connaissance avec ces derniers et depuis lors, elle les « gère » à sa manière. Et, elle ne les rencontre jamais dans les boites.

Le message du surveillant à ses élèves

Votre serviteur a failli tomber des nues dans un cyber. Deux filles assises à mes côtes surfent tranquillement sur le net. Quand tout à coup, l’une d’elle ayant ouvert sa boite, éclate de rire et invite sa copine à lire les messages envoyés par le surveillant de leur établissement son Facebook. Le message en dit long sur les relations de cet éducateur avec ces jeunes filles. « Je suis triste. L’année scolaire tire à sa fin, je vais rester des mois sans contempler vos fe... », dit le surveillant dans son message lu à haute voix. L’une d’elle, s’empresse de préciser : « c’est un coureur de jupon ce surveillant. C’est pourquoi, il nous couvre de cadeaux chaque jour que Dieu fait, sans compter les petits déjeuners qu’il nous offre ».

Amine Sagna

(Source : L’Office, 9 juillet 2012)

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