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Problème de décodeurs, défaut de ressources humaines : Les ratés de la TNT mis à nu

vendredi 12 février 2016

Au départ, le Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics), sous l’égide de la Fondation allemande Friedrich Ebert avait voulu mettre à niveau les professionnels des médias sur les enjeux de la Télévisons numérique terrestre (Tnt). A l’arrivée, l’exercice a permis de sérier les nombreux facteurs qui bloquent le processus de mise en œuvre de la Tnt.

L’homme est un teigneux. Il ne s’invente pas une vie de béni-oui-oui par procuration. Le teint clair, physique de lutteur, Seydou Diallo dirige, avec un sérieux de « révolutionnaire », la section Synpics de Excaf Telecom. Ce technicien rodé pour le cryptage des contenus à ce métier dans son Adn. De 2003 à 2014, il le fait pour le compte du Groupe Excaf. Mais il a eu le « toupet », avec ses collègues, de mettre sur pied le Syndicat maison des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics), la nouvelle direction de la boîte à commencer à le menacer. Avant de passer à l’acte. On l’a rangé au « placard » du service commercial, loin de ses compétences classiques de technicien rompu à la tâche. Depuis, Seydou Diallo regarde avec la froideur d’analyse d’un scientifique, le débat sur la Télévision numérique terrestre.

A l’occasion de la rencontre organisée par le Synpics sur « Enjeux de la Tnt, rôle et place du secteur de la communication dans l’écosystème numérique », le syndicaliste de Excaf ne s’est pas caché pour dire ses vérités sur les ratés qui jalonnent la mise en place de cette télévision d’un coût de 39 milliards de FCFA financé par sa société sans aucun rond de l’Etat. « Ce projet est très lourd, mais si Excaf n’était pas en mesure de le financer, il n’allait pas s’engager. Maintenant, l’important est de faire en sorte que les travailleurs ne pâtissent pas de l’énorme coût de ce financement. La direction en est consciente et j’espère qu’elle fera de son mieux pour que les travailleurs y trouvent leur compte », argue-t-il. Mais ce qui préoccupe par-dessus tout le syndicaliste, c’est le sort de ses collègues en quête de mise à niveau pour faire face aux défis de la Tnt. Puisque, comme un cri strident dans la nuit, des représentants d’un organe du service public ont laissé échapper des confidences qui ont semé le trouble dans la grande assemblée de professionnels des médias réunis pour ce cours de mise à niveau sur les enjeux de la Télévision numérique terrestre. Morceaux choisis : « Des responsables de Excaf Telecom sont venus à la Rts pour chercher des ressources humaines, cela n’est pas sérieux » ; ou encore ; « L’Etat devrait préparer un plan B pour prévoir tout manquement de Excaf, sinon on risque de se retrouver avec des zones délestées du signal sans que personne ne puisse s’en occuper pendant 72 heures ». Ces propos ont affecté le flegme des agents de la société du défunt Ben Bass Diagne. Seydou Diallo en parle, mais ne monte pas dans ses grands chevaux : « J’ai été surpris d’entendre ça au cours du séminaire. La société Excaf devait commencer par son vivier, s’occuper de la formation de ses employés à la base ou même redéployer le personnel ». Ce n’est pas le seul point où Excaf s’est invitée dans cette rencontre du Synpics, sous la supervision de la Fondation Friedrich Ebert.

« 400 000 décodeurs ont été distribués… »

Dans la salle de la fondation allemande, la plus ancienne, les mots n’ont pas été de trop pour s’inquiéter du manque de décodeurs sur le marché sénégalais. Le signal est disponible, mais le décodeur fait défaut. Le Sénégal a basculé dans la Tnt, depuis le 15 juin 2015, et la mise en place du conditionnement numérique laisse encore à désirer. En raison de l’absence de décodeur qui focalise toutes les attentions, parce que c’est le décodeur qui permet aux sénégalais de regarder la Télévision numérique terrestre. L’expert en management de l’audiovisuel, Ousseynou Dieng, ne s’entoure pas de fioritures pour sortir les chiffres. « Bien sûr, il n’y en a pas assez, mais à ce jour 400 000 décodeurs ont été distribué à travers le pays, en particulier à Dakar, Thiès, Diourbel, Saint-Louis, Ziguinchor et va se poursuivre. Le contrat prévoit la fourniture de 865 000 décodeurs en fonction du nombre d’abonnés de la Senelec, mais on sait qu’au-delà de ce nombre contractuel on s’attend à avoir au moins 1 500 000 décodeurs pour satisfaire les besoins des foyers sénégalais », serine-t-il. Certes Excaf a fait des progrès à son avis, mais on est loin du compte, selon l’expert. Aux Hlm, siège des locaux de Excaf Telecom, on assiste plus aux mêmes va et vient des usagers en quête de décodeurs pour se frayer un passage dans le monde si merveilleux du numérique. Mais hélas, il faudra repasser. « Il n’y a pas de décodeurs, il y’a un manque qui est là, mais les responsables de Excaf comptent combler le gap. Sous peu, les décodeurs seront là, c’est ce que m’a dit le directeur », renseigne Seydou Diallo, chef syndicaliste de la boîte. En attendant, les téléspectateurs férus de Télévision numérique terrestre vont prendre leur mal en patience, afin de bénéficier des 36 chaines sénégalaises qui seront présentes dans le décodeur. Une satisfaction tout de même dans ce concert le ratés, en Afrique francophone, seuls le Sénégal et le Maroc ont réussi un passage vers le numérique, en réglant la question du financement. Zéro franc pour l’Etat du Sénégal et des signaux à rentabiliser pour Excaf…

Mor Talla Gaye

(Source : L’Obervateur, 12 février 2016)

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